Comme l’a confirmé le secrétaire d’Etat au Sports, Thierry Braillard, il y a peu, les interdictions de déplacements des supporters adverses en Ligue 1 et en Ligue 2 vont perdurer “au nom d'une rationalisation des mesures de sécurité” suite aux terribles attentats qui ont frappé Paris le vendredi 13 novembre. L’Etat ne souhaitant plus mettre à disposition des clubs des forces de police pour couvrir les déplacements de fans, c’est donc avec des parcages visiteurs vide que les matches ont repris depuis deux journées. Jusqu’à présent, cela n’avait pas trop impacté les Stéphanois, qui ont enchaîné deux réceptions (OM, Guingamp) mais, pour la première fois cette saison, le peuple vert sera assigné à résidence mercredi. Contraint et forcé, contrairement au choix assumé de boycotter le Parc des Princes (11e journée) et Gerland (13e j.) pour manifester contre la politique tarifaire appliquée à Paris et les limitations combinées à des conditions drastiques pour le derby.
Plus de gros déplacements français depuis mai 2014
Pour l’extraordinaire public stéphanois, les déplacements en Ligue 1 n’étaient de toute façon plus vraiment une priorité, contrairement à l’Europa League qui les a vus voyager à plus de 10.000 à Giuseppe-Meazza l’an passé et à près de 1.500 cette année au stade Olympique de Rome. C’est bien simple, sur les sept premiers déplacements de la saison en championnat, les Verts n’ont draîné “que” 2.696 fans sur les terrains hexagonaux. Si cela reste le troisième plus gros contingent de Ligue 1 derrière le PSG (5.502 supporters) et l’OM (4.206), on est très loin des chiffres de la saison 2013-14, quand 3.630 inconditionnels avaient suivi les Verts sur les terrains de France après sept matches. D’ailleurs, il faut remonter au déplacement à Nantes de cette même saison (37e journée, 10 mai 2014) pour trouver trace d’un parcage visiteur stéphanois dépassant les 1.000 âmes. Cette année, le “record” n’est que de 677 fans au stade Michel d’Ornano de Caen…
En concurrence avec … Rennes
Bien sûr, plusieurs facteurs expliquent cette perte d’engouement. Les mesures liberticides imposées aux fans foréziens, la limitation de certains parcages dans les gros matches, le fait que les Verts jouent souvent le dimanche dans des enchaînements de rencontres tous les trois jours, les limites logiques du portefeuille des supporters, certains étant obligés de choisir entre un beau voyage européen ou une affiche de moindre envergure en France… Tous ces facteurs font que le peuple stéphanois est moins nomade, s’en remettant essentiellement à ses sections d’Associés supporters locales pour garnir les zones visiteurs. Il convient malgré tout de souligner que cette saison, jusqu’à l’interdiction de déplacement, l’A.S.S.E. était en concurrence avec un drôle d’adversaire pour une place sur le podium : le Stade Rennais. Car, si le club breton ne jouit ni de la même aura, ni de la même histoire que l’A.S.S.E., ses nombreux derbys lui ont permis de proposer le 2e plus gros parcage du début de saison en Ligue 1 : c’était à Nantes, lors de la 5e journée (1.339 supporters). Un chiffre qui, cumulé aux 1.241 fans qui avaient fait les six autres déplacements, permet aux Rouge et Noir de s’afficher au 4e rang français, à seulement 116 supporters des Verts.
Alexandre CORBOZ
Pour résumer
Les supporters interdits de déplacements, c’est une mauvaise nouvelle pour le peuple vert, même s'il était moins présent depuis le début de la saison.
