Real Madrid : Zidane, 3 révolutions et 2 points faibles

 

Pour une première, Zinédine Zidane peut être fier de lui : réaliser une manita au Bernabeu face à un adversaire qui lui a souvent donné du fil à retordre comme joueur, il fallait le faire. Ce dimanche, les observateurs baissent leur chapeau et applaudissent des deux mains. Spectateur attentif de la rencontre, Éric Roy s’est joint à la meute des bienheureux en soulevant toutefois des ajustements pertinents opérés par Zizou mais aussi des points noirs dissimulés dans l’enthousiasme général.

Un jeu qui part bien plus de l’arrière qu’avec Benitez

« Je vois trois changements. Tout d'abord cette volonté de construire depuis l'arrière, et de s'appuyer au milieu sur Modric et Kroos, qui s'apparentent à de véritables chefs d'orchestre. Auparavant, les défenseurs du Real balançaient plus. Le deuxième changement concerne les latéraux, on a l'impression qu'ils ont bien plus de latitude pour apporter le danger et centrer. Enfin, j'ai trouvé que, devant, la triplette "BBC" a désormais beaucoup de liberté dans ses mouvements offensifs. On a vu par exemple que Ronaldo, sur le troisième but, s'est retrouvé ailier droit, ce qui est assez inhabituel. Leurs déplacements ont été difficilement lisibles pour leurs adversaires, ce qui explique pourquoi ils se sont créé énormément d'occasions alors que Ronaldo n'était pas dans un grand soir », explique le consultant de beIN SPORTS dans L’Équipe.

Une équipe encore trop coupée en deux

Roy a également noté deux défaillances dans le système de Zidane contre le Depor. « Dans la dernière demi-heure, à chaque attaque, le Real était coupé en deux : les attaquants repartaient, mais derrière, ça ne suivait plus. Dans ces cas-là, tu ne peux plus avoir de maîtrise collective, insiste-t-il. Plus globalement, c'est une formation qui, collectivement, a encore du mal à se comporter comme une véritable équipe dans son animation défensive. À la perte du ballon, on n'a pas toujours senti que les joueurs du Real effectuaient un énorme pressing pour empêcher l'adversaire de repartir. Et puis, Kroos a plus le profil d'un Pirlo que d'un "vrai" numéro 6, il n'est pas dans la bagarre, dans l'agressivité. Après, la récupération du ballon, ce n'est pas l'affaire que d'un seul homme. Je pense que si le Real travaille mieux collectivement à la perte du ballon, la formation arrivera à être plus efficace dans son animation défensive ».