par Alexandre Corboz

FC Barcelone, Argentine – L'oeil de Denis Balbir : « Ce Mondial donne du crédit aux anti-Messi »

Chaque lundi, Denis Balbir décrypte l'actualité de la Ligue 1.

Coupe du Monde oblige, notre consultant sort un peu du cadre pour évoquer le cas de Lionel Messi, décevant avec l'Argentine et aux portes de l'élimination.

« Pour Lionel Messi, la Coupe du Monde est très mal partie. Cela montre aussi que, même si c'est une star, le Barcelonais ne peut s'exprimer que par le biais d'un collectif. Or, cette Argentine est aujourd'hui en grande difficulté et lui-même n'arrive pas à sortir du lot. Cela n'enlève en rien aux qualités de Messi mais beaucoup de joueurs argentins, excellents en Europe dans leurs clubs, sont complètement apathiques avec le maillot de l'Albiceleste. Est-ce dû à l'entraîneur ? Est-ce dû au poids de ce maillot mythique et à la pression populaire ?

« Messi n'a pas l'âme d'un véritable leader »

Depuis le début du Mondial, Lionel Messi n'a rien réalisé d'extraordinaire. On ne l'a pas vu face à la Croatie et contre l'Islande il s'est surtout distingué en ratant un penalty. A l'instar de Neymar, qui s'est quand même montré un peu plus à son avantage contre le Costa Rica, Messi est quand même à des années-lumières de Cristiano Ronaldo et de l'autre star de ce début de Mondial qu'est Harry Kane. Pour moi, il faut avoir une grosse personnalité pour sonner la révolte de son pays et je ne vois pas en Messi ce trait de caractère. Il n'a pas l'âme d'un véritable leader. Là aussi, il n'y a rien à voir avec Cristiano Ronaldo, qui affiche une rage de vaincre de tous les instants. Je n'imagine pas Messi sortir blessé d'une finale et se substituer au sélectionneur sur le bord de la touche comme CR7 l'a fait à l'Euro 2016. Messi, c'est un joueur qu'on voit dans la joie, moin quand les choses ne tournent pas rond. Il n'a tout simplement pas le même charisme que le Madrilène.

« Une fois sorti du contexte barcelonais, c'est plus compliqué »

Pour moi, ce Mondial 2018 donne du crédit aux détracteurs de Messi. A ceux qui pensent que la Pulga ne peut être que le joueur d'un seul club, le Barça. En Catalogne, il est entouré de grands joueurs, imprégné d'une philosophie de jeu et d'habitudes d'entraînement qu'il connait par cœur. Une fois sorti du contexte, c'est plus compliqué pour lui. Normalement, un joueur de cette trempe doit porter son équipe. Aujourd'hui, on voit qu'il plonge avec son Argentine, une équipe poussive durant les qualifications et qui n'est pour l'instant pas en mesure de changer de tempo avec la pression d'un Mondial...

« La pression de Maradona, on sent que ça le torture »

Est-ce que Leo Messi souffre de l'aura que pouvait avoir Diego Maradona par rapport à sa place dans le cœur du peuple argentin ? Il y a surement un peu de ça aussi. C'est vrai qu'au Portugal Cristiano Ronaldo est plus tranquille. Le Portugal est une grande nation de football mais, avant lui, les grandes figures du passé (Eusebio, Luis Figo) n'avaient pas remporté de trophées majeurs en sélections. CR7 est devenu incritiquable car il a tout donné à son peuple. Ce n'est pas la même chose en Argentine ou au Brésil où il a une pression par rapport aux grands noms du passé. Maradona pour Messi, Pelé, Rivelino ou d'autres pour Neymar... Messi doit composer avec un poids presque politique sur ses épaules. C'est une pression nationale qu'il devrait savoir gérer mais qu'il ne parvient pas à canaliser. On sent que ça le torture aujourd'hui.»

Recueilli par Alexandre CORBOZ

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Chaque lundi, Denis Balbir décrypte l'actualité de la Ligue 1. Coupe du Monde oblige, notre consultant sort un peu du cadre pour évoquer le cas de Messi.

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