Équipe de France, FC Nantes - EXCLU : le premier entraîneur de Payet se souvient
A 41 ans, Hosman Gangate est aujourd’hui conseiller technique régional à la Ligue de football réunionnaise.
A 41 ans, Hosman Gangate est aujourd’hui conseiller technique régional à la Ligue de football réunionnaise.
Vous pressentiez déjà un futur grand joueur ?Oui, on sentait qu’il avait un truc en plus. Dès le premier entraînement avec les seniors, je me souviens qu’il avait marqué un but de la tête alors qu’il n’avait que 16 ans ! Notre championnat est certes équivalent à la DH en métropole mais il est plus intense physiquement. Je pense qu’il est même devenu un homme en jouant rapidement avec les adultes. De plus, nous sommes sur une île et il y a rapidement une petite pression médiatique. Ça aussi lui a sans doute permis d’être vite confronté au monde des adultes.
Pourquoi est-il revenu à la Réunion après son passage au Havre ?En tant que Conseiller technique régional, je me suis battu pour qu’on dispose d’une structure ici afin que nos jeunes ne partent pas avant leurs 16 ans. A titre d’exemple, Guillaume Hoarau est parti à 19 ans…Or, à l’époque, Dimitri, lui, n’avait que 12 ans quand il est allé au Havre, c’est trop jeune ! La fracture avec sa famille était trop douloureuse. Quand il est reparti à Nantes, il avait 17 ans et avec le FC Nantes, on avait négocié deux ou trois allers-retours par an à la Réunion et autant pour ses parents pour qu’ils puissent venir le voir car il a vraiment besoin d’être entouré de sa famille pour réussir. C’est un affectif ! D’ailleurs, il a bien réussi là où il a su nouer une relation affective avec ses entraîneurs, comme avec Christophe Galtier à Saint-Etienne ou avec Rudi Garcia à Lille. Ça l’a rendu beaucoup plus mature.
A quel moment le lien avec le FC Nantes s’est-il fait ?Il y avait déjà un partenariat entre notre club, l’Excelsior de Saint-Joseph, et le FC Nantes, qui envoyait des jeunes disputer un tournoi sur l’île chaque année. En août 2004, lorsque Laurent Guyot (ndlr : alors directeur du centre de formation du FCN) est venu à la Réunion, je lui ai demandé d’aller voir notre match, sans lui parler de Payet. Au bout d’une demi-heure, il me demande : “C’est qui le numéro 20 ?”. Mon père (président du club) lui répond que c’est justement pour ça qu’on voulait qu’il vienne au match ! Du coup, Laurent Guyot est revenu avec Vincent Bracigliano (responsable du recrutement des jeunes au FCN) voir Payet, qui a terminé la saison avec nous jusqu’en décembre 2004 avant de partir pour Nantes en janvier 2005.
Peut-il assumer durablement son nouveau statut de héros chez les Bleus ?Du fait de sa maturité et de son âge, il n’est pas tétanisé par l’enjeu. Et tout cela arrive au bon moment, il est au sommet. Il a quand même ce côté collectif, généreux sur le terrain. Ce qui me surprend, c’est sa capacité à maîtriser ses émotions. Face à la Roumanie, avant ses larmes, il les a maîtrisées tout le match. C’est bien, ça ramène de l’humanité.
Avez-vous gardé des contacts avec lui ?Je le suivais partout jusqu’en 2007, à son départ pour Saint-Etienne. Après, on s’est un peu perdu de vu et on s’est retrouvé en janvier dernier à Londres.
A quand la statue de Payet sur l’Ile ?(Rires) Si ça continue comme ça, ce n’est pas impossible !
Propos recueillis par Charles Guyard
Retrouvez cet entretien en intégralité dans le dernier numéro de But! Nantes, en kiosque ou sur notre boutique en ligne.
Il y a une douzaine d’années, Hosman Gangate a entraîné le club de l’Excelsior Saint-Joseph. En 2003, il a vu débarquer un petit jeune pas comme les autres.
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