par Alexandre Corboz

ASSE - L’œil de Denis Balbir : « Pas qu'un problème à régler mais 100 000 »

Comme chaque lundi, notre consultant Denis Balbir porte un regard expert sur la Ligue 1.

Zoom sur l'ASSE, qui n'en finit plus de couler.

« Aujourd'hui, cette équipe de Saint-Etienne n'y arrive plus. Est-ce vraiment une surprise ? On sent des joueurs fébriles, une équipe en dessous techniquement et en plein doute. Je n'arrive pas à comprendre comment certains joueurs ont perdu autant de leurs qualités. Face à l'OM, ces difficultés se sont ressenties partout : à l'entame, sur des gestes a priori facile... Quand je vois ce que Loïs Diony rate encore à 1-0, cela dénote d'un manque de confiance total. Au Vélodrome, sans un bon Ruffier dans les buts, ça aurait même pu virer à la catastrophe. A mon sens, il n'y avait pas besoin du match de Marseille pour s'inquiéter. Là, les derniers optimistes prennent conscience du danger. Un danger lisible à tous les niveaux, du staff en colère, à l'équipe... Aujourd'hui, il n'y a pas qu'un problème à régler mais 100 000. Pour moi, la seule chose qui peut sauver l'ASSE cette saison, c'est que trois équipes au moins fassent pire qu'eux.

« Il faudrait presque une consultation psychologique de ce club »

Comment redresser la barre ? Le mal est tellement profond que je ne vois aucune solution dans l'immédiat. Pour moi, l'ASSE doit jouer en roue libre les deux prochains matches jusqu'à la trêve face à Monaco et Guingamp. A la fin du mois, il sera temps de se poser autour d'une table. Il faudrait qu tout le monde prenne ses responsabilités, que ce soit au niveau du recrutement, des dirigeants, du staff technique ou des joueurs. C'est difficile de faire pire qu'actuellement. Il faut qu'il y ait une prise de conscience chez les joueurs et que la cellule de recrutement soit plus pointue sur les manques de cette équipe. Il faudrait presque une consultation psychologique de ce club pour que tout le monde reprenne le dessus par rapport aux événements. Cela fait beaucoup de choses … Entre deux matches, c'est impossible de régler tous les problèmes ! Il y a un caractère d'urgence jusqu'à la trêve. Il faut que les choses se corrigent rapidement car aujourd'hui, si Nîmes vient à Saint-Etienne jouer son match de Coupe de France, ils sont favoris.

« Tout a été fait à l'emporte-pièces »

Actuellement, j'ai beaucoup d'interrogations : comment peut-on laisser un joueur comme Hernâni sur le banc ? A chaque fois qu'il joue, le Brésilien est décisif et c'est l'un des meilleurs sur le pré. Même si on n'est pas présents aux entraînements et qu'on ne sait pas tout en interne, il faudrait qu'on nous explique le pourquoi du comment. Pour moi, beaucoup de choses ont également été oublié en amont et ont conduit à la situation qui est celle de l'ASSE aujourd'hui. Personne n'a anticipé qu'un jour ou l'autre, le bricolage, ça ne marcherait plus ! Depuis le départ d'Aubameyang, on a voulu tenter un coup à droite, un coup à gauche, un prêt par ci, une solution temporaire par là... On s'est dit : « Tiens, Söderlund est bien en Europa League contre nous. On va le prendre avec son pote Selnaes. Ils vont s'adapter à la Ligue 1 et ça va marcher ». Tout a été fait à l'emporte-pièces. Moi le premier, j'ai cru que ça pouvait marcher mais en fait non. On avait Robert Beric, le seul joueur qui pouvait peser cette année, et on l'a prêté à Anderlecht en préférant perdre 7 M€ sur Loïs Diony... Derrière, le problème est identique. On n'a pas anticipé une blessure ou l'éventuelle absence de Loïc Perrin. On n'a pas anticipé le problème des latéraux... Le dossier Bamba n'a pas non plus été bien géré. On ne lui a pas fait confiance par le passé et on le paie aujourd'hui. De match en match, on nous dit qu'on a des jeunes extraordinaires, des Cap-verdiens fabuleux, des joueurs qui marquent des buts, des défenseurs qui tiennent la route mais on ne leur donne jamais leur chance.

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L'une des autres questions qui se pose, c'est autour de cette volonté d'aller chercher un investisseur minoritaire. Je pense qu'il serait le bienvenue mais avec quel projet derrière ? Il va falloir bouger les lignes, oublier le Salary Cap à 90 000€ brut par mois. On est en 2018 et le football régulé à la Stéphanoise, c'est terminé ! Aujourd'hui, Saint-Etienne a la chance d'avoir une bonne image auprès de la DNCG après être resté dans les clous des années durant. Pourquoi ne pas leur demander de pouvoir déborder un peu pour sauver le club ? »

Recueilli par Alexandre CORBOZ

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