ASSE - Chronique Verte : Les ailes ne se déploient plus

Chaque semaine, Benjamin Danet, supporter invétéré de l’ASSE et directeur général des Editions But!, vous donne son sentiment sur l’actualité des Verts.

Ainsi donc, on se souviendra longtemps, dans le Forez, du marché d’hiver. Plus fourni et, surtout, beaucoup plus réfléchi que celui de l’été dernier, lorsque l’ASSE était, paraît-il, vouée être dirigée par un technicien hors-pair, estampillé FC Barcelone. Moins de quantité, cette fois, mais de la qualité. Pas de joueurs aux niveaux techniques douteux, ou encore d’énigmes que le temps n’est même pas parvenu à résoudre (Katranis). Retour de Beric, arrivées conjointes de M’Vila et de Ntep, ça a indéniablement de la gueule. Et ça pourrait même permettre, en dépit du couac messin hier soir, de vivre une seconde partie de saison plus sereine, ce qui, au vu des dernières semaines dans le chaudron, n’est pas du luxe.

A y regarder de plus près, pourtant, on se demande encore comment, et même pourquoi, les dirigeants n’ont pas porté leurs efforts sur un arrière latéral. Soit ils n’assistent pas aux mêmes matches que nous, une possibilité…, soit ils sont convaincus du futur potentiel de Gabriel Silva et de Saidy Janko. Autant être clair, je n’en vois absolument aucun et je reste convaincu que LA grosse faute du mercato d’été concerne la venue de ces deux éléments. Pas une fois, depuis le début de saison, les deux hommes ne se sont montrés à leur avantage. Pas une fois, ils n’ont pris les couloirs, débordé, crée le surnombre ou adressé des centres dignes de ce nom. Place, plutôt, à une position reculée, une technique limitée et la sensation que ce qui faisait la force de l’ASSE, des années durant, n’était plus qu’un très lointain souvenir.

"Pour les longues échappées sur l’aile, et le jeu en mouvement, c’est d’ores et déjà terminé."

Il suffit pourtant de se souvenir de nos Vertes formations, sous l’ère Galtier, pour comprendre à quel point les ailes étaient des atouts essentiels du jeu stéphanois. Se souvenir des Ghoulham, Trémoulinas et Tabanou (à gauche), des Clerc, Théophile-Catherine et Pierre-Gabriel (à droite) pour percevoir ce jeu de décalages et de débordements, mis au point avec les milieux de terrain du moment. Longtemps, l’ASSE est passée par les ailes pour asseoir sa domination. Longtemps, elle a pu compter sur des tandems techniques et physiques, susceptibles de créer des brèches et de fermer les couloirs. Ce n’est, et depuis des mois, plus le cas. Janko n’a qu’un pied droit et Silva, un pied gauche. Impossible, dès lors, de les faire permuter sans que ce soit synonyme de drame comme ce fut le cas 45 minutes durant à Guingamp avant la trêve hivernale (Silva à droite).

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La venue d’un bon latéral gauche était pourtant, et depuis même deux ans, la préoccupation majeure de Galtier. Qui n’a eu, comme choix, que Mbengue, une fois encore catastrophique hier soir à Metz. On a depuis fait venir Katranis, le mystère grec, et Silva, une déception brésilienne. Si la renfort d’un arrière central est bien entendu une bonne chose, et que les arrivées de Ntep et de M’Vila vont dans le même sens, il est néanmoins stupéfiant de constater que l’ASSE se prive d’éléments majeurs. Capables, par leur adresse et leur talent, de ne plus concentrer le jeu au milieu du terrain. On continuera donc à espérer les exploits individuels de Cabella, et à voir le repli défensif de Hamouma et Bamba. Pour les longues échappées sur l’aile, et le jeu en mouvement, c’est d’ores et déjà terminé. Dommage.

B.D.