par Benjamin Danet

FC Nantes : Gourvennec n'a pas reconnu la Tribune Loire

Le derby de l’Atlantique, entre Nantes et Bordeaux (0-1), a été émaillé d’incidents graves qui pourraient conduire la LFP à prendre des mesures radicales.

C’était un peu avant le quart d’heure de jeu. Une quinzaine de fumigènes est craquée dans le virage Loire de la Beaujoire et certains atterrissent sur le terrain, non loin de Cédric Carrasso, le gardien de Bordeaux. Dans la confusion, M. Letexier, l’arbitre de la rencontre, réunit staff et joueurs au bord du terrain et engage une discussion avec le délégué du match.

Pendant ce temps, plusieurs détonations retentissent. Les débats ne reprendront, eux, que six minutes plus tard. Si aucun incident n’a ensuite émaillé le reste de la rencontre, le mal est fait. Le FC Nantes, qui était déjà sous le coup de trois matches à huis clos (partiel) avec sursis prononcé par la commission de discipline en fin d’année 2016 suite aux débordements en marge de la réception de Toulouse (1-1) le 5 novembre dernier, risque gros. Sa bouillonnante tribune Loire devrait ainsi rester fermée jusqu’à la fin de la saison (pour les venues de Lorient le 29 avril puis de Guingamp mi mai), ainsi que pour le premier match à domicile de l’exercice 2017-2018.

La raison de cet emballement dans le kop ? On l’ignore, mais l’interdiction de stade qui a frappé le Kappo de la Brigade Loire récemment (après des incidents lors d’un match de la réserve à Saupin) pourrait avoir été l’élément déclencheur. Sans compter l’interdiction faite par le club à l’adresse des supporters de ce même virage d’introduire du matériel d’animation (notamment des porte-voix) dans l’enceinte après d’autres incidents constatés lors du quart de finale de Coupe Gambardella, organisé à la Beaujoire face à l’OM (et perdu par les U189 de Nantes 1-0) début avril… Bref, ça commence à faire beaucoup ! "Le kop nantais ne ma pas habitué à cela depuis vingt ans. Je n’avais même jamais vu ça ici, s’est emporté Jocelyn Gourvennec, l’entraîneur des Girondins au sortir du derby gagné par les siens (1-0). Je le déplore, je ne trouve pas ça normal. C’est exagéré !"

L’ancien attaquant des Jaune et Vert refuse toutefois de mettre le football, et ses supporters, au pilori après une semaine particulièrement agitée (débordements lors de Lyon-Besiktas en Europa League, puis avant Bastia-Lyon et, donc, lors de ce Nantes-Bordeaux). "Il ne faut pas noircir le tableau, ce n’est pas parce qu’il y a des personnes qui ne se comportent pas bien qu’il faut mettre tout le monde dans le même sac. Même si c’est interdit, qu’ils utilisent des fumigènes pour fêter un match pourquoi pas, mais qu’on n’en jette pas sur les joueurs quels qu’ils soient !" Alors que la Préfecture avait finalement permis à 250 ultras bordelais de se déplacer en Loire-Atlantique (après l’avoir interdit), nulle doute que les évènements à la Beaujoire risque de jeter un nouveau trouble dans l’univers des supporters. "Les préfectures prennent des pincettes pour tous les matches, mais je crois qu’il faut aussi faire confiance aux différents publics et kops. S’il y a des fautes puis des sanctions, d’accord, mais qu’on ne crie pas au loup avant que les matches aient lieu ! Ce n’est pas parce que pendant l’Euro il y a eu des heurts à Marseille qu’il faut tout mélanger. D’une manière générale, les publics en France se comportent plutôt bien. Ce qu’il s’est passé à Metz il n’y a pas longtemps et à Nantes ce dimanche, c’est déplorable, mais il ne faut pas faire de généralité", a de nouveau observé Gourvennec. Quant à Cédric Carrasso, le portier bordelais a tenu à relativiser la portée de l’action menée par une petite frange d’ultras nantais. "Je sais que je n’étais pas visé personnellement mais ce n’est pas passé loin ! Tant que ça ne te touche pas, ce n’est pas gênant. Mais ce n’est jamais agréable car on sait qu’un fumigène, si on se le prend dessus, ça brûle ! Après, il y a pire dans le foot ! J’ai déjà vu plus chaud que ça !"

A Nantes, Charles Guyard.

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Le derby de l’Atlantique, entre Nantes et Bordeaux (0-1), a été émaillé d’incidents graves qui pourraient conduire la LFP à prendre des mesures radicales.

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