par Benjamin Danet

FC Nantes - L'analyse de Charles Guyard : "Du surplace sans surprise"

Trop imprécis et inefficaces, les Canaris sont loin de surprendre l’adversaire avec un jeu stéréotypé.

Les faits sont là : sauf à s’appeler le PSG, posséder n’est pas gagner. L'analyse de notre correspondant à Nantes.

Dans le passé, et depuis le retour du FCN en Ligue 1, la trêve internationale s’est souvent révélée un bon détonateur pour les Canaris qui, la saison dernière, avaient enchaîné une belle série de six matchs consécutifs sans défaite (dont 5 victoires) au sortir de la coupure. Trois ans plus tôt, le retour aux affaires hexagonales avait été plus laborieux certes, avec un revers immédiat face à Lille, mais la suite avait démontré un joli regain avec neuf rencontres sans perdre, toutes compétitions confondues, dont quatre victoires en Ligue 1. Cette fois, point de détonateur : au contraire même, la victoire décrochée à Strasbourg (2-3) juste avant d’envoyer les internationaux autour du globe, s’est changée en pétard mouillé. Contre Reims, le FC Nantes a failli, signant un pâle 0-0 à la Beaujoire contre une équipe pourtant en perte de vitesse.

Miguel Cardoso pouvait essayer de (se) rassurer, difficile, tout de même, de ne pas se montrer passablement inquiet. « Le résultat est une déception, pas le match, analyse le coach nantais. Tu le contrôles de la première à la dernière minute, tu frappes onze fois, tu contrôles toutes les statistiques du match ! Donc le résultat ne nous plait pas, mais le match, si ! Ce n’est pas notre manière de jouer qui a fait qu’on n’a pas marqué ! Vous avez vu l’autre équipe jouer, non ? Elle a trop fermé ses lignes ! »

Une équipe trop prévisible pour l'adversaire ?

C’est vrai, les Champenois sont venus déposer deux bus devant les cages (bien) gardées par Edouard Mendy mais, trop rarement, les Jaune et Vert ont su contourner ce double bloc. Trop accroché à l’idée (séduisante) de possession de balle que Cardoso a érigé au rang de dogme, Nantes ne parvient pas à varier son style. Après, les fois où, malgré tout, les partenaires de Sala sont parvenus à s’infiltrer dans le camp adverse, c’était pour faire choux blanc ! David Guion, le coach rémois, ne disait pas autre chose d’ailleurs, faisant remarquer qu’il avait vu son gardien « déjà beaucoup plus sollicité que ça. » Autre remarque, et non des moindres : malgré quelques ajustements opérés par Cardoso sur la fin, Nantes présente globalement un « jeu bien identifié, c’est une équipe très technique », développe Guion. Façon élégante de dire que le FCN propose un schéma très prévisible pour l’adversaire ? « Notre jeu n’est pas lisible, rétorque Enock Kwateng. Car on se crée souvent des occasions, il nous manque juste l’efficacité. Au fil du temps, on trouvera les bonnes connexions pour marquer ».

Mais le FCN, plongé en bas de tableau, a-t-il encore du temps, précisément ? « Il y a des matchs chaque week-end, à nous de tout faire pour ramener un résultat ». La suite du calendrier, justement, ne s’annonce pas comme une promenade de santé. Après la déplacement à Lille dans une semaine, les Canaris accueillent Nice le mardi 25 septembre puis vont à Lyon et Bordeaux : des échéances qui devraient donner nettement plus de fil à retordre que Reims, voire Caen, face à qui Nantes n’a pris qu’un seul point à chaque fois à la maison. Si le bilan comptable n’a pas plus évolué d’ici la prochaine trêve internationale, mi-octobre, et connaissant l’impatience du président Kita, ce n’est pas son plan de jeu que Miguel Cardoso risque de devoir changer, mais son adresse… 

A Nantes, Charles Guyard

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Pour résumer

Trop imprécis et inefficaces, les Canaris sont loin de surprendre l’adversaire avec un jeu stéréotypé. On l'a vu contre Reims.

Benjamin Danet
Rédacteur
Benjamin Danet

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