ASSE - EXCLU : la descente, Caïazzo et Romeyer, Platini, les supporters, Johnny Rep répond à tout (2/2)
par Benjamin Danet
ENTRETIEN

ASSE - EXCLU : la descente, Caïazzo et Romeyer, Platini, les supporters, Johnny Rep répond à tout (2/2)

De passage à Saint-Etienne en fin de semaine dernière, Johnny Rep (70 ans) est revenu sur sa carrière et notamment sur son aventure chez les Verts, de 1979 à 1983 (178 matches, 61 buts), dans un Français qu'il maîtrise toujours très bien. Sans cacher sa déception de voir l'ASSE aujourd'hui en L2...

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Comment avez-vous vécu la relégation en L2 ?

La dernière fois que j'étais revenu, c'était au Printemps. J'étais inquiet. Cela faisait plusieurs années que le club jouait avec le feu. L'ASSE en Ligue 2, c'est un scandale ! Ce n'est pas normal. Bordeaux, c'est pareil. Ce sont des clubs historiques. Qu'ils ne finissent pas dans les premiers, cela peut arriver. Mais en L2, non. C'est dramatique. Les supporters ne méritent pas ça.

Ils sont très remontés contre la Direction...

Je sais. Cela a coûté des points. Il y a eu des débordements. C'est regrettable. Mais j'espère que le club va rebondir, qu'il va faire une bonne saison. Cette descente, c'est peut-être l'occasion de repartir sur des bases plus saines. Il y a eu une belle victoire contre Bastia, 5-0. Cela montre que l'équipe est capable de belles choses. Ce sera difficile de remonter dès cette année car il y a du retard mais le championnat est long. Ce n'est que le début. Il faut y croire !

Le club est à vendre depuis quatre ans...

Je sais. Cela fait longtemps qu'on entend parler de cette vente mais les présidents sont toujours là. Je sais qu'il y a eu des gens intéressés, des Asiatiques, des Américains. Mais je ne sais pas pourquoi ils n'ont pas racheté. Ils achètent pourtant tous les clubs, mais pas Saint-Etienne alors que c'est le plus gros palmarès du foot français. Il y a un joli stade, un centre de formation qui a toujours été performant, des supporters exceptionnels.

Geoffroy-Guichard, est-ce le stade le plus chaud que vous avez connu ?

Dans le Chaudron l'ambiance était magnifique. Je garde aussi un bon souvenir des matches à Bastia. Quand j'étais arrivé en Corse, il n'y avait que 6 ou 7 000 spectateurs dans le stade. Mais quand on est allés en finale de la Coupe de l'UEFA, ils étaient beaucoup plus nombreux. C'était chaud aussi, Furiani !

Vous aviez réalisé un superbe parcours...

Je m'en rappelle encore. On avait battu le Sporting Lisbonne, Torino, Newcastle, les Grasshoppers de Zurich et Carl Zess Iena. On avait une très belle équipe avec Larios, Lacuesta, Papi, Hiard dans les buts, Marchioni, Orlanducci.

Vous avez joué avec Michel Platini à l'ASSE et avec Johan Cruijff à l'Ajax, en sélection et au Feyenoord. Si vous deviez comparer ces deux joueurs...

Platini était plus buteur. Il a marqué des buts tout au long de sa carrière. Johan marquait beaucoup de buts au début de sa carrière, un peu moins après. Mais il était plus leader que Michel. Lui et moi, on s'entendait vraiment bien.

Sûr le terrain mais aussi en dehors, n'est-ce pas ?

(Il sourit) Oui. On s'entendait même encore mieux en dehors, je crois. On a passé des moments formidables. Je regrette vraiment qu'il n'était pas là pour la finale de la Coupe du monde en Argentine, en 1978. Avec lui, je pense qu'on aurait pu être champions du monde. En 74, on n'était pas passés loin, en Allemagne. On prend un penalty alors qu'il n'y avait pas faute. Avec la VAR, ce ne se serait pas passé comme ça.

Laquelle des deux finales vous laisse le plus de regrets ?

Les deux. Surtout que j'aurais dû marquer au moins un but, les deux fois.

Il s'est dit que la Hollande avait bien fêté sa victoire en ½ finale contre le Brésil, en 1974. Vous confirmez ?

Oui. On était restés assez longtemps à la piscine ! (rires)

Quel est le meilleur défenseur avec qui vous avez joué ?

Rudi Krol. Il jouait arrière gauche, et après libero. Il avait vraiment la classe. A Naples, c'était une star. Pas comme Maradona, mais il était adoré lui aussi. Il était très fort.

Et le meilleur défenseur contre qui vous avez joué ?

Les Sud-Américains jouaient dur, c'était souvent compliqué contre eux, surtout quand ils étaient à la maison comme les Argentins en finale de Coupe du monde. Mais le plus fort, c'était Beckenbauer. Lui, il ne faisait pas de faute. Il n'avait pas besoin. Il était toujours bien placé et il avait le geste juste. C'était très difficile de le passer.

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Pour résumer

De passage à Saint-Etienne en fin de semaine dernière, Johnny Rep (70 ans) est revenu sur sa carrière et notamment sur son aventure chez les Verts, de 1979 à 1983 (178 matches, 61 buts), dans un Français qu'il maîtrise toujours très bien. Sans cacher sa déception de voir l'ASSE aujourd'hui en L2...

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Rédacteur
Benjamin Danet

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