ASSE : Blanc, Larqué, les supporters, les joueurs, Cyprien raconte ses Vertes années
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par Benjamin Danet
SOUVENIRS

ASSE : Blanc, Larqué, les supporters, les joueurs, Cyprien raconte ses Vertes années

L'ancien défenseur de l'ASSE, Jean-Pierre Cyprien, est revenu pour But! Sainté sur son expérience en Vert. Et évoque ses nombreux souvenirs.

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Au sortir de ton passage au Havre, alors en D2 à la toute fin des années 80, plusieurs clubs sont intéressés par tes services ?

Il y a Paris et Saint-Etienne. Mais Pape Diouf me fait comprendre que Sainté serait préférable pour mon plan de carrière. A Paris, j'aurais été trop proche de mes copains.

Le choix est judicieux puisque dès ton arrivée, tu deviens le chouchou du public de Geoffroy-Guichard...

Effectivement. A chaque ballon touché, j'adorais entendre les cris du public, j'étais heureux d'être sur le terrain. Et j'attendais même avec impatience le match suivant pour entendre les clameurs venues des tribunes.

Au moment de ta signature, tu arrives en même temps que Sylvain Kastendeuch et pendant 3 ans, vous allez former l'une des meilleures charnières centrales de notre championnat.

Tu as raison. On s'est tout de suite bien sentis ensemble. 

Personnellement, tu as été récompensé avec l'attribution d'un trophée de France Football de meilleur joueur de l'année. A ce jour, aucun autre professionnel évoluant à Sainté a reçu cette distinction...

Maintenant que tu me dis cela, je suis encore plus fier. A cette époque, ça avait une grande fierté et mes efforts avaient payé. Je vais pouvoir continuer à l'admirer. Si je me souviens bien, ce trophée m'avait été remis le soir d'un derby contre l'Olympique Lyonnais (victoire des Verts 3-0).

Au moment d'aborder ta dernière année de contrat en Vert, tu vas recevoir une autre récompense...

Je suis en effet convoqué dans le bureau du nouveau directeur sportif, Jean Michel Larqué, et du coach, Jacques Santini. Ils m'annoncent que je deviens le capitaine de l'équipe, Joseph-Antoine Bell est parti et Sylvain Kastendeuch est sur le départ. C'est avec une grande fierté que j'ai accepté.

 

"Tout avait bien commencé avec Laurent Blanc. Mais les soucis ont débuté lorsque j'ai accordé une interview à un journaliste qui a déformé mes propos. A l'entrainement de l'après-midi, on avait eu une explication houleuse avec lui et nous avons fini par ne plus avoir de rapports.”

 

La suite sera moins plaisante et ton association avec ton nouvel équipier en défense centrale, Laurent Blanc, sera plus compliquée

Tout avait bien commencé. Mais les soucis ont débuté lorsque j'ai accordé une interview à un journaliste qui a déformé mes propos. A l'entrainement de l'après-midi, on avait eu une explication houleuse avec Blanc et nous avons fini par ne plus avoir de rapports. Mais les problèmes, durant mon capitanat, on continué. Lors d'un match contre Toulouse, un coéquipier (Jean-Philippe Delpech) est au plus mal, il ne peut pas courir, il souffre. De toute évidence, il joue blessé et je me demande si on ne l'a pas forcé à jouer. Face à cette situation, je suis dégouté et au moment de rentrer aux vestiaires, je rends mon brassard. Moi-même, j'ai plusieurs fois surmonté ma douleur, étant obligé de mettre mon pied dans la glace après chaque match. Mon ostéopathe me prescrivait des périodes de repos. Alors que l'on avait une bonne équipe, des tensions sont nées et l'ambiance au sein du groupe est devenue malsaine.

Tes efforts vont néanmoins être recomposés, puisqu'une personne suit de près tes performances en la personne du sélectionneur national, Aimé Jacquet.

