RC Lens : les finances souffrent à cause de la Gaillette

L’occasion de s’attarder sur ceux du RC Lens, déficitaires de 10,1 M€ après la descente. Décryptage.

Au 30 juin 2015, le RC Lens affichait un déficit structurel, hors transferts, de 11,2 M€, parmi les plus élevés de Ligue 1 à l’époque. La raison ? Des revenus très inférieurs (25 M€) aux dépenses (36,3 M€). On note toutefois une vraie amélioration par rapport à la saison 2013-2014 où, à dépense quasiment similaires (36,88 M€), le club ne rentrait « que » 16,4 M€ (pour un déficit structurel de 20,47 M€ alors comblé par Hafiz Mammadov).

En Ligue 1, les revenus avaient augmenté…

Plusieurs facteurs expliquent ces difficultés économiques. Si les droits TV ont augmenté par rapport à l’exercice précédent (de 6,5 M€ à 14,5 M€) du fait de la présence du club dans l’élite et que la migration de Bollaert à Amiens et au Stade de France n’a pas trop impacté la billetterie (des recettes de match à 6,2 M€ contre 4,8 M€ l’année précédente), le club a perdu au niveau de son sponsoring (-400 000€) et de ses autres produits (-290 000€).

… Mais la masse salariale diminué

Au niveau des dépenses, la masse salariale du club avait paradoxalement baissé entre la Ligue 2 et la Ligue 1 (22,87 M€ en 2013-2014 contre 19,62 M€ l’an passé). En revanche, les autres charges (délocalisation des matches, frais de sécurité, coût de fonctionnement de la Gaillette, etc.) ont augmenté (15,5 M€  contre 13,1 M€). Par ailleurs, le club a aussi dû régler quelques traites sur des transferts précédents (1,17 M€). Pour rééquilibrer au mieux la balance, le club a donc vendu le tandem Fortune – Reine-Adelaide pour 3,6 M€ à Arsenal.

La Gaillette, un inconvénient pour la L2

Les rumeurs laissent entendre qu’il manque 5 M€ au RC Lens pour boucler son budget 2015-2016 et que cette somme pourra encore être régulé par des transferts de joueurs (Gbamin, Cyprien) ou l’arrivée d’un nouvel actionnaire. Concernant les projections sur la saison en cours, on sait d’ores et déjà que le club, aujourd’hui en Ligue 2, perd au moins 50% de ses droits TV par rapport à la saison 2014-2015. En contrepartie, la masse salariale a encore diminué l’été dernier. Reste les frais fixes (organisation des matches, loyer de Bollaert) surtout le paquebot La Gaillette, qui, par son coût de fonctionnement élevé (entre 7 et 10 M€ par an selon certaines indiscrétions, ce qui peut représenter en Ligue 2 plus de 50% des revenus et sans prendre en compte les salaires) et indexé sur des revenus d’un club d’élite, oblige le club à vivre au crochet de ses ventes ou au bon vouloir de son actionnaire. D’un atout, le centre peut donc être aujourd’hui considéré comme un handicap.

Alexandre CORBOZ