L’œil de Denis Balbir : « Claudio Ranieri fait toute la différence au FC Nantes »

Focus sur le FC Nantes, qui a encore surpris à Saint-Etienne (1-1).

« A Geoffroy-Guichard, j’ai apprécié la prestation du FC Nantes. Les Canaris ont fait preuve de beaucoup de qualités pour revenir sur l’ASSE et ramener un point de son déplacement dans le Forez. Quand on regarde individuellement cette équipe, on ne voit pas de noms ronflants : Ciprian Tatarusanu est un bon gardien, autour de lui il y a un bon équilibre… Mais c’est vraiment Claudio Ranieri qui fait toute la différence. Pour moi, le FC Nantes a été très fort l’été dernier en allant chercher un entraîneur avec un tel charisme, avec une telle connaissance du football. Rien que ce qu’il a fait avec les « sans grades » de Leicester force le respect. A un moment donné, on a parlé de mode avec les coaches étrangers mais l’Italien sort de tous les clichés de mode car lui connait la Ligue 1 pour avoir été vice-champion avec Monaco. Le fait que Waldemar Kita parvienne à le convaincre de venir à Nantes, c’est le « coup de la saison ».

« Ce qu’il fait à Nantes avec les moyens du bord, c’est remarquable »

Ce qu’il fait à Nantes avec les moyens du bord (qui sont loin d’être énorme), c’est remarquable.  Face à Saint-Etienne, il n’hésite pas à tout changer à la mi-temps. Il passe d’un 4-1-4-1 qui avait fonctionné contre Monaco et qui ne marchait pas contre les Verts à un 4-4-2 qui met en difficulté l’ASSE. Tout ça en changeant deux joueurs à la mi-temps. C’est franchement audacieux de sa part. Aller perdre à Saint-Etienne, même quand on connait la fébrilité des Verts actuellement, personne ne lui aurait reproché mais Claudio Ranieri a su changer le cours des choses. On sent que c’est vraiment quelqu’un à qui tout sourit actuellement.

« J’aime aussi beaucoup sa gestion des jeunes »

J’aime aussi beaucoup sa gestion des jeunes. Lorsqu’il était en Angleterre, j’avais eu la chance de discuter avec Claudio Ranieri. On s’était croisé dans un hôtel à Londres et j’avais déjà senti à ce moment-là que, pour lui, la carte de visite d’un joueur ne comptait pas. C’est quelqu’un qui va s’appuyer sur quelques joueurs d’expérience mais qui, à côté de ça, place tout le monde sur un pied d’égalité. S’il avait pu attirer au FCN trois ou quatre vedettes, il n’aurait sans doute pas dit non. Mais dès lors qu’il a compris que c’était impossible, il ne s’est pas plaint et est allé chercher chez les jeunes des solutions. Quand on est jeune et qu’un coach comme Ranieri vous donne votre chance, vous essayez de vous montrer. Etre lancé en Ligue 1 par un coach avec un tel pedigree, ça a de la gueule… Ça donne vraiment les crocs. On a pu le voir avec la bonne rentrée du jeune Ngom à Saint-Etienne. »

Recueilli par Alexandre CORBOZ