par julien.perez

ASSE : autopsie d'une saison ratée en 8 points - clés

L’ASSE ne sera pas européenne en 2017-18, contrairement aux quatre saisons précédentes.

Une régression qui tient essentiellement, pour notre rédaction, en 8 points. Autopsie d’une saison ratée.

Une attaque décimée

Quatrième meilleur défense derrière Paris, Nice et Monaco, l’ASSE ne dispose que de la 11e attaque de L1 cette saison derrière des équipes comme Montpellier, Guingamp, Dijon ou Lorient. Cherchez l’erreur… Christophe Galtier l’a souvent répété : à cause des blessures, il a rarement pu aligner son attaque type. Robert Beric et Romain Hamouma ont souvent été indisponibles, Oussama Tannane aussi, sans parler d’Alexander Söderlund. De fait, les Verts ont longtemps joué avec Nolan Roux en pointe. Un choix par défaut, l’ancien Lillois, peu performant (4 buts en L1), n’ayant jamais vraiment gagné la confiance de Galtier.

Des blessures à la pelle

L’ASSE a été confrontée cette saison à une véritable hécatombe. L’équipe a compté jusqu’à onze blessés à l’automne, avec notamment ce match à Nantes où quatre joueurs sont sortis touchés (Perrin, Lemoine, Pogba et Malcuit). Cette cascade de blessures, musculaires surtout, a été imputée à l’enchaînement des matches, à la Ligue Europa. Mais l’argument tient difficilement dans la mesure où l’infirmerie n’a pas désempli après l’élimination contre Manchester United en février. De quoi remettre en cause la préparation physique ou le staff médical, ce que Galtier s’est toujours refusé de faire.

Un recrutement raté

A l’hiver 2016, déjà, les recrues avaient eu du mal à s’imposer : Söderlund et Tannane avaient vite plongé, Selnaes avait peu joué, Tabanou n’avait été que l’ombre de lui-même. Mais que dire des choix opérés pendant l’été ? Hormis Veretout, aucune recrue ne s’est imposée. Saivet a été très décevant, M’Bengue a passé plus de temps à l’infirmerie que sur les terrains, Dabo a très peu joué et Lacroix a montré certaines limites après des débuts plutôt prometteurs. Bilan des courses : beaucoup d’argent investi depuis un an et demi sur des joueurs qui n’ont pas convaincu pour la grande majorité d’entre eux.

Un mercato sans ambition

Huitième de L1 à la mi-saison, l’ASSE ne comptait que quatre points de retard sur Marseille, 6e. Mais quand l’OM est allé chercher Dimitri Payet, Morgan Sanson et Grégory Sertic, les Verts, eux, n’ont enrôlé que Jorginho au mercato… Le petit Portugais a vite disparu des compositions d’équipe après des débuts réussis contre Lorient. “Il n’est pas prêt”, nous avait confié Galtier à la sortie de l’hiver. Le Marseillais avait demandé deux joueurs offensifs pour booster son attaque. Il n’a rien vu arriver. Avec les conséquences que l’on sait. Mounier a failli venir en prêt mais l’ancien Lyonnais, indésirable, a cédé à la pression des supporters et fait machine arrière le lendemain de sa présentation officielle.

Des jeunes trop tendres

“Le centre de formation n’est pas mauvais mais il pourrait être plus performant”, a dit Galtier la semaine dernière. Cette saison encore, le Marseillais n’aura que très peu puisé dans le centre. Bamba est parti en prêt, Saint-Louis aussi, après avoir pourtant marqué un but contre Montpellier lors de sa première titularisation en L1. Nordin, buteur lui aussi pour ses débuts contre Lille, n’a plus fait parler de lui par la suite. Keyta et Rocha Santos ont fait des apparitions éclairs, Maisonnial a dépanné après la blessure de Ruffier et l’expulsion de Moulin à Lorient. Pierre-Gabriel a bien fini et Maïga a apporté sa contribution mais la relève tarde vraiment à frapper à la porte. L’année prochaine, peut-être, puisqu’un nouveau cycle va démarrer avec un nouveau coach…

Un tâtonnement tactique

Galtier aura beaucoup tâtonné tactiquement tout au long de la saison. Après avoir envisagé un 4-4-2 lors de la préparation estivale, le coach des Verts a alterné les systèmes à quatre ou cinq défenseurs lors de la première partie de saison, avec plus ou moins de réussite. Pour être plus offensif, il a ensuite longtemps joué en 4-2-3-1 mais ce système n’a plus fonctionné après les victoires contre Lyon et Lorient, en février, les deux derniers succès de l’équipe à domicile avant Paris. Saivet, qui jouait un rôle-clé dans ce dispositif, n’a pas eu le rendement escompté, et Beric a eu beaucoup de difficulté à retrouver son niveau à son retour de blessure à la sortie de l’hiver.  Monnet-Paquet et Hamouma, qui avaient porté l’attaque jusque-là, ont été moins décisifs et c’est toute l’équipe qui a plongé avec eux, personne ne prenant le relai.

Toujours aussi dépendants de Perrin

Les saisons se suivent et ce problème-là demeure : l’ASSE est toujours aussi dépendante de Loïc Perrin. En L1, l’équipe a joué neuf matches sans son capitaine pour le bilan suivant : une victoire (contre Lille), trois matches nuls et 5 défaites. Sans commentaire… Ou plutôt si : Paul Baysse, cédé à Nice il y a deux ans, n’avait-il pas le profil pour suppléer efficacement l’enfant de Périgneux ?

Une ambiance qui s’est dégradée

Depuis le début de l’ère Galtier, le vestiaire vert avait toujours très bien vécu. Mais cela n’a pas vraiment été le cas cette saison. De nombreux joueurs n’étaient pas heureux, à commencer par Clément et Corgnet, vite écartés. Roux, Tannane et Dabo l’ont été eux aussi en fin de saison pour des problèmes de comportement et de manque d’investissement. Lemoine a mal vécu le fait de n’être plus qu’un remplaçant, Selnaes n’a pas apprécié de ne pas jouer contre Manchester United. Et à part Perrin, les autres joueurs en fin de contrat dans un an attendent encore un signe du club…

Laurent Hess, à Saint-Étienne

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Pour résumer

L’ASSE ne sera pas européenne en 2017-18, contrairement aux quatre saisons précédentes. Une régression qui tient essentiellement en 8 points.

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