Notre consultant revient sur la déroute stéphanoise à Paris (0-4) vendredi.
« La semaine passé, j'étais plein d'espoir. Je pensais que l'AS Saint-Etienne allait éviter la déculottée au Parc des Princes. Malheureusement, au niveau du score, ça a été une déroute (0-4). Au niveau du jeu, les Verts ont brûlé leurs jokers. Jusqu'à présent, on a beaucoup vanté les mérites – et à juste titre - du staff de l'ASSE, de la justesse des choix tactiques, de la justesse du choix des hommes. On ne peut qu'attendre mieux de cette équipe. A Paris, on a beau me dire que les Verts se sont créés des occasions en première période, je reste sur ma faim. Quand on a des situations, il faut les marquer. On peut penser que je suis sévère dans mon analyse mais je suis très déçu par le résultat, par le comportement des joueurs et certaines analyses faites à l'issue de cette rencontre. Comment peut-on dire : « On a fait ce qu'il fallait faire » en prenant 4-0 ? Oui, ça reste le PSG, le futur champion de France, mais c'était quand même une équipe qui a joué sans Neymar et sans Mbappé.
« J'ai du mal à comprendre ce qui s'est passé vendredi soir »
Encore une fois, on a vu l'ASSE jouer à cinq derrière à Paris et repartir avec un carton. Quand on sait dès le départ qu'un déplacement à Paris, ce n'est qu'une chance sur 100 de prendre trois points, on doit au moins essayer de jouer son va-tout. Je ne dis pas jouer l'attaque à outrance et risquer d'en prendre dix mais on peut au moins faire preuve de davantage d'audace. Sans remettre en cause la qualité des entraîneurs de l'ASSE ces dernières années au Parc des Princes, il y a quand même des questions à se poser sur la philosophie qu'on veut proposer quand on défie le PSG à Paris. On va toujours au Parc de manière timorée. Dans les discours, on nous dit : « Oui, on espère ramener un résultat », « Cette année, c'est la bonne » mais ce n'est jamais le cas. Par le passé, je n'ai pas le sentiment que les équipes stéphanoises qui ont réussi à accrocher le PSG étaient plus fortes au niveau de l'effectif. La différence était qu'elles abordaient davantage ce genre de matches dans un esprit Coupe. J'ai du mal à comprendre ce qui s'est passé vendredi dernier. J'aurais aimé que plus de joueurs soient dans le même état d'esprit que Wahbi Khazri, qui, lui, était au diapason.
« Cabella, on l'a attendu comme s'il s'agissait de Platini ou Zidane »
Aujourd'hui, l'ASSE m'inquiète dans plusieurs secteurs de jeu. Cela me préoccupe d'autant plus que les Verts disposent d'un effectif qui tient la route, peut-être l'un des meilleurs effectifs de Ligue 1. On n'arrive plus à marquer des buts. On arrive à en encaisser alors qu'on dispose d'une charnière d'expérience. Je suis très embêté pour le prochain match contre Caen car cette équipe a vraiment du mal à imposer son jeu à la maison. On l'a vu contre Amiens (0-0). J'espère que les Verts sauront retrouver la clé.
Un dernier mot pour finir sur Rémy Cabella, qui a eu la malchance d'être blessé pour ce déplacement à Paris. Cabella, j'ai eu l'impression que, durant l'été, on l'a attendu à Saint-Etienne comme s'il s'agissait de Platini ou Zidane et qu'il devait tout seul illuminer notre jeu. Souvenez-vous : je n'ai jamais été un grand partisan de faire autant d'efforts (financiers) pour un joueur. Même s'il a beaucoup de talents et qu'il a été exceptionnel dans son état d'esprit pour revenir, Cabella a quand même quelques limites par rapport au grand numéro 10 qu'on aurait pu espérer. »
Recueilli par Alexandre CORBOZ
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