FC Nantes : la semaine où tout a basculé
Un maigre point empoché, une gifle reçue, un coach parti et aucun sentiment de révolte pour finir.
Un maigre point empoché, une gifle reçue, un coach parti et aucun sentiment de révolte pour finir.
Cette entorse au programme a visiblement été décidée sur le tard par la direction, chahutée lors de la précédente rencontre à domicile face à Toulouse, le 5 novembre (1-1). Une soirée terminée dans la confusion alors qu’une soixantaine d’individus avait forcé la sécurité pour tenter d’investir la loge présidentielle à quelques minutes du coup de sifflet final… Trois semaines après, le souvenir de cet épisode est encore dans toutes les têtes. Du coup, pour tenter d’évacuer la tension, le FCN veut jouer carte sur table. Une heure et demie avant le coup d’envoi face au LOSC, un dirigeant, micro à la main, s’adresse à une centaine de supporters installés en tribunes. La plupart fait office de stadiers bénévoles, notamment en Erdre.
Dans un petit discours de cinq minutes, on tente de les rassurer, leur demandant de garder leur sang-froid dans ce contexte délicat. Sauf qu’un bruit court déjà : celui de nouveaux débordements qui se sont produits l’après-midi même en centre-ville, du côté de Saupin où évolue l’équipe réserve. Là, c’est une poignée de supporters nantais qui s’est introduite dans l’enceinte sans passer par la case billetterie et la police a dû intervenir…
Après une rencontre indigeste, les deux formations se quittent sur un piètre 0-0 et tout le monde repart mi-anesthésié par cette parodie de football… Quatre jours après, c’est l’Olympique Lyonnais qui se présente à Louis-Fonteneau. Près de 19.000 paires d’yeux assistent au plus humiliant revers de l’histoire des Canaris à la Beaujoire : 0-6 ! Et pour ajouter une dimension tragi-comique à la situation, un plaisantin contacte RMC dans la foulée en se faisant passer pour Kita. La radio se laisse piéger dans ce canular savamment orchestré et le faux président annonce en direct son retrait de la Maison Jaune ! C’est la seule “voix” qui se fera entendre après la rencontre et même le lendemain où le huit clos est imposé à la Jonelière. Caché derrière les larges bâches entourant le centre d’entraînement installées cet été pour décourager les curieux, le FC Nantes se mure dans le silence. Drôle d’ambiance, faite de spéculation, de rumeurs en tout genre.
Et maintenant ? Dans l'attente que Sergio Conceiçao prenne ses fonctions dimanche et soit présenté aux joueurs, le FCN s’en remet à Philippe Mao, jusqu’alors entraîneur de l’équipe réserve, promu technicien des pros pour le déplacement à Guingamp où Nantes continue de plonger. Piteuse défaite 0-2 au Roudourou et une avant-dernière place au classement, à un petit point seulement de la lanterne rouge, Lorient. Après 16 journées, et avant d'affronter Caen ce soir dans un vrai match de la peur, voilà les Canaris au même rang qu’il y a dix ans tout juste, saison de leur toute première relégation en L2 précédant l’arrivée de Waldemar Kita aux commandes de l’institution.
Charles GUYARD
Un maigre point empoché, une gifle reçue, un coach parti et aucun sentiment de révolte pour finir. C’est le bilan des Canaris après cette semaine de crise.
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