par Benjamin Danet

FC Nantes - L'analyse de Charles Guyard : Crash Test à Bordeaux

Pour sa première, Vahid Halilhodzic a rompu avec la méthode Cardoso.

Avec moins de possession et plus d’intentions, les Canaris ont montré un visage conquérant qui n’a pas résisté à la foudroyante efficacité bordelaise. L'analyse de notre correspondant.

Il voulait voir ses joueurs "à quatre pattes" à la fin du match à Bordeaux, mais Vahid Halilhodzic les aura surtout vus la tête à l’envers dès les premières minutes. Menés 2-0 après seulement 420 secondes de jeu, les Canaris ont offert un record que leur entraîneur se serait volontiers épargné : sous l’ère Kita, il est celui qui a encaissé le but le plus rapide pour son premier match sur le banc des Jaune et Vert !

Certes, s’il ne faut jamais tirer des conclusions hâtives après un exploit individuel, en l’espèce un enroulé splendide de Karamoh dans la lucarne à la 5e minute, difficile tout de même de trouver une circonstance atténuante pour excuser le second but, inscrit dans la foulée après une erreur de relance de Tatarusanu sur Miazga qui a profité à Kamano (2-0, 7e).

La suite ? Les apparences sont plutôt trompeuses à l’issue de ce 99e derby de l’Atlantique. La lecture brute du score final (3-0, après un penalty transformé par Kamano consécutif à une faute, évitable, sur lui-même de Miazga juste avant la pause) peut suggérer un match à sens unique, ce n’est pas la réalité du terrain. Car le succès, mérité malgré tout, de Bordeaux repose d’abord sur son réalisme froid devant les cages adverses : ainsi à la pause, ses trois tirs cadrés avaient tous fait mouche. Une statistique implacable à laquelle le FCN ne peut pas prétendre quand il termine la rencontre en ne visant juste que 20% seulement de ses tentatives !

La principale frustration vient de ce manque de justesse, car les intentions sont là : têtes de Sala (10e) et de Rongier (78e) juste à côté, frappe puissante de Boschilia écartée par Costil (21e), demi-volée de Lima contrée par un défenseur bordelais (85e)… « J'ai une petite satisfaction sur la réaction de l'équipe en deuxième mi-temps », s’est rassuré coach Vahid, conscient de l'ampleur du travail encore à accomplir. Sa première étape, ce dimanche aura donc été de jauger la  capacité de son groupe à s’inscrire dans la rupture de son prédécesseur, en laissant la possession à l’adversaire pour procéder en bloc-équipe. La méthode n’a pas payé, mais elle a envoyé quelques signaux positifs avec les occasions créées, ce qui tend à prouver que l’effectif nantais n’est pas démuni de talent et que sa 19e place au classement, forcément stressante, n’est pas rédhibitoire après neuf journées. « On peut faire mieux et on va faire mieux. On a un énorme retard, on va tout faire pour sortir de cette situation », a encore lancé Halilhodzic depuis les entrailles du Matmut Atlantique. « On va avoir quelques mois assez difficiles », a-t-il encore prévenu, comme un avertissement lancé à son président.

Car le temps, le Bosnien sait mieux que tout le monde qu’il faut lui en laisser, lui qui, joueur, avait vécu une première saison compliquée à son arrivée au FC Nantes en 1981 avant d’exploser ensuite.

Charles Guyard

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Pour sa première, Vahid Halilhodzic a rompu avec la méthode Cardoso.

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