par julien.demets

FC Nantes : Girard peut-il s'affranchir de Kita ?

À 62 ans, René Girard débarque sur le banc des Canaris avec l’intention d’écrire sa propre histoire, en toute autonomie.

Ses (nombreux) prédécesseurs avaient la même ambition…

Lors de sa présentation comme nouvel entraîneur des Canaris, Elie Baup avait lancé en 2008 : “Que chacun reste dans son coin, comme ça les vaches seront bien gardées.” Gernot Rohr, Jean-Marc Furlan, Landry Chauvin  puis Michel Der Zakarian (entre autres) tenaient eux aussi un discours similaire à leur arrivée ici, voire un retour pour le dernier nommé. Et aujourd’hui, René Girard ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme avoir eu, du président, l’assurance de travailler en toute liberté.

Si, en presque une décennie, le FC Nantes a bien changé, ce besoin qu’ont toujours eu les coaches de revendiquer leur indépendance constitue un marqueur du climat à la Jonelière sous l’ère d’un président Kita qu’on présente comme très interventionniste. Un fil conducteur donc, et un fil à la patte finalement, que Der Zakarian a préféré rompre par un lapidaire : “Je ne veux plus travailler avec M. Kita.” Un environnement que Christian Gourcuff a, lui, préféré éviter, choisissant de retourner à Rennes plutôt que de s’arrêter en Loire-Atlantique où il était très demandé…

Girard, un habitué des patrons caractériels

Du coup, René Girard a donc été intronisé avec cette fameuse caution de pouvoir bosser en toute quiétude. A 62 ans et muni d’un CV plutôt flatteur (vainqueur de l’Euro 2000 en tant qu’adjoint avec les Bleus, champion de France avec Montpellier en 2012), on imagine que l’ancien Bordelais ne va pas non plus se laisser diriger comme un bizuth. L’intéressé n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler qu’il avait déjà fréquenté du rustique avec Claude Bez en Gironde et Louis Nicollin dans l’Hérault. Par conséquent, ce n’est pas maintenant qu’il va courber l’échine.

A cet effet, le mercato d’été sera un indicateur essentiel. Lorsque Girard déclare avoir “envie de mettre (s)on empreinte sur le recrutement qui sera fait”, il faut comprendre que le Gardois (et son staff) saura exprimer ses désirs tout en tempérant les envies parfois farfelues (Klasnic, Gravgaard, Sigthorsson,…) de son patron. En remportant cette partie-là, le nouveau technicien nantais signera en tout cas une première victoire, celle de l’adhésion de tout le public, encore (partiellement) divisé sur sa nomination. Quant au terrain, cela viendra après.

Charles Guyard

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Pour résumer

René Girard débarque sur le banc nantais avec l’intention d’écrire sa propre histoire, sans le joug de Kita. Ses prédécesseurs avaient la même ambition…

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Rédacteur
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