par julien.demets

FC Nantes - Abdoulaye Touré : "Réussir à Nantes, c’est un rêve"

De retour à la compétition après une longue blessure, Abdoulaye Touré aspire désormais à faire son trou dans l'entrejeu du FC Nantes.

En quête d’un numéro 6 pour verrouiller son milieu de terrain, le FC Nantes aurait pu (dû) compter sur Abdoulaye Touré mais, en pleine préparation estivale, l’intéressé de 22 ans s’est blessé. Résultat : trois mois de convalescence et une longue reprise avec la réserve avant de réintégrer le groupe pro et même d’entrer en jeu quelques minutes au Parc des Princes contre le PSG. Avec l’envie, évidente, d’en découdre et de s’ériger en exemple dans son quartier nantais.

But! Nantes : Abdoulaye, comment vous sentez-vous depuis votre retour à l’entraînement collectif ?Abdoulaye TOURE : Je me sens bien. Il m’a fallu quelques matches avec la réserve pour grappiller du temps de jeu et retrouver des sensations. Je suis bien revenu et je n’attends plus que le feu vert du coach pour revenir dans le groupe et m’y imposer.

Il n’y a plus de douleur ou d’appréhension ?Non, plus aucune. Tout va bien. Quand on est blessé, cela ne signifie pas qu’on doit tout arrêter, il y a du travail à côté : de la musculation, de la réathlétisation…

Comment c’est la vie en marge du groupe pro ?Comme il y a une bonne ambiance dans l’équipe, le fait que je sois blessé ne m’a pas trop mis à l’écart Je suis resté proche du club, que ce soit pendant le stage où je me suis blessé ou ici, au retour.

Comment avez-vous digéré ce début de saison sans vous, alors que vous aviez commencé la préparation avec le groupe cet été ?Débuter une saison avec une blessure, c’est vrai que ce n’est pas facile. Mais tout cela est aujourd’hui derrière moi. J’ai eu la chance d’avoir des kinés et un staff médical qui se sont bien occupés de moi. Tout s’est finalement bien passé.

Cela doit être d’autant plus frustrant pour vous qu’il y avait une place à prendre vu que le FC Nantes n’a pas trouvé de numéro 6 pendant le mercato…Vous savez, je ne lis pas trop la presse, je fais mon petit bonhomme de chemin de mon côté, sans plus.

Qu’est-ce qui vous a permis de ne pas lâcher moralement pendant cette longue période de convalescence ?La confiance du coach, qui est venu souvent me parler, prendre des nouvelles. La présence du staff médical aussi a rendu les choses plus faciles.

Que vous disait le coach pendant cette période ?Il me disait de bien prendre soin de moi et que je reviendrai sûrement plus fort.

“Ma première qualité reste la passe. J’aime avoir le ballon, distribuer. Certains me présentent comme quelqu’un de rugueux, aimant les duels. Ça arrive, oui, mais ça n’est pas ma première qualité.”

Etes-vous un pur numéro 6 ?Je suis d’abord et avant tout un milieu de terrain, que ce soit numéro 6 ou relayeur. Je n’ai pas de préférence. En jeunes, j’ai joué en 6 mais dans un dispositif à deux joueurs. Après, ma première qualité reste la passe. J’aime avoir le ballon, distribuer. Certains me présentent comme quelqu’un de rugueux, aimant les duels. Ça arrive, oui, mais ça n’est pas ma première qualité.

Pensez-vous avoir une carte à jouer dans cette équipe ?Tout cela reste à voir. J’attends un signe du coach, on verra bien.

Avez-vous eu la sensation de régresser en restant si longtemps en CFA ?Non, non. C’est le chemin à suivre lorsqu’on revient de blessure. On reprend avec la réserve pour avoir du temps de jeu, c’est ce que j’ai fait.

Mais ça a duré longtemps, non ?Je reviens de deux mois de blessure et mon dernier match remontait à juin donc ça faisait un moment quand même ! Après, c’est sûr que je veux jouer mais il ne faut pas aller trop vite.

