par Alexandre Corboz

OM – L'oeil de Denis Balbir : « Il faut croire en Marseille face à l'Atletico »

Chaque lundi, Denis Balbir décrypte l'actualité de Ligue 1.

Forcément, notre consultant revient sur la folle semaine qui attend l'OM avec la finale de la Ligue Europa et Amiens.

« A part les supporters de Lyon qui préfèreront sans doute que l'Atletico s'impose dans leur stade, toute la France sera derrière Marseille mercredi en finale de la Ligue Europa. Pour l'OM, cette semaine est à quitte ou double. Soit tout perdre, soit tout gagner. Sur la finale, tout peut arriver. En regardant cette équipe de Madrid, on peut avoir quelques frissons quand même. Sans parler de son duo d'attaque, elle compte sur l'un des tous meilleurs gardiens d'Europe (Oblak), qui a détourné 20 des 22 derniers tirs concédés, maître de l'une des défenses les plus hermétiques d'Europe. Derrière, avec Diego Godin ou Juanfran, ça respire l'expérience. Il y a beaucoup de joueurs habitués à gagner cette compétition. Je pense au joker Kévin Gameiro, qui a déjà remporté la C3 avec Séville. Est-ce que l'absence du coach Diego Simeone, suspendu quatre matches et en tribune sur cette finale, aura une incidence sur les Colchoneros ? Difficile à dire...

«  Cette équipe de l'OM me rappelle le FC Séville de 2013-2014 »

En tout cas, il faut croire en l'OM. Au fil des matches, cette équipe s'est forgé un objectif commun. Dès les huitièmes de finale, une ambition forte d'aller au bout s'est forgé autour d'Adil Rami, Bouna Sarr, Dimitri Payet ou Florian Thauvin. Je pense vraiment que, même si l'Atletico Madrid est favori sur le papier, ce sera vraiment une finale à 50-50. Grâce à l'euphorie de ce qu'il s'est passé avant sur la Canebière. Cette équipe de l'OM me rappelle le FC Séville de 2013-2014, un groupe né dans la difficulté et qui était allé arracher à Turin la première de ses trois couronnes en C3 aux tirs au but face à Benfica. J'espère juste que les Marseillais ne penseront pas aux finales de 1999 et 2004 perdues contre Parme et Valence. Les fans phocéens veulent devenir « à jamais les premiers » en France à remporter la Ligue Europa, pas l'équipe qui a perdu le plus de finale de C3 (ex-aequo avec Benfica).

« Amiens trois jours après la finale, pas forcément simple »

Pour l'OM, la saison ne s'arrêtera toutefois pas à la finale face à l'Atletico Madrid. Trois jours après il faudra bien finir la saison au Vélodrome face à Amiens. Ce sera soit la dernière chance d'accéder à la Ligue des Champions, soit une belle manière de fêter le titre européen avec un podium. Même si les Picards n'auront plus rien à jouer, ce ne sera pas forcément simple. Marseille aura tout donné pendant 90 voire 120 minutes. L'équipe sera éprouvée mentalement et physiquement quel que soit l'issue. Depuis le nul de vendredi à Guingamp (3-3), l'OM n'est plus maître de son destin : il faudra gagner et espérer. A mon sens, Monaco finira second. Les Monégasques se déplacent à Troyes, face à une équipe quasiment condamnée à l'exploit et je n'imagine pas le club princier se manquer. Reste l'espoir de doubler l'OL. Ce sera très compliqué même les hommes de Bruno Genesio ont une échéance difficile qui les attend à la maison face à Nice. Même s'ils ont eu des trous d'air parfois (et notamment en Ligue Europa face au CSKA Moscou), je pense que Lyon a l'état d'esprit pour finir le travail comme il se doit. L'enjeu est bien trop important pour imaginer un échec rhodanien.

« Quoi qu'il arrive, cet OM mérite d'être fêté au Vélodrome »

Quoi qu'il arrive cette semaine, et même si elle échoue, je pense que cette équipe marseillaise mérite d'être fêtée au Vélodrome. Ne serait-ce que pour la qualité du travail fourni par Rudi Garcia au niveau mental ou le gros boulot du staff médical qui a su maintenir sur pied sur cette longue saison un effectif très restreint en quantité et en qualité. Car mine de rien, à l'exception des 4-5 leaders du vestiaire à l'envergure internationale (Mandanda, Payet, Thauvin, Luiz Gustavo, Rami), tout le reste a du (et su) hausser son niveau afin de se mettre au diapason en France comme en Europe. Vu comment ce groupe a su les transporter, je ne doute pas de la reconnaissance du public phocéen pour son équipe... »

Recueilli par Alexandre CORBOZ

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