par Benjamin Danet

Ligue 1, équipe de France - Que sont-ils devenus : A la rencontre de Jean-Luc Ettori

Chaque vendredi, désormais, et à 19 heures, vous retrouverez une nouvelle rubrique : que sont-ils devenus ? L'occasion, pour vous comme pour nous, de retrouver les anciens de la Ligue 1, retirés de certains terrains.

Jean-Luc, que faites vous aujourd’hui ?

J.L. E. Je suis associé avec deux de mes neveux, Jean-Baptiste et Benjamin, dans trois affaires à Tours : un bar, un restaurant et un bar à huitres. Je suis arrivé à Tours en 2013 comme président-délégué du club qui était alors en Ligue 2. Comme le président Jean-Marc Ettori (ndlr: aucun lien de parenté) n’était pas toujours présent, mon rôle était élargi à l’administratif au sportif. Ça s’est mal passé au bout de deux ans et l’histoire s’est terminée. Entretemps, on avait déjà ouvert un bar à vin avec mes neveux. Puis il y a eu le restaurant Chez Tonton et voilà. Les trois établissements sont sur la même place, c’est sympa.

Pourquoi ce nom, "Chez Tonton" ?

On m’appelait déjà comme ça à Monaco. Ça m’est resté. Mes neveux m’appellent aussi Tonton.

Depuis votre fin de carrière à Monaco, vous avez été superviseur, recruteur, entraîneur des gardiens, directeur sportif, entraîneur (ndlr: toutes ces fonctions à l’ASM) et président-délégué. Quelles leçons tirez vous de toutes ces expériences ?

Que le plus beau c’est encore de jouer. T’es égoïste quand tu joues, tu crées l’évènement, tu fais le jeu. Après tu n’es qu’un observateur privilégié des choses

Vous étiez préparé à cette reconversion ?

Il y en a qui la prépare en passant des diplômes. Pas moi. C’était un peu inscrit dans l’histoire que je poursuive à l’ASM dans un autre rôle (ndlr : Il a terminé sa carrière de joueur en 1994). En 1997, à la demande de Fabien (Barthez), je suis devenu entraîneur des gardiens jusqu’en 2005.

A votre époque, il n’y avait pas d’entraîneur des gardiens ?

Non, le poste a beaucoup évolué avec plus de travail spécifique, c’est bien. Le poste est très exposé. Il faut savoir que quand vous voulez jouer à un certain niveau comme gardien de but, vous serez le meilleur alibi de votre entraîneur pour expliquer certains résultats. Vous allez être aussi jugé par des gens qui ne connaissent pas le poste. Et pour couronner le tout, vous défendez les couleurs d’un maillot que vous êtes le seul de votre équipe à ne jamais porter sur le terrain. Ça fait beaucoup, non ?

II n’existait pas non plus de concurrence ou de cohabitation entre les meilleurs gardiens d’un même club comme on peut le voir par exemple au PSG avec Areola et Buffon ?

Quelque soit la bonne cohabitation, et ça a l’air d’être le cas au PSG, moi qui adore Buffon, ça me fait mal de le voir finir comme ça, parfois sur le banc. Areola fait très bien le taf, il n’y a rien à dire mais je pense que Buffon est plus qu’un remplaçant. En tant que simple spectateur, ça m’embête de le voir sur le banc. A son niveau, ou tu joues ou tu t’arrêtes.

Vous n’avez connu que Monaco dans votre carrière. Avec le recul, c’était une bonne idée ?

Quand je sors de l’INF Vichy (ndlr: en 1975, il a 19 ans), je n’ai que la proposition de Monaco comme offre concrète. Ensuite, si je ne dis pas de bêtises, je crois qu’en 17 saison à Monaco je n’ai du en terminer que 2 ou 3 en dessous de la 5ème place. Donc toujours parmi les meilleures équipes. Il n’y avait pas de raison d’aller voir ailleurs. On reste où on est bien.

Vous avez détenu longtemps le record de matches joués en Ligue 1 (ndlr: 602) avant d’être devancé par Mickaël Landreau en décembre 2013 (ndlr: 618 au total). Vous étiez attaché à cette distinction ?

Si j’ai fait ça, c’est que je devais avoir quelques qualités pour jouer à ce niveau-là… (rires) La réussite ou le bilan d’une carrière, c’est la constance. Etre une ou deux fois à 120% de ses capacités c’est facile. Rester à 80% pendant vingt ans c’est beaucoup plus compliqué.

De Monaco, il reste quoi aujourd’hui ?

33 années passées là-bas. 3 enfants, 3 petit-enfants et beaucoup d’attaches. Même si le club a changé, ça reste mon club. J’ai connu l’ancien stade avec le zoo à côté, j’ai vu le nouveau se construire et j’ai même été le premier joueur à mettre les pieds sur la pelouse en match officiel puisque j’étais capitaine de l’équipe lors du tout premier match.

Et le football aujourd’hui pour vous ?

Je regarde les matches à la télé et je vais voir ceux d’un petit club voisin de Tours, Avoine-Chinon (ndlr: Avoine Olympique Chinon Cinais, club de N3), entraîné par l’ancien gardien de Tours, Armand Raimbault. Je suis ami avec le président et je lui donne un petit coup de main pour trouver des partenaires, des conseils. Ce n’est que du plaisir.

Recueilli par Etienne Bonamy

[caption id="attachment_1855189" align="alignnone" width="300"] Jean Luc Ettori[/caption]

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

Chaque vendredi, désormais, et à 19 heures, vous retrouverez une nouvelle rubrique : que sont-ils devenus ? L'occasion, pour vous comme pour nous, de retrouver les anciens de la Ligue 1, retirés de certains terrains.

Benjamin Danet
Rédacteur
Benjamin Danet

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.