FC Nantes – L'analyse de Charles Guyard : « 38 minutes au sommet avant la chute »
par Alexandre Corboz

FC Nantes – L'analyse de Charles Guyard : « 38 minutes au sommet avant la chute »

Le but de Coulibaly peu avant la demi-heure de jeu a offert la place de leader au FC Nantes.

Mais l'incapacité de faire la différence en seconde période face à des Strasbourgeois plus réalistes a fait rétrograder les Canaris en quatrième position.

Entre Strasbourg et Nantes, l’histoire a parfois pris un H majuscule. Le 14 mars 1981, les Alsaciens furent les derniers à quitter Saupin sans lever les bras au ciel au terme d’un match nul (1-1), allongeant à 92 le nombre de rencontres de suite sans défaite à la maison pour les Canaris. Deux semaines plus tard, l’AJ Auxerre se chargeait en effet de refermer l’exceptionnelle série en s’imposant quai Malakoff (1-0). Quatorze ans plus tard, le 15 mars 1995, les Strasbourgeois infligeaient cette fois aux Jaune et Vert leur unique revers de la saison (2-0), mettant par ailleurs fin à une nouvelle série d’invincibilité (32 matchs de championnat sur un seul exercice) qui constitue cette fois un record toujours d’actualité. Et pour cause, puisque si le PSG courrait aussi après cette performance, le club de la capitale n’a jamais réussi à l’égaler, sa dernière tentative échouant à… Strasbourg le 2 décembre 2017 (défaite 2-1).

Un problème de maturité

Et voilà que ce vendredi soir 20 septembre 2019, le FCN a bien failli, encore, devenir historique dans le Bas-Rhin. Cela fut le cas pendant 38 minutes après que Kalifa Coulibaly expédia un missile sous la barre de Sels à la conclusion d’une action légèrement gag marquée par une glissade de Traoré au départ (0-1, 28e). A la pause, si Christian Gourcuff s’est donc adressé au meilleur vestiaire de l’Hexagone, l’affaire s’est sensiblement corsée après l’heure de jeu. La faute, d’abord, à deux ex Nantais : Lionel Carole qui a ratissé un premier ballon au milieu avant de trouver un relais avec Adrien Thomasson pour alerter Nino Da Costa. Involontairement, l’attaquant a remis le cuir dans les pieds de Dimitri Lienard, entré à la mi-temps, lequel s’est chargé de l’égalisation (1-1, 66e). Dommage, car avant cela, l’octuple champion de France s’était offert deux situations chaudes pour se mettre à l’abri : par Ludovic Blas d’abord, dont la frappe a caressé l’arrête du RCS (32e). Puis par Abeid, qui n’a pas réussi à couper un centre de Simon juste avant l’entracte au grand désespoir du coach. « Nous n'avons pas su ressortir le ballon et marquer le deuxième but, s’est-il alarmé. Nous avons manqué de maturité technique ».

Une victoire et un record pour Laurey

Une maturité que ses adversaires, eux, ont peut-être acquise ce vendredi en arrachant leur première victoire de la saison en fin de partie après que Louza envoya Bellegarde au tapis dans la surface. Le penalty, indiscutable, était transformé par Ajorque, sur un contre-pied parfait (2-1, 89e). Sur ce, l’affaire était pliée et après trois victoires de suite (contre Amiens, Montpellier et Reims), Nantes a donc quitté l’Alsace bredouille à l’issue d’« un match sans », comme l’a qualifié Nicolas Pallois au coup de sifflet final. En définitive, ce Strasbourg-Nantes a bel et bien été historique mais pour un homme, Thierry Laurey, devenu l’entraîneur le plus stable du Racing avec 1148 jours de présence à la tête de l’équipe, soit un de plus que le mythique Gilbert Gress à la fin des années 70 et au début des années 80.

Rendez-vous dès mercredi à l'occasion de la venue de Rennes pour tenter de réenclencher une nouvelle série. Après tout, la dernière fois que Nantes a pris la pole position de la L1, c'était le 7 août 2005, après un succès... face aux Bretons (0-3).

Charles GUYARD, correspondant à Nantes.

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Pour résumer

L'incapacité du FC Nantes à faire la différence face à des Strasbourgeois plus réalistes a fait rétrograder les Canaris en quatrième position.

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