Il assiste à un de nos matches contre l'OM. Je fais un super match et trois jours plus tard, j'apprends ma sélection. J'étais aux anges et j'étais enfin récompensé des deux grosses saisons que j'avais effectuées. Jouer un Italie-France à Naples, je ne pouvais pas rêver mieux et avoir comme partenaires, Cantona, Djorkaeff, Boli, Desailly.

Ton euphorie sera de courte durée puisque tu vas subir une grave blessure.

Mon bonheur sera de courte durée puisque trois jours après les Bleus, lors d'un match à Caen, je suis victime d'une rupture du tendon d'Achille. Alors que j'avais signé un pré-contrat avec la Lazio de Rome. Je me fais opérer une première fois pendant l'intersaison. Cela ne m'empêche pas quand même de signer au Torino. Malheureusement, le 14 juillet, mon tendon me lâche et une seconde opération est nécessaire. On m'annonce même que ma carrière peut être compromise.

Si cette blessure n'était pas intervenue, et même opérée plus tôt, ta carrière aurait été différente ?

Je ne saurais jamais. Mais j'ai tout de même connu de belles choses.

Que te reste-t-il de tes années stéphanoises? As-tu encore des relations avec d'anciens équipiers ?

Je ne peux pas dire que la ville de Saint-Etienne est la plus belle de France, mais j'en ai gardé de très, très bons souvenirs. J'ai rencontré des gens magnifiques et je n'oublierai jamais le public du chaudron. Au niveau relationnel, je n'ai gardé contact qu'avec René Saada (primeur à l'époque), qui est maintenant propriétaire du célèbre restaurant "Le Glasgow" et qui est également le parrain de ma première fille. Il m'a toujours soutenu, aidé, et il continue encore. Mais bon le monde du football est un monde à part : quand tu le quittes, tu n'es plus reconnu. Alors que j'étais très proche d'Etienne Mendy, je n'ai plus aucun contact. Il y a même des gens qui viennent dans ma ville et ne m'appellent pas. C'est pas grave, je suis heureux.

Pour terminer, suis-tu encore les matchs et l'actualité de Sainté ?

Je regarde les résultats, oui. Je suis admiratif du travail accompli par un ancien entraîneur, qui n'a pas toujours eu de gros effectifs mais a réussi à ramener le club en Coupe d'Europe. En plus, il a gagné un trophée. J'ai énormément de respect pour Christophe Galtier. C'est un Monsieur. On voit d'ailleurs ce qu'il a réussi à faire cette saison avec Lille.

Concernant la présidence du club à deux têtes, les décisions doivent être compliquées à prendre quand il y a des désaccords ?

En tous cas, je suis très déçu de la façon dont a été traité Stéphane Ruffier. On lui a manqué de respect. Quand Moulin a pris sa place, j'ai eu des doutes. Au début, il a joué sur l'euphorie, mais quand tu joues très peu, çà redescend vite et j'ai été surpris de le voir encaisser des buts stupides. Mais je n'ai rien contre lui. Le club a flirté avec la relégation ces 2 dernières saisons, le choix de ne prendre que des jeunes risque sur le court terme d'être dangereux. Il faut des joueurs expérimentés pour encadrer les jeunes joueurs qui, la saison prochaine, joueront sous la pression du public. Je ne comprends pas, non plus, la position du club par rapport à Loïc Perrin, il a fait toute sa carrière au club à l'instar de Paolo Maldini, aujourd'hui, directeur sportif au Milan AC. Il devrait faire partie du staff technique. Je souhaite bon courage au club et à ses supporters. ALLEZ LES VERTS.

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Cyprien se souvient de l'ASSE

L'ancien défenseur de l'ASSE, Jean-Pierre Cyprien, est revenu pour But! Sainté sur son expérience en Vert. Et évoque ses nombreux souvenirs.

Benjamin Danet
Rédacteur
Benjamin Danet

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