par Benjamin Danet

ASM, Girondins, OM - Que sont-ils devenus : A la rencontre de Marcel Dib

Chaque vendredi, désormais, et à 19 heures, vous retrouverez une nouvelle rubrique : que sont-ils devenus ? L'occasion, pour vous comme pour nous, de retrouver les anciens de la Ligue 1, retirés de certains terrains.

Natif de Marseille, la carrière de footballeur professionnel de Marcel Dib, de 1982 à 1996, raconte une aventure au bord de sa Méditerranée. Toulon, Monaco, l’OM (1), il y a joué et gagné. Une Coupe de France, un titre de champion et une finale de Coupe des Coupes avec le club de la Principauté, une remontée en L1 avec l’OM. Une fois la page du football tournée en 1996, le milieu de terrain international (6 sélections) est resté sur ses terres provençales. Heureux.

A 58 ans, que faites vous aujourd’hui ?

Marcel Dib : Je suis directeur d’une plage privée aux Lecques à Saint-Cyr (Var). J’y travaille comme saisonnier pendant six mois. Le reste du temps, je m’occupe. Après avoir quitté mes fonctions de directeur sportif de l’OM en 2000, j’avais créé une brasserie à La Ciotat et je l’ai revendue. L’idée d’avoir un commerce me plaisait et ça a marché.

Pourquoi ne pas avoir persévéré dans le foot ?

M.D. Grâce au foot, j’ai eu une belle vie, j’en ai fait mon métier. Après il faut savoir tourner la page. J’ai été directeur sportif de l’OM à 35 ans, j’étais jeune. Ensuite, j’ai voulu souffler un peu, couper avec le foot. Il n’y a pas que ça dans la vie. Certains deviennent entraîneurs ou prennent d’autres fonctions. Moi, j’ai tourné la page et c’est bien. J’ai ma petite vie tranquille, la mer, le soleil.

Que reste-t-il aujourd’hui au quotidien de votre passion du foot ?

M.D. Je donne un coup de main à mon ami Lionel Jeanningros, président du club d’Aubagne (N3). Je suis en quelque sorte son conseiller. Quand j’ai le temps d’y aller, je vais voir des matches des jeunes. J’essaye de donner un coup de mains aux meilleurs pour qu’ils effectuent des essais dans de clubs pros. On a eu à Aubagne Nuno Da Costa qui a signé d’abord à Valenciennes et maintenant à Strasbourg en L1. Sinon je joue avec les anciens de l’OM, un peu de tennis-ballon aussi et à Saint-Cyr avec une équipe de vétérans en foot à 7. Et ça se termine le soir avec une pizza et une bière. L’important c’est d’être entouré d’amis. Sinon, je vais voir beaucoup de matches au stade Vélodrome, à Lyon et également à l’étranger. C’est pour le plaisir, j’en profite. La vie est courte.

Vous avez la nostalgie de votre carrière pro? 

Non, j’ai choisi ma vie. Gamin, j’avais un rêve : gagner la Coupe de France et aller chercher le trophée dans la tribune d’honneur avec le président de la République. Quand j’avais 12 ans, je voyais l’OM avec Skoblar, Magnusson, Escale, toute cette grande équipe. J’ai réalisé mon rêve en 1991 (ndlr : victoire en finale au Parc des Princes avec Monaco vainqueur de l’OM, 1-0). Le président c’était François Mitterrand, je l’ai salué mais quand j’ai soulevé la Coupe toute la France, tous les supporters au stade, les photographes, pendant quelques minutes, c’est moi qu’ils ont regardé plutôt que le président. Inoubliable.

Reste-t-il un match mémorable ? Un moment que vous n’oubliez pas ?

J’ai beaucoup de bons souvenirs parce que partout où je suis passé je me suis régalé avec les joueurs que j’ai côtoyés que ce soit Paganelli, Onnis, Emon à Toulon, Arsène Wenger à Monaco où on a été champion dès la première année sans oublier Lizarazu et Zidane à Bordeaux où j’ai passé une saison en 1993 avant de rejoindre l’OM en D2. Et bien d’autres encore.

Et le plus fort dans votre mémoire?

Mon dernier match avec l’OM au Vélodrome. Marseillais, j’ai enfin joué avec l’OM quand il avait été relégué en D2 en 1994 (ndlr: suite à l’affaire VA-OM). En 1995, on a fini premier mais on n’a pas pu monter, le club avait déposé le bilan. La saison suivante, on termine 2ème et pour le dernier match au Vélodrome (ndlr : 41ème journée dans une Super D2 à 22 clubs), on bat Sochaux (4-1) et on assure la montée. Les gens m’en parlent encore aujourd’hui. C’était mon tout dernier match chez moi, j’allais arrêter ma carrière. Les supporters m’ont porté en triomphe. J’ai mis une demi-heure pour revenir aux vestiaires, ils m’ont tout pris : le maillot, le short, les chaussettes, les chaussures. J’ai fini en caleçon. J’avais à la fois une grande joie et une grande peine. Je savais que c’était la fin. Quand je suis entré dans le vestiaire, le rideau allait tomber. Hop! Une autre vie a débuté. Chacun mène sa vie comme il l’entend. La mienne me plaît bien.

Recueillis par Etienne Bonamy

(1) Marcel Dib a joué aussi une saison à Bordeaux en 1993-94

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

Chaque vendredi, désormais, et à 19 heures, vous retrouverez une nouvelle rubrique : que sont-ils devenus ? L'occasion, pour vous comme pour nous, de retrouver les anciens de la Ligue 1, retirés de certains terrains.

Benjamin Danet
Rédacteur
Benjamin Danet

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.