Journaliste pour Record, Radio Alfa et RFI Portugal, Marco Martins évoque pour « But ! Football Club » le profil du nouveau coach du FC Nantes, Sergio Conceiçao.
Oui. Je pense que c’est un bon choix. Déjà parce qu’il parle la langue depuis son passage à Liège en Belgique. Ensuite parce que c’est un entraîneur qui n’est pas là pour rigoler. C’est quelqu’un de dur avec ses joueurs, dur avec la presse, qui ne mâche pas ses mots. Il a de la poigne et je pense que c’est ce qu’il manque à Nantes. Il adopte souvent une rotation dans ses clubs, tantôt un coach plutôt cool, qui travaille énormément la stratégie, qui fait presque ami-ami avec les joueurs et, à d’autres moments, quand il le faut, il est capable de mettre du tempérament.
Mais ce n’est pas un coach avec de grosses références jusqu’à présent ?
C’est surtout un entraîneur qui n’a pas peur des challenges. Il a pris des équipes au Portugal qui n’étaient pas forcément au top niveau comme Olhanense ou l’Academica. Il sait ce que c’est d’entraîner des clubs qui vont jouer le maintien alors que si ça aurait été Vitor Pereira ou Marco Silva, ce n’était pas la même. Eux veulent jouer le haut du tableau ou être dans des projets destinés à porter le club au haut niveau. Même quand il passe par Braga ou Guimarães, il débarque dans des équipes qui n’étaient pas au mieux et où il fallait mettre un coup de collier pour rebooster les joueurs. Ce genre de mission, il connait. Son problème dans tous les clubs où il est passé, ce sont les deuxièmes saisons.
Nantes va mal sportivement, le groupe est traumatisé, les supporters boudent… Donc pour vous, c’est le spécialiste de ce genre de mission « kamikaze » ?
Pas forcément kamikaze parce qu’il reste encore beaucoup de matches et qu’avec deux victoires, Nantes peut sortir de la zone de relégation. En tout cas, c’est un entraîneur qui est bien conscient que, cette saison, il jouera le maintien et c’est un premier objectif qui lui conviendra. Après, est-ce que les joueurs de Nantes sont ouverts à ce type de discours ? Si c’est le cas, tout va rouler. Si non, il va y avoir du grabuge. Ceux qui ne rentrent pas dans son moule, il va soit les faire partir, soit recruter pour les faire sortir du onze, soit lancer des jeunes à leur place.
Non. Il est toujours un peu fou. Comme je l’ai dit, il est cash. Il dit ce qu’il a à dire. S’il doit critiquer les joueurs car ils ont mal joué, il le fera. S’il doit se battre sur ses choix ou ses idées face aux journalistes, ce sera bec et ongles…
Waldemar Kita a la réputation d’être très interventionniste avec ses coaches. Pensez-vous que ce mariage puisse fonctionner ?
Je pensais déjà que ce serait chaud si Waldemar Kita optait pour Vitor Pereira mais là, avec Conceiçao, ça risque bien de chauffer aussi. Pour l’instant, tout va bien. C’est comme une histoire d’amour : on se courtise, on s’entend bien puis c’est après que les problèmes arrivent. Quel mercato d’hiver ? Quel mercato d’été ? Qui aura le dernier mot ? C’est sur ce genre de questions que ça peut être chaud.
Quels sont ses réseaux ? Peut-on imaginer Jorge Mendes arriver au FC Nantes en force comme ce fut le cas à Monaco avec Luis Campos ?
Sergio Conceiçao est estampillé Doyen. Lui, c’est plus Nelio Lucas. En plus, je pense qu’en ce moment, Jorge Mendes a d’autres chats à fouetter. Nantes, ce ne sont pas des investissements aussi conséquents que Monaco. Par exemple, je vois mal les Canaris mettre 15 millions d’euros sur une promesse. En revanche, il n’est pas impossible que Conceiçao fasse jouer son réseau pour des recrues. Après, à ce que j’ai compris, Nantes va chercher quatre recrues cet hiver. Ce n’est pas énorme. Il va falloir faire des bons coups… En tout cas, si les Nantais adhèrent à son discours, je ne me fais pas de soucis : le club se maintiendra en fin de saison.
Alexandre CORBOZ
Journaliste pour Record, Radio Alfa et RFI, Marco Martins évoque pour « But ! Football Club » le profil du nouveau coach du FC Nantes, Sergio Conceiçao.
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