Affaire de la sextape : Dugarry dénonce un traitement de faveur pour Benzema

En annonçant jeudi après-midi que Karim Benzema, suspecté d'avoir joué un rôle d'intermédiaire dans le chantage à la sextape dont a été victime Mathieu Valbuena, n'était à l'heure actuelle pas sélectionnable en équipe de France mais pourrait le redevenir au gré des décisions de la justice, le président de la FFF Noël La Graët a préservé les chances de l'attaquant du Real Madrid de faire partie des joueurs retenus pour disputer l'Euro 2016 l'été prochain.

"La façon dont Benzema s'est comporté est moins grave que de sortir en boîte de nuit ?"

Interrogé par le quotidien L'Équipe, l'ancien international tricolore Christophe Dugarry, aujourd'hui consultant, déplore ce qu'il considère comme un traitement de faveur accordé à Benzema, rappelant que d'autres membres de l'équipe de France avaient été punis plus sévèrement par la fédération pour des faits parfois moins sérieux.

"Je ne crois pas que Benzema soit un voyou, je crois plutôt en sa bonne foi et il a sans doute été dépassé par les événements. Mais il y a l'aspect judiciaire d'un côté et le code de bonne conduite des Bleus de l'autre. Et là, ça ne tient plus du tout la route. Si on interprète ce que dit le président Le Graët, le sort de Benzema ne dépendrait que de la justice et il n'aurait donc pas à répondre du code de conduite et d'éthique. La charte s'appliquerait pour Anelka, Evra, Toulalan et les Espoirs, mais pas pour Benzema. La façon dont celui-ci s'est comporté avec Valbuena est donc moins grave que de sortir en boîte de nuit ? Pourquoi ce code à deux vitesses, pour gagner l'Euro ? Si c'est ça, quel mauvais signe envoyé ! Les gens en ont marre, ils veulent une équipe de France clean."

Pour rappel, cette charte de bonne conduite avait été adoptée par Le Graët lui-même au lendemain de l'Euro 2012.