RC Lens : retrait de l'offre, audience, Tracfin... Gooré livre ses vérités

Après son avocat Me Prado, Charles-Kader Gooré a donné les raisons pour lesquelles il a renoncé à racheter le RC Lens. « Nous sommes allés loin dans nos démarches parce que le jeu était encore ouvert. A partir du moment où, à la première audience, nous avons constaté que le président de Lens – qui évoluait en bonne intelligence avec nous au départ puisqu’il nous avait contacté – avait déjà fait un choix. Il était juge et parti. Quelques semaines après la première audience, on constate qu’une autre condition avait été posée : venir avec une banque européenne. Il était logique qu’on avise et qu’on prenne acte. Nous sommes allés loin car on croyait en notre projet. Le tout, ce n’était pas d’acheter un club. On aspirait à manager, à investir, à le faire grandir… On voulait faire de ce club de deuxième division un vrai club de première division avec un vrai projet. La première condition du projet, c’était la sécurité. Si vous perdez ça, que vous ne pouvez plus demander à votre partenaire financier de vous suivre, que vous posez une condition X ou Y, c’est qu’il y a une insécurité quelque part. Dans ces cas-là, il vaut mieux arrêter l’aventure. Nous ne sommes pas des masos. Dans toutes choses, il y a des règles. Quand ça vous convient, vous y allez. Quand ce n’est pas le cas, vous lâchez », a expliqué l’homme d’affaires ivoirien, se montrant malgré tout fair-play avec la société Solférino, qui devrait officiellement récupérer le club lundi à 15 heures une fois le délibéré du tribunal rendu.

« Il y a une institution qui s’appelle Tracfin, qui est là et qui peut vérifier »

« Je souhaite bonne chance au repreneur. C’est une bonne chose pour eux, pour le club de Lens et leurs supporters qui auront un repreneur », poursuit « CGK », qui n’a pas souhaité polémiquer sur le refus du tribunal de commerce de Paris d’entendre ses arguments concernant la banque africaine qui le soutenait : « Je suis dans le monde des affaires. Toutes les banques africaines ont été cautionnées par les banques européennes. Aujourd’hui, nous ne sommes pas au 18^e siècle à transporter des millions dans des sacs. Il y a une traçabilité dans ce que nous faisons. Le monde est transparent. Pour moi, ça n’aurait pas dû être une condition. Le tribunal n’avait qu’à accepter les règles du jeu et après passer aux vérifications. Il y a une institution qui s’appelle Tracfin, qui est là et qui peut vérifier. Est-ce que je suis choqué ? Oui et non. Nous avons l’habitude de travailler dans le commerce international. Quand vous demandez un crédit, une banque de premier ordre doit vous le garantir (…) Là, nous avions toutes les garanties demandées. »

Arnaud Carond

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