ASSE : quel bilan faire du duo Caïazzo - Romeyer chez les Verts ?

L’occasion de retracer son histoire à la tête de l’ASSE.  

L’histoire de ce tandem débute avec l’arrivée de Bernard Caïazzo, le 18 décembre 2003. Ce dernier entre officiellement dans le capital du club et acquiert, avec Jean-Claude Perrin et Thomas Schmider 52% de l’entreprise, la plus importante du club : Exodia. Pour faire simple, Exodia est une société qui prend des participations financières dans la SASP ASSE Loire, société qui contrôle l’activité du club, participations qui lui permettent de diriger l’activité de cette dernière. Bernard Caïazzo devient officiellement président de l’AS Saint-Etienne, le vendredi 4 juin 2004, après avoir été élu à l’unanimité par le conseil d’administration de la SASP ASSE Loire. Pendant ce temps-là, Roland Romeyer gravit les échelons dans la direction du club jusqu’à atteindre le poste de vice-président en 2004 à partir du moment où il obtiendra des parts dans la société Veridis, majoritaire dans Exodia. Tout en gardant des actions légèrement majoritaires à celles de Romeyer, Caïazzo décide de s’associer à ce dernier dans la présidence du club. Ils connaîtront leur premier désaccord au moment du départ d’Elie Baup du poste d’entraineur des Verts, durant l’intersaison 2006-2007. Romeyer voyait Ivan Hasek comme successeur de Baup, Bernard Caïazzo penchait plus pour Luis Fernandez. Un débat remporté par Romeyer qui profitera de cette situation pour se placer en tant qu’égal de Caïazzo. Une nouveauté dans le foot français puisque la direction du club se poursuivra sous la forme d’une coprésidence partagée entre les deux hommes pendant plus de 10 ans.

Un début de mandat pollué par l’affaire Carvalho 

Cependant, la vie n’a pas toujours été « verte » durant cette coprésidence, notamment avec l’affaire d’Adao Carvalho. En 2004, Carvalho s’était associé avec Romeyer dans l’acquisition de la SARL Croissance Foot, qui est une société qui possède autant de part dans le capital de l’ASSE que celle dirigée par Bernard Caïazzo (Cesse Foot). Des ennuis judiciaires à répétitions, une provenance douteuse de l’argent fourni par Carvalho, qui amena en 2014, à une condamnation de l’homme d’affaires portugais à 3 années de prison dont une avec sursis et une interdiction d’exercer suite à des abus de biens sociaux et travail dissimulé dans des sociétés. Romeyer exprimera sa saturation dans une édition du Progrès : « C’est un dossier qui pollue la vie du club (…) Il rêve ! Il veut vendre mes titres pour dix millions d’euros ! On ne peut pas être le receleur, mais on peut être le blanchisseur de son propre délit. » C’est un an et demi plus tard que Carvalho exprimera à Romeyer sa volonté de vendre ses parts dans la SARL Croissance Foot qui correspondent à 22% du capital du club stéphanois. Affaire qui n’est pas encore pas totalement close à l’heure actuelle.

De bonnes performances, l’Europe et une ligne de plus au palmarès 

Depuis la saison 2006/2007, 2 ans après leur remontée dans l’élite, le club du Forez s’est toujours maintenu en Ligue 1. L’équipe de Saint-Etienne fut au départ en reconstruction afin de se refaire une place parmi les grands de ce championnat. On comptera des arrivées notoires dans l’effectif comme Dimitri Payet, Blaise Matuidi, Stépahne Ruffier, Pierre-Emerick Aubameyang ou Max-Alain Gradel et des joueurs formés au club qui ont explosé sous le maillot vert comme Loïc Perrin, Jéremie Janot et Kurt Zouma entres autres. L’équipe paradoxalement est capable de réaliser des saisons très satisfaisantes (4ème place en 2013/2014 avec une place en Europa League) ou au contraire des championnats catastrophiques (au bord de la relégation avec une 17ème position en 2008/2009 et 2009/2010). Mais son palmarès n’a que peu évoluer sous la présidence des deux hommes : 1 Coupe de la Ligue reportée en 2013 face au Stade Rennais (1-0 sur un but de Brandão). Malgré tout, l’ASSE est parvenu à revenir sur la scène européenne à plusieurs reprises après de longues années de disettes entre 1982 et 2005 : 6 participations à des coupes d’Europe (1 Intertoto en 2005, juste avant l’arrivée de Romeyer, 1 en Coupe de l’UEFA en 2008 et 4 en League Europa en 2013, 2014, 2015 et 2016). Leur meilleur parcours est d’ailleurs en Coupe de l’UEFA avec une élimination en huitièmes de finale contre le Werder Berme (1-0, 2-2). Sous l’ère Romeyer-Caïazzo, il y a eu au total 25 derbys (dont 1 en Coupe de la Ligue en octobre 2011). Mais l’avantage est clairement côté lyonnais avec 5 victoires des Verts, 6 nuls et 14 victoires pour les Gones dont la dernière en date, fut la gifle sur le score 5-0 à Geoffroy-Guichard en novembre 2017.  Les deux hommes vont également s’investir dans l’équipe féminine du club. Les joueuses remonteront en Ligue 1 en 2007 et remporteront même une Coupe de France en 2011 et se hisseront jusqu’en finale en 2013.

Léonard MECHAIN