Pour vous, est-ce l’année ou jamais pour saisir votre chance ?Oui, bien sûr que ça l’est ! Ça fait si longtemps que j’attends ça, j’espère que ça sera la bonne.

Faute d’autres options, l’entraîneur a tenté Djidji en numéro 6, à votre poste donc. Cela vous inquiète-t-il ?Je suis conscient de mes qualités mais si le coach a besoin de mettre Koffi en numéro 6, c’est son choix. Je sais ce que j’ai à faire. L’an dernier, j’ai joué quelques matches pas faciles et j’ai quand même réussi à sortir mon épingle du jeu.

Justement, que s’est-il passé la saison dernière ? Vous avez en effet joué (5 apparitions et 2 titularisations en L1 et en Coupe de France) puis totalement disparu de la circulation alors que vous n’avez pas été blessé…Il n’y a qu’un seul décisionnaire, c’est le coach Der Zakarian et il faudra lui poser la question. Moi, j’étais présent, je m’entraînais tous les jours. J’essayais de faire en sorte de montrer mes qualités pour qu’il me mette dans le groupe. Il a pris une autre décision.

Vous l’avez vécu comment ?Assez mal car en tant que joueur, on veut toujours tous jouer mais après, c’est le coach qui prend la décision. Je n’ai rien dit, j’ai continué à bosser.

“Avant moi, il y a eu Emerse Fae, qui est un exemple à suivre. Ce serait surtout une fierté pour moi d’abord. Je serais fier de dire que j’ai joué pour ma ville, mon club.”

Vous étiez capitaine en U19 puis en CFA et, à ces époques-là, d’autres clubs s’intéressaient à vous. Mais votre rêve est-il de finir titulaire à Nantes ?Que d’autres clubs m’aient approché, cela concerne mon agent, moi je reste uniquement concentré sur le rectangle vert. Mais réussir ici, en effet, c’est mon but. Je suis d’ici, j’ai fait ma formation ici et j’y ai ma famille, donc oui, ça serait un rêve !

Récemment, face à Angers en Coupe de la Ligue, vous figuriez dans le groupe et vous n’êtes pas entré en jeu. Une déception ?Le coach est venu me voir à la fin pour discuter et il m’a dit qu’il comptait me faire entrer mais il y a eu un fait de jeu et il a dû faire un autre changement. Mais selon lui, j’aurai dû jouer.

Ça signifie donc que la porte n’est pas fermée pour vous ?Oui mais ça sera à moi de mériter ma place.

Vous êtes en fin de contrat en juin : souhaitez-vous prolonger ?Oui, je me sens bien. On verra avec le club comment ça va se passer mais il n’y a pas encore eu de discussion.

Pensez-vous qu’en vous imposant ici, vous pourriez devenir le symbole d’un quartier (NDLR : celui de Malakoff, à Nantes, où il a grandi) et montrer qu’on peut s’en sortir ?Oui, bien sûr, mais je ne suis pas le seul. Avant moi, il y a eu Emerse Fae, qui est un exemple à suivre. Ce serait surtout une fierté pour moi d’abord. Je serais fier de dire que j’ai joué pour ma ville, mon club. Ensuite, devenir un exemple, oui, pour en effet montrer qu’on peut s’en sortir, que c’est possible. Dans ce cas, je suis un peu l’élu du quartier ! Après, je ne me mets pas la pression non plus en me disant que je dois à tout prix réussir.

Comment vous regarde-t-on dans votre quartier à Malakoff ?Comme quelqu’un du quartier et non pas comme un joueur de foot Je m’entends bien avec tout le monde, les plus petits comme les plus anciens. J’y retourne souvent et j’y retrouve ma famille, mes proches, tous ceux avec qui j’ai grandi. C’est une force !

Propos recueillis par Charles GUYARD

Retrouvez cet entretien et beaucoup d'autres articles dans le dernier numéro de But! Nantes, en kiosque ou sur notre boutique en ligne.

Une But! Nantes

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

De retour à la compétition après une longue blessure, Abdoulaye Touré aspire désormais à faire son trou dans l'entrejeu du FC Nantes.

julien.demets
Rédacteur
julien.demets

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.