par Alexandre Corboz

ASSE – Mercato : faut-il se résoudre à vendre Jonathan Bamba ?

Chaque semaine, deux journalistes de la rédaction débattent de l’actualité de l’AS Saint-Etienne.

Cette fois-ci, la question porte sur l’avenir de Jonathan Bamba.

NON.

A mes yeux, le plus pertinent sur le dossier Jonathan Bamba est d’essayer de jouer la montre. En le vendant aujourd’hui, l’ASSE récupèrerait un petit chèque mais, comme pour Allan Saint-Maximin il y a deux étés, il y aura des regrets et quelques reproches émanant des supporters.  J’ai toujours en mémoire la gestion du cas Loïc Perrin à l’été 2010. A l’époque, le défenseur ligérien souhaitait rejoindre l’AS Monaco qui lui proposait un meilleur contrat et voyait son bail dans le Forez arriver à échéance un an plus tard. Loïc Perrin a eu beau assuré qu’il ne prolongerait pas si on ne le laissait pas partir, la direction n’avait alors pas cédé malgré les soucis financiers d’un club en souffrance. Résultat : Perrin était resté, avait vu sa situation sportive et celle de l’ASSE s’améliorer et avait finalement rempilé pour le succès que l’on sait.

Bien sûr, l’actuel capitaine des Verts était plus viscéralement attaché à ses couleurs et jouissait au départ d’un autre statut (malgré quelques gros soucis physiques) mais cette gestion est pour moi un exemple. Après, en fonction de son début de saison, la donne évoluera forcément dans un sens ou dans l’autre. Peut-être que Sainté reverra à la hausse l’offre qu’il était prêt à faire pour Bamba ou, à contrario, que l’intéressé retombera sur terre avec des exigences moins folles.

Alexandre CORBOZ

PEUT-ETRE BIEN, MALHEUREUSEMENT.

Avec Bamba, le club est en train de payer ses choix de ces dernières années. L’ancien champion de France U17 a dû passer par le Paris FC et Saint-Trond avec de flamber à Angers. Bref, il a été trimballé, chez le dernier de L2, chez un modeste club belge, car Christophe Galtier n’avait pas confiance en lui. Résultat : à un an du terme de son contrat, maintenant qu’il s’est révélé et qu’il a intégré les Espoirs, ses agents demandent le pactole. 185 000 € par mois, c’est le plus gros salaire du club, celui de Stéphane Ruffier. Impossible pour les dirigeants d’accepter cette requête pour un joueur certes talentueux, mais qui doit confirmer les 3 buts inscrits avec Angers ces six derniers mois.

Le club se retrouve aujourd’hui pris en otage. La situation est compliquée. Sportivement, Bamba peut apporter, il l’a montré lors des matches amicaux et de la première journée de Ligue 1 en offrant la victoire à l'ASSE. De sources internes, ses agents estiment que le club pourrait vendre le joueur 20 M€ en fin de saison. Vu la flambée des prix du marché cet été, ce n’est pas idiot de le penser. Le problème, c’est qu’en juin prochain, Bamba ne rapportera rien du tout s’il refuse de prolonger. Il serait même libre de s’engager avec le club de son choix dès le mois de janvier. Le dossier est épineux.

Comment valoriser un joueur susceptible de faire un tel coup à son club formateur ? A mon sens, si les agents de Bamba continuent d’être beaucoup trop gourmands, il serait préférable de ne pas laisser pourrir la situation, et de vendre le joueur dès cet été. Ce serait regrettable, évidemment, mais entre 4 M€ et 0 M€, autant prendre 4, non ? Voilà en tout cas le genre de problème auquel on peut se retrouver confrontés quand on néglige les meilleurs jeunes de son centre, quand on préfère aller chercher des Bahebeck, des Jorginho et compagnie, plutôt que de faire jouer des Saint-Maximin ou des Bamba. A méditer, évidemment.

Laurent HESS

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

Chaque semaine, deux journalistes de la rédaction débattent de l’actualité de l’ASSE. Cette fois-ci, la question porte sur l’avenir de Jonathan Bamba.

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