ASSE - Chronique verte : l’exigence aux multiples visages

Chaque semaine, Benjamin Danet, supporter invétéré de l’ASSE et directeur général des Editions But!, vous donne son sentiment sur l’actualité des Verts.

C’était il y a quelques jours, seulement, dans la chronique hebdomadaire rédigée par Robert Herbin pour nos confrères du Progrès. Un rendez-vous lu et attendu, tant le Sphynx de la belle époque distribue, et en toute franchise, les bons et les mauvais points aux membres de l’effectif stéphanois. Au lendemain de la victoire obtenue à Dijon (1-0), Robert Herbin s’est attardé sur deux hommes, Stéphane Ruffier et Loïc Perrin, gardien et capitaine du temple qui n’en finissent plus d’enchaîner les bonnes performances. Ce fut encore le cas, samedi soir dernier, pour un succès qu’on ne remettra absolument pas en cause, même si il s’explique aussi, et surtout, par la performance de Stéphane Ruffier, auteur d’arrêts décisifs et de parades ahurissantes.

Au sujet de Perrin, dont il n’est même plus utile de vanter les mérites, Herbin tenait néanmoins à rajouter ceci : “Loïc donne tout ce qu'il a de meilleur. Il a fait preuve d'une grande lucidité et ne commet jamais de mauvais gestes. Il a rendu une copie quasi parfaite. Il est rassurant et donne confiance à son équipe dans les moments difficiles. Dommage qu'il ne transmette pas son exigence personnelle aux autres”. Dommage, aussi, qu’Herbin n’associe pas à sa pique quelques noms. Car pour avoir passé au révélateur le début de saison de l’ASSE, il me paraît sévère de remettre en cause l’exigence d’un ou de plusieurs éléments actuels d’Oscar Garcia. Dans le viseur depuis quelques semaines, et notamment en raison de l’opinion de certains consultants, les latéraux. A commencer par Saidy Janko (à droite) et Ronaël Pierre-Gabriel (à gauche), titulaires du moment, accusés, entre autres, de ne pas prendre les espaces (Janko), de rater leurs centres (les deux) ou de commettre une main aussi stupide qu’inutile (RPG) contre Angers. A Dijon, les deux hommes ont rendu une bonne copie. Avec près de 60 ballons disputés par chacun, 80% de passes réussies et presque autant de ballons gagnés que de perdus (16 et 11). Et ont donc prouvé que l’exigence s’exportait aussi sur les ailes. Que dire, également, de Kévin Théophile-Catherine, auteur d’un bon début de saison et d’une superbe prestation en Bourgogne (14 ballons gagnés, 8 perdus), permettant même aux Verts d’éviter l’égalisation en toute fin de rencontre ? Que penser de la bonne trouvaille de l’été, Habib Maïga, déjà entrevue avec Galtier et qui confirme match après match son évident potentiel au milieu de terrain ?

“Les Verts de Garcia, s'ils bénéficient d’une évidente réussite,  font aussi preuve de combativité et d’abnégation”

Constat similaire pour le revenant Bryan Dabo, banni sous Galtier et ressuscité avec Garcia, dont l’abattage est à souligner lors de chaque match. Ole Selnaes ou encore Vincent Pajot ne peuvent non plus être suspectés d’un quelconque manque d’exigence. Pas plus que les recrues estivales, et certainement pas Rémy Cabella, dont l’apport devrait être déterminant dans les prochaines semaines. Bref, les Verts de Garcia, si ils bénéficient d’une évidente réussite depuis le début de saison (Caen, Amiens, Angers), font aussi preuve de combativité et d’abnégation. Une exigence, pour reprendre le terme de Robert Herbin, aujourd’hui collective et approuvée par tous les supporters qui se reconnaissent dans leurs joueurs. On ne demandera jamais à nos onze ou quatorze Verts d’avoir le talent d’un Loïc Perrin ou d’un Stéphane Ruffier, mais plutôt de se battre comme leurs illustres aînés. Une époque, certes révolue, au cours de laquelle la France entière aimait les Verts pour ses quelques talents et ses nombreux besogneux. Un tel attelage n’effraierait sans doute personne quarante ans plus tard. Bien au contraire.

B.D.

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