L’œil de Denis Balbir : «Sans Perrin, l’ASSE est contaminée par une sorte de fébrilité»

On démarre avec l’ASSE, accrochée par le FC Nantes (1-1).

« Je suis un petit peu rassuré par la première période de Saint-Etienne qui a essayé de bien faire les choses. Les Verts sont même parvenus à marquer un joli but par l’intermédiaire de Vincent Pajot et cela aurait pu délivrer l’équipe. Dimanche, même si les conditions de jeu n’étaient pas simples avec le froid et l’absence des Kops, j’ai senti une équipe stéphanoise vexée. Sans doute que les propos de certains Nantais désireux de les enfoncer dans leurs déclarations d’avant-match ont joué sur cet état d’esprit général mais les Stéphanois ont pris le match par le bon bout. J’ai vu une équipe qui a montré quelques vertus. Julien Sablé et Jean-Louis Gasset ont su faire passer le message : le groupe peut se sortir de cette mauvaise passe, l’équipe via les individualités qui la compose n’est pas si mauvaise qu’on veut parfois bien leur faire croire… Après, il y a beaucoup d’éléments qui vont contre l’ASSE en ce moment et qui expliquent que les Verts n’ont pas su conserver le résultat. Je pense notamment à la sortie de Loïc Perrin.

« Quand Stéphane Ruffier n’est pas là, c’est presque moins grave que quand Loïc Perrin doit sortir »

A la limite, quand Stéphane Ruffier n’est pas là, c’est presque moins grave que quand Loïc Perrin doit sortir. C’est dire son importance ! Même s’il a connu lui-même certains petits trous d’airs en ce début de saison, on voit vraiment que Saint-Etienne a deux visages : un lorsqu’il est là, un lorsqu’il n’est pas là. Quand il doit sortir au cours d’un match, c’est encore plus préjudiciable car il n’y a aucun joueur à même de le remplacer. Sans lui, toute l’équipe est contaminée par une sorte de fébrilité et qu’elle perd toutes ses vertus car son capitaine n’est pas là. Même si c’est valorisant pour le joueur d’avoir une telle importance, je pense que Loïc Perrin serait content de voir les Verts s’en sortir même quand il n’est pas là. Ce qui est inquiétant pour l’ASSE, c’est qu’on peut penser qu’il sera absent jusqu’en janvier prochain. Sa nouvelle succession de blessures commence d’ailleurs à m’inquiéter. Il n’y a pas si longtemps, j’avais lu un papier listant ses nombreux pépins musculaires depuis le début de sa carrière et Loïc Perrin est au moins aussi important aux Verts qu’il n’est fragile. Après le problème des blessures est plus général à l’ASSE et pas seulement lié à Loïc Perrin.

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Toujours est-il que sans lui la fin d’année sera difficile. D’autant que le calendrier est compliqué en Ligue 1 avec Marseille, Monaco et Guingamp. On peut très bien se retrouver avec une équipe de Saint-Etienne qui prend zéro point en trois matches. Aujourd’hui, il ne faut pas avoir peur des mots : on est rentré dans une phase « d’opération maintien » et rachat. Quand on voit la glissade et la remontée de Rennes, la glissade et la remontée de Nice, le bon début et la dégringolade d’Angers, on se dit que ça peut aller très vite dans les deux sens dans ce championnat. J’ai peur que Saint-Etienne soit 15^e ou 16^e à la trêve. Julien Sablé, qui connait bien la maison, doit se focaliser là-dessus : éviter de se mettre dans ce genre de situation. Cette année, on sait que Saint-Etienne finira au mieux au milieu du tableau mais il faut surtout espérer que ce ne soit pas pire… »

Recueilli par Alexandre CORBOZ