par nicolas.breton

EXCLU Grégory Coupet : « Je crois en l'équipe de France de rugby »

L’ancien gardien de l’équipe de France de football (37 sélections) est aussi un passionné de rugby.

Dans notre saga sur les parallèles entre les deux sports, on a donc décidé de donner cette fois ci la parole à un footballeur pour parler de rugby.

Vous êtes donc un inconditionnel du rugby ?Ah oui ! Je suis fan. Mais je pense que c’est le cas pour tous les gardiens de but. Je pense qu’il y’a un vrai fil rouge entre un goal et un rugbyman. Comme dirait mes potes, joueurs de rugby, déjà, je ne suis pas un manchot (rires), il y’a déjà cette sensibilité différente. Au rugby ils défendent des lignes et bien nous aussi on défend une ligne. On retrouve un peu ce côté abnégation, don de soi, pour éviter que chaque ligne soit franchie.

Vous avez déjà pratiqué le rugby ?Quand j’étais plus jeune oui. Le premier ballon que j’ai touché à l’école, c’était un ballon de rugby.

Pourquoi avoir choisi le football ?Parce que le foot était une occasion de gagner ma vie en faisant du sport. Le rugby était encore amateur à cette époque-là et comme je voulais gagner ma vie à tout prix par le biais du sport, j’ai donc décidé de me tourner vers le football. Mais je ne suis pas footballeur, je suis gardien de but, je n’ai pas complètement franchi le pas (rires).

"Je rêverais de jouer en troisième ligne, d’aller un peu au combat"

Qu’est-ce qui vous plait dans le rugby ?Tout ! J’aime tous les postes. Quand j’étais plus jeune je m’imaginais plus jouer à l’arrière. Mais sinon j’apprécie chaque position sur le terrain, j’étais fan de Philippe Sella. Mais j’aurais peut-être préféré être troisième ligne, parce que les Philippe Benetton, Christian Labit, Serge Betsen étaient des mecs pour qui, j’avais une grande admiration car ils avaient toujours les mains dans le cambouis et je trouvais ça très fort. Je rêverais de jouer en troisième ligne, d’aller un peu au combat.

Vous vous êtes inspiré de ces joueurs là au cours de votre carrière ?Oui inévitablement. Par rapport aux footballeurs, j’étais obligé de muscler un peu plus le haut du corps. J’avais une préparation type pour les épaules pour éviter d’avoir des acromio. C’était important de se renforcer. Par rapport aux relances aussi il fallait être puissant et avoir de l’équilibre en même temps. Après la différence, c’est que nous il fallait arrêter des ballons, pas des mecs, la puissance nécessaire n’est pas la même.

Si aujourd’hui on vous proposait de jouer au rugby, même avec une équipe de bas niveau, vous le feriez ?Je l’ai fait. J’ai joué avec une équipe d’ancien et ça m’a beaucoup plu. Mais c’était de manière occasionnelle, car avec mes horaires, je ne pouvais pas me libérer comme je le voulais. Mais c’est un truc que j’aime, j’ai même la possibilité de jouer chez moi à Madrid, mais je n’y vais pas, tout simplement parce que je n’ai pas envie de me péter (rires).

Vous regardez donc souvent le rugby ?Ah oui carrément. Là je peux vous dire que pendant un mois et demi je vais passer mon temps à regarder les matches. Le soir du match d’ouverture, je n’ai pas suivi Rennes - Lille… (rires)

"Les Bleus ? Je pense qu’on est tous d’accord pour dire qu’on ne sait pas trop où l’on va..."

Et alors, vous avez pensez quoi de cette équipe des Fidji qui a accroché les Anglais ?J’ai adoré ! C’était génial parce qu’ils ont une image qui leur colle à la peau, d’équipe exotique et pas très organisée. Ils ont joué de manière étonnante, ça me rappelle un peu le fameux ‘’French flair’’, il s’appuie sur des actions éclair. L’essai qu’ils marquent lors de ce match c’est un peu ça, ils ont une capacité à électriser l’atmosphère avec des gestes incroyables. Malgré leur réputation, ils ont été loin d’être ridicule face aux Anglais.

Et les Bleus vous en pensez quoi ?Je pense qu’on est tous d’accord pour dire qu’on ne sait pas trop où l’on va (rires). Quoiqu’il arrive on croit en eux, mais pour être honnête, on est plus dans l’espoir que dans la certitude. Maintenant on sait qu’ils ont bien travaillé cet été. Il va falloir voir s’ils sont capables d’aligner la puissance qu’ils ont l’air d’avoir recherché durant toute la préparation. Il faut voir aussi si cette équipe est capable d’envoyer du jeu, de percer les lignes, c’est ce qu’on demande à voir, nous, les spectateurs.

On dit souvent que la France n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est dans une position d’outsider, c’est donc peut-être bon pour les Bleus ?De toute manière, on ne peut pas être annoncé comme favori d’une Coupe du monde. Mais on espère tout de même qu’ils seront dans le dernier carré. On aime cette équipe et on a envie qu’elle réussisse, de plus, c’est un sport qui est énormément apprécié en France, je pense que la notoriété, la cote d’amour que les gens ont pour le XV de France est réel.

"Dusautoir est un capitaine emblématique, un super guide. Il a l’air de vraiment attirer le respect de tous ses coéquipiers"

Vous qui avez déjà vécu la Coupe du monde de Football, auriez-vous un conseil à leur donner ?C’est avant tout d’être solidaire dans le groupe, je pense en plus que ça doit être encore plus fort au rugby. Il faut de l’abnégation et les choses vont venir d’elle-même. Eviter de se prendre trop la tête, nous avons un des plus gros championnats au monde, en France, avec beaucoup de stars, ça apporte énormément. Après il y a toujours cette notion de fatigue et de nombre de rencontres disputées dans l’année par rapport au Super XV. Mais un championnat comme le Top14 doit donner confiance en cette capacité à répéter les efforts et à se confronter à ce qu’il se fait de mieux. J’aimerais qu’on puisse voir que nos Français jouent dans le meilleur championnat au monde et qu’ils sont au niveau. Je pense que si collectivement ils arrivent à être tous ensemble, ils peuvent faire des dégâts.

Dans cette équipe de France, avez-vous un joueur qui vous plait particulièrement ?Thierry Dusautoir. C’est un capitaine emblématique, c’est un super guide. Si on fait la relation entre le football et le rugby on a un capitaine dans le XV de France qui est là depuis un bon moment et qui est un super représentant. Il a l’air de vraiment attirer le respect de tous ses coéquipiers. Le second Pascal Papé est aussi une force de la nature et en impose. Je pense vraiment que le groupe est bien structuré, que les hiérarchies sont bien respectées. Franchement, je crois en ces Bleus.

Vous parliez de Pascal Papé, il était dans les colonnes de But ! Le mois dernier et on lui avait demandé si des joueurs de rugby était bon au foot, et bien, on va vous demander l’inverse ?On a eu l’occasion de jouer avec le CIF (club des internationaux de football) à Mayol contre le Racing club Toulonnais et j’ai trouvé que Didier Deschamps se débrouillait quand même pas mal (rires), il avait du rugby. C’est peut-être du fait de sa région d’origine (Pays Basque) mais il a montré de belles envies en tout cas.

Propos recueillis par Damien Chabbert

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Pour résumer

L’ancien gardien de l’équipe de France de football (37 sélections) est aussi un passionné de rugby.

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