par Benjamin Danet

FC Nantes - L'analyse de Charles Guyard : Vahid, d'un extrême à l'autre

Grâce à leur attaquant, auteur d’un triplé, les Canaris ont signé leur premier succès de la saison à la maison face à Toulouse (4-0).

Analyse de notre correspondant à Nantes.

Tout, mais vraiment tout était réuni ce samedi soir pour que la soirée tourne au vinaigre à la Beaujoire. Déjà, Vahid Halilhodzic, jeudi, avait (encore) dressé un sombre tableau de la situation, pendant que son prédécesseur, Miguel Cardoso, venait, lui, se pavaner sur ses anciennes terres, dans la banlieue nantaise, répondant à l’invitation du club de Sainte-Luce-sur-Loire.

Ce samedi, il y avait aussi eu ces 11 minutes de silence observées par les supporters qui ont laissé Louis-Fonteneau dans une drôle d’ambiance…  Et puis ce silence, justement, a été rompu avec cette frappe d’Abdoulaye Touré, déclenchée des 20 mètres comme un signal pour réveiller les lieux. Le plus Nantais des Canaris obligeait ainsi Reynet à un premier arrêt mais le portier toulousain n’en aura pas beaucoup d’autres à faire tant, pour ce dixième rendez-vous de la saison, le FC Nantes se sera enfin montré adroit.

Dans la circulation du ballon d’abord, avec une maîtrise dans tous les compartiments. Et, bien sûr, dans la finition, avec quatre réalisations à la clé contre aucune encaissée. Du coup, coach Vahid est passé d’un extrême à l’autre en l’espace de deux semaines. Avant la trêve internationale, pour son baptême à Bordeaux sur le banc, il était ainsi devenu l’entraîneur à avoir encaissé le but le plus rapide sous l’ère Kita. Là, face à de pâles Toulousains, le technicien a signé la plus large victoire du FCN en L1 à la Beaujoire depuis le 17 janvier… 2004, et un 4-0 infligé à Ajaccio.

Ce jour-là, quatre noms s’étaient partagés les lauriers, à savoir Vahirua, Berson, Moldovan et Nzigou. Ce week-end, si la victoire est évidemment une œuvre collective, deux y ont notamment bien contribué, à savoir Gabriel Boschilia, qui a inscrit son second but (38e minute) avec les Canaris (il avait marqué à Lyon), et, surtout, Emiliano Sala, auteur de son premier triplé (25e, 71e et 77e) dans l’élite du championnat de France (il en avait déjà mis un avec Niort face à Laval le 25 avril 2014 en L2) !

Voilà l’Italo-Argentin rendu à sept unités, en 5e position du classement des finisseurs de la L1, à égalité avec Thauvin (OM), Kamano (Bordeaux), Bamba et Pepe (LOSC). Sans faire la fine bouche, l’attaquant aurait même pu (voire dû) devancer tout ce petit monde et arriver à la hauteur de Neymar (8 buts) s’il s’était montré plus inspiré à certains moments comme à la 5e minute lorsqu’il rate un premier contrôle après un bon décalage de Kwateng, puis sur cette alerte en profondeur de Rongier qu’il expédie au-dessus (21e), ou encore ce centre de Limbombe sur lequel il se jette une demi seconde trop tard pour couper la trajectoire dans les buts (28e). Enfin, on n’oublie pas non plus cette tête à côté, juste avant la pause, sur un service de Lima (42e)… « Il aurait pu mettre d'autres buts, mais trois, c'est déjà pas mal, a ironisé Halilhodzic au coup de sifflet final. J'ai eu pas mal de discussions avec Sala la semaine dernière. C'est un joueur qui a un mental exceptionnel, un vrai buteur. » 

Les Jaune et Vert, qui n’avaient pas encore crié victoire à la maison cette saison, ont donc ouvert leur compteur d’une brillante manière que même la faiblesse de l’adversaire (qui restait tout de même sur trois déplacements sans défaite) ne saurait déprécier. « C’est une super victoire mais on a rien fait encore, ce n’est que le début, il faut continuer dans ce sens-là », a savouré Valentin Rongier au coup de sifflet final. Ce « sens-là », c’est d’avoir abandonné la méthode Cardoso en laissant cette fois la possession à l’adversaire, comme cela a été fait face au TFC (45% pour Nantes contre 55%) et de tenter au maximum : à ce petit jeu, le FCN affiche même une précision inédite avec la moitié de ses tirs cadrés (9 sur 18), dont quatre au fond des filets ! De quoi, chose rare, voir un petit sourire illuminer le visage d’Halilhodzic :   « Nantes a montré son vrai visage ce soir, on a eu le temps de plus travailler, j'ai expliqué à chaque joueur son rôle offensivement et défensivement. Ensuite, on a mis beaucoup de rythme, notamment dans les transmissions. J'espère qu'on va enchaîner. Le résultat nous donne de la crédibilité pour continuer à travailler et à souffrir. Si on n'est pas prêt physiquement et mentalement, on passe à côté. »

Pour la confirmation, rendez-vous samedi prochain à Amiens, au stade de la Licorne. L’occasion de ressortir les chevaux, évidemment.

A Nantes, Charles Guyard

Ch.G.

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Pour résumer

Grâce à leur attaquant, auteur d’un triplé, les Canaris ont signé leur premier succès de la saison à la maison face à Toulouse (4-0).

Benjamin Danet
Rédacteur
Benjamin Danet

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