par julien.demets

FC Nantes : le début de saison en dix questions (1e partie)

Après un tiers du championnat écoulé, le FC Nantes a presque atteint ses objectifs fixés pour la fin de saison en termes de classement.

Mais les Canaris peuvent-ils faire mieux ? Qui a marqué des points ? La Beaujoire se remplit-elle correctement ? “But! Nantes” pose les questions et propose les réponses. Voici les cinq premières.

Le public répond-il présent ?

A priori, oui, si l’on compare les chiffres de cette année avec ceux de l’an passé. En 2014 à la même époque, 180.643 spectateurs s’étaient déjà pressés dans les gradins de la Beaujoire après 12 journées. Les Canaris avaient accueilli à sept reprises, ce qui donnait alors une moyenne de près de 25.800 sièges occupés par rencontre. Moyenne qui, à une centaine de supporters près, restera la même à l’issue de l’exercice 2014-2015 (25.985). Cette saison, on semble parti sur une moyenne supérieure, avec déjà 161.568 billets achetés en six parties disputées à domicile, soit 26.928 par match en moyenne. Sauf que les affiches de gala ont quasiment toutes été épuisées cet été et cet automne puisque le PSG, l’OM et Rennes se sont déjà présentés à Louis-Fonteneau. Et si l’on compare cette fois les affluences de ces rencontres habituellement prisées, il y a une disparité assez nette.

Ainsi, le derby breton version 2014 avait attiré plus de 31.000 personnes quand “seuls” 27.262 fans sont venus encourager les Jaune et Vert en septembre pour un match qui se déroulait un dimanche à 17h. Plus révélateur encore : l’affiche contre l’OM n’a réuni “que” 27.397 spectateurs le 1er novembre, soit la plus faible affluence pour un tel match depuis… 1988 ! “On se remet en cause”, a timidement plaidé coupable Eric Chevrier, directeur commercial de la Maison Jaune, pointé du doigt pour la politique tarifaire du club.

Le FC Nantes aurait-il pu faire mieux ?

Oui selon Waldemar Kita qui, dans un entretien accordé à nos confrères de “Presse-Océan” durant la trêve internationale, avait exprimé son mécontentement. “On a eu des opportunités d’être beaucoup mieux classés, c’est dommage qu’on ne les ait pas saisies. On devrait avoir six points de plus”, d’après les calculs du boss des Canaris. Les dernières sorties de son club, notamment face à l’OM et à Montpellier, ont pu lui donner raison. A chaque fois, les Nantais auraient pu (dû) décrocher au moins le match nul plutôt que de perdre à cause d’un but de leur ancien partenaire N’Koudou contre Marseille et de s’écrouler dans les dernières minutes du match dans l’Hérault (1-2). Il faut aussi se remémorer les trois gifles consécutives reçues à Bordeaux, dans le derby face à Rennes puis à St-Etienne (défaites 2-0 à chaque fois). “Nous n’avons pas existé”, avait d’ailleurs fulminé Michel Der Zakarian après l’ultime claque dans le Forez.

Cette série douloureuse avait alors précipité son équipe au 16e rang de la L1, à portée de fusil de la zone de relégation. Dans la foulée, la réception du PSG n’avait rien arrangé sur le plan comptable avec la correction (4-1) subie à domicile. Mais paradoxalement, face à l’armada parisienne, le FCN avait sorti sa plus belle première période de la saison, voire au-delà. Revigorés et sans doute rassurés, les Canaris avaient ensuite enchaîné trois succès, à Lille, face à Troyes et à Caen. Il est donc vrai que le FCN pourrait compter six longueurs de plus dans son total, mais pourrait tout aussi bien en compter six de moins voire davantage car il ne faut pas oublier que les partenaires de Riou ont engrangé là où d’autres se sont cassés les dents : à Angers (0-0, 2e journée), à Caen (2-0, 11e j.) et sur la pelouse de Nice (2-1, 9e j.). En définitive, la 10e place occupée par le FCN est conforme aux objectifs présidentiels et au parcours en dents de scie des protégés de Der Zakarian.

Michel Der Zakarian va-t-il prolonger ?

C’est l’une des questions-clé de cette saison. Contractuellement, l’entraîneur des Jaune et Vert est lié avec le FCN jusqu’en juin et, pour l’heure, si la Maison Jaune a prolongé le bail de quelques joueurs (Bammou et Vizcarrondo), elle ne s’est pas encore décidée pour celui de son entraîneur. Mais ce dernier le veut-il vraiment ? On peut s’interroger sur cette volonté car Der Zakarian, qui estime avoir accompli sa mission au FCN (avec deux montées en L1), ne semble pas pressé de parapher un nouveau contrat avec le club dans lequel il a évolué dans les années 80. Il faut dire qu’une autre maison qu’il connaît bien pourrait aussi lui convenir, en l’occurrence Montpellier où il a passé près d’une décennie au centre de formation. Un séjour que le technicien met souvent en avant dans son CV.

Dans l’Hérault, justement, le poste de coach devrait être vacant dans les prochains mois, comme l’a encore récemment rappelé Louis Nicollin : “Il y a 80% de chances qu’on ne le (ndlr : Rolland Courbis) garde pas mais il ira jusqu’au bout”. Interrogé sur la perspective d’enrôler Der Zakarian, l’emblématique président du MHSC n’a fermé aucune porte. “On verra bien”, a-t-il glissé à l’antenne de RMC.

Faudra-t-il recruter cet hiver ?

Bien que le groupe soit particulièrement étoffé, il n’est pas à l’abri des blessures en tout genre. Celle de Valentin Rongier et Birama Touré l’ont encore prouvé, tout comme le virus ayant touché Alejandro Bedoya, rendant l’international américain indisponible de longues semaines. A cet effet, il semble que le FCN serait susceptible d’enrôler un nouveau milieu de terrain cet hiver pour combler les manques à ce poste où Lucas Deaux, entre autres, n’a pas vraiment apporté satisfaction. La piste de Rémi Walter, activée cet été, pourrait à nouveau devenir d’actualité dans les prochaines semaines, le milieu de terrain étant, qui plus est, en fin de contrat avec Nancy en juin. Sauf que le nom de l’international Espoirs tricolore a également clignoté du côté de la Canebière où l’OM cherche aussi à renforcer son entre jeu. Et il est certain que l’Olympique de Marseille, qui a vu le FC Nantes lui souffler Lorik Cana cet été, ne fera pas de cadeau !

Valentin Rongier a-t-il été bien remplacé ?

La blessure de Rongier à Caen est survenue au pire moment de la jeune carrière du joueur qui, une semaine plus tôt, avait illuminé la réception de Troyes par un superbe but venu d’ailleurs, son premier à ce niveau ! D’une manière générale, le début de saison du natif de Mâcon était auréolé d’une belle réussite, faisant oublier le vide laissé par le départ de Jordan Veretout cet été en Angleterre. Pour combler l’indisponibilité de Rongier, qui devrait se prolonger jusqu’à la fin de la saison, les options ne sont pas légion tant l’intéressé était précieux dans la récupération comme dans la projection vers l’avant. Il y avait un dénominateur commun aux différentes alternatives, c’était Birama Touré, l’autre moitié du duo constitué avec Rongier.

Sauf que celui-ci s’est blessé à Monaco samedi 21 novembre et pourrait être absent longtemps. C’est donc une doublette entière qu’il faut reconstituer. Avec qui ? Malgré ses efforts, Lucas Deaux, qui navigue entre cette position et la défense centrale, ne semble pas apporter satisfaction, tout comme Rémi Gomis et Adryan, qui manquent cruellement de régularité. Le jeune Abdoulaye Touré, qui a connu sa première titularisation à Louis-II, mériterait d’être revu. Il faudrait étudier l’option Touré-Bedoya, l’international américain ayant été testé à ce poste contre Bastia. Ou recentrer Adrien Thomasson, dont c’est le positionnement préféré.

Charles GUYARD

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Pour résumer

Voici les dix questions qu'on peut se poser au sujet du FC Nantes à ce stade de la saison. But! Nantes tente d'y répondre.

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Rédacteur
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