par julien.demets

FC Nantes : ses souvenirs, ses amis dans le foot... Lucas Deaux retrace ses dix ans de carrière

De Reims jusqu’à Nantes en passant par la Vendée, séquence souvenirs avec Lucas Deaux qui a effectué sa 200e apparition en pro lors du déplacement victorieux à Caen le vendredi 23 octobre.

But! Nantes : Lucas, enfant, vous alliez en vacances en Vendée, du côté de St-Hilaire-de-Riez, et vous avez assisté à votre premier match de pros à la Beaujoire. Comment passe-t-on de spectateur gamin à joueur pro dans ce même stade ?Lucas DEAUX : Je ne me rends pas trop compte. Comme je ne suis pas comme ça, je n’ai jamais compris les gens qui rêvent des footeux… Je comprends qu’on puisse rêver de stars comme Messi ou Ronaldo car ils ont une image qui dépasse le cadre du sport mais je n’ai jamais été ébahi par un footballeur. Je sais que c’est une personne normale ! Le fait d’avoir été spectateur puis de se retrouver joueur au même endroit quinze après, je vois surtout ça comme un beau clin d’œil. Après, j’avais 7 ou 8 ans et même si j’en garde quelques souvenirs, ça reste assez flou. Ce n’est pas comme si j’avais été adulte. Je ne sais même plus contre qui ils avaient joué. J’avais été regarder sur Internet justement pour savoir. Je crois que c’était en Coupe Intertoto et Nantes avait gagné. Un certain Christophe Le Roux avait marqué et je ne pense pas qu’il ait mis cent mille buts ! Je crois que c’était face à un club du nord (ndlr : les Néerlandais de Heerenveen, victoire 3-1, le 13 juillet 1996)…

Quel est votre meilleur souvenir dans le football de manière collective ?Les deux montées successives que j’ai connues avec Reims et Nantes à un an d’intervalle. C’était vraiment chargé en émotions et, humainement, c’est assez fort à vivre.

A l’inverse, votre pire souvenir ?La descente avec Reims en National en 2009. C’était mon premier échec, je n’avais jamais rien loupé dans ma vie, comme mes diplômes par exemple. Pareil pour mon contrat pro, je l’ai eu jeune, tout s’était présenté assez facilement à moi. Là, c’est le premier échec que j’essuyais donc, ça faisait ch… !

Et individuellement, votre meilleur souvenir ?Mon premier match en tant que titulaire au Havre. Ça devait être lors de la saison 2007-08. Mes parents étaient venus me voir, ça m’avait fait plaisir. Forcément, je m’en souviendrai toute ma vie.

Et votre pire souvenir sur le plan individuel ?Sûrement le carton rouge reçu contre Sedan, quand on monte avec Nantes. Etre expulsé au bout de trois minutes de jeu, c’est compliqué mais bon, c’était pour la bonne cause (sourire) ! C’est à la fois le pire et le meilleur souvenirs donc c’est assez particulier !

“Honnêtement, je ne pensais vraiment pas arriver un jour à un tel total de matches en professionnel. Voilà, maintenant, je vais essayer de passer la barre des 300 (sourire) !”

Quel est le truc le plus fou que vous avez vu dans le football ?On en voit tellement tous les jours… Un des trucs les plus fous, c’est un but qu’on a pris avec Reims contre Dijon, chez nous, un soir de défaite 4-1 ou 5-1. C’est Pierre-Emerick Aubameyang (ndlr : aujourd’hui à Dortmund), qui avait marqué. Il avait fait un sprint sur tout le terrain et on était quatre ou cinq à courir après. Impossible de récupérer le ballon ! Il est rentré, lucarne opposé, fin du jeu.

Quel est le truc le plus fou que vous avez fait ?Je ne sais pas. Parfois, j’estime que ce n’est pas forcément fou et les gens peuvent dire que ça l’est donc c’est difficile de répondre. Disons que c’est peut-être quand je me suis teint les cheveux quand on est montés avec Reims en Ligue 1.

Quels sont vos meilleurs amis dans le foot ?Mickaël Tacalfred, Vincent Bessat et Rémy Riou. Ça m’a d’ailleurs fait très, très plaisir de le retrouver. Le dernier week-end de la trêve, il est venu passer le week-end à la maison, avec sa femme et sa fille. On a passé un bon moment, c’était sympa. Ça fait toujours plaisir de le revoir. Bon, après, comme adversaire, le temps d’un match, on va peut-être apprendre à ne plus trop s’aimer pour que chacun défende sa cause.

Quelle est votre meilleure anecdote ?Là aussi, il y en a tellement... C’est ma dixième saison en pros, même si je n’ai que 26 ans. Ça fait déjà dix ans ! Alors, forcément, il y a plein d’anecdotes, de souvenirs qui, au fur et à mesure, disparaissent un petit peu. Non, je n’ai pas d’anecdote particulière, je suis fier de ce que j’ai fait. Honnêtement, je ne pensais vraiment pas arriver un jour à un tel total de matches en professionnel. Voilà, maintenant, je vais essayer de passer la barre des 300 (sourire) !

“La paternité me permet aussi de relativiser les fois où on est amené à ne pas jouer et qu’on est un petit peu déçu, quand on a l’impression d’être mis de côté, de ne pas servir à grand-chose. On sait que quand on rentre à la maison, on a un rôle à assumer et que là, on sert vraiment.”

Quel est le joueur que vous avez croisé avec qui vous ne pourriez pas jouer ?Il n’y en a pas. Je pense qu’il faut arriver à différencier l’homme du joueur. Ce n’est pas parce qu’on n’aime pas un joueur qu’on est obligé de détester l’homme. Après, je sais qu’il y en a qui sont vraiment antipathiques sur un terrain mais qui, dans la vie de tous les jours, sont de super mecs. Donc je respecte tout le monde. Après, j’aime bien chambrer mais ça reste dans les règles de l’art. Ce n’est pas quelque chose de méchant. A partir du moment où ce n’est pas méchant, j’estime que c’est correct. Peut-être que je ne pourrais pas trop m’entendre avec certains arbitres mais les joueurs, ça devrait aller.

Et quel est le joueur qui vous a le plus impressionné ?Je vais dire la paire Thiago Motta - Marco Verratti car ils sont injouables ! Quand ils sont ensemble et que je joue au milieu, pour moi, c’est vraiment injouable. Sinon, celui avec qui j’ai joué, je dirais Julien Féret. Quand j’ai commencé en pros, il était à Reims et, franchement, c’est un super mec, un super joueur. Je pense même qu’à un moment donné, il méritait d’accrocher l’équipe de France. Hélas, il n’a pas été sélectionné alors que c’était l’époque où on appelait un peu tout le monde. Le joueur qui m’a vraiment le plus impressionné, c’est “Féfé” !

Durant ces dix ans de carrière, quel est votre meilleur souvenir en tant qu’homme ?La naissance de