par Benjamin Danet

Affaire dite de la sextape : Benzema-Valbuena, sordide déballage qui humilie le football français

En matière de football, on pensait jusque-là avoir tout vu.

Et même tout lu. Et pourtant, non. Avec cette pitoyable affaire de sextape, les footballeurs français incriminés montrent avant tout leur ahurissante bêtise. Qui, forcément, aura un impact négatif sur une image déjà désastreuse.

C'est un beau coup, assurément, réalisé ce matin par le journal Le Monde. L'interview exclusive de Mathieu Valbuena, le milieu de terrain de l'Olympique Lyonnais et de l'équipe de France, qui, pour la première fois, revient sur les événements liés à cette pitoyable affaire dite de la sextape.

Mathieu Valbuena, et c'est intéressant de le constater, tente désormais de se faire passer pour la victime de ce dossier. Ce qu'il est, sans doute. Raison pour laquelle il a porté plainte. Raison pour laquelle, également, une affaire est instruite avec plusieurs personnes (dont Karim Benzema) mises en examen. Seul souci, et il ne faudrait tout de même pas l'oublier, cette affaire n'aurait jamais du exister si le joueur avait fait preuve d'un minimum de vigilance. On demandait pas la lune, mais juste un peu de méfiance. Pour ne pas dire de lucidité ou d'intelligence. Car lorsqu'on est footballeur de haut -niveau, comme Valbuena, reconnu et adulé, on évite d'apparaître dans des sextapes. On évite, surtout quand on connaît le délicieux univers du foot, de se laisser embarquer dans une affaire aussi pitoyable que sordide.

Si Valbuena n'est pas très clair, que dire des autres protagonistes...Karim Benzema, footballeur consacré, qui évolue dans l'un des plus grands clubs du monde et qui gagne tellement bien sa vie. Et bien ce même Benzema n'a d'autre (judicieuse) idée que d'entrer dans la danse et de trouver une solution pour mettre fin au chantage. Résultat ? Une mise en examen pour "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni d'au moins cinq ans d'emprisonnement (en l'espèce le chantage)". C'en est tellement bête qu'on pourrait croire à un gag. Tellement énorme qu'on pourrait croire à un nouveau sketch de comiques professionnels ayant pour but d'assimiler tout footballeur à un demeuré notoire.

Malheureusement, cette affaire ne fait même plus rire. L'équipe de France, en vue de l'Euro 2016, a déjà perdu deux éléments. On imagine assez mal, en effet, l'un des deux hommes revenir en Bleu, face au vestiaire, et faire comme si de rien n'était. Qu'on n'attende pas, non plus, trop d'éclaircissements de la part de l'entraîneur des Bleus, Didier Deschamps, qui refuse de répondre aux questions, ou même du président de la Fédération, Noël Le Graët, toujours aussi adroit dans ses prises de parole, comme ce fut le cas sur I-Télé il y a quelques jours. "J’ai pour lui beaucoup d’affection. On ne le laisse pas tomber. Il a des fréquentations à améliorer mais il n’y a pas de décision définitive. J’en ai vu d’autres, des gens en garde à vue et blanchis le lendemain. Il n'y a pas d’affaire Benzema. Il faut attendre que la justice prenne des décisions complètes. Je n'ai aucune preuve. J'aimerais que Benzema soit blanchi et que ces deux garçons (l'attaquant du Real Madrid et Valbuena) redeviennent amis. Je ne le condamne pas."

Et si Mr Le Graët, il y a bel et bien une affaire Benzema. La FFF vient (enfin) de se porter partie civile et pourra donc, les temps changent..., sanctionner Benzema si besoin est. En attendant, la sextape est en train de (re)mettre à mal notre sélection et l'image qu'en ont les gens. Sur le terrain, il n'était déjà pas toujours facile de soutenir l'équipe de France. Mais on voulait croire aux lendemains qui chantent. En dehors, cela devient de plus en plus compliqué.

B.D.

 

 

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En matière de football, on pensait jusque-là avoir tout vu.

Benjamin Danet
Rédacteur
Benjamin Danet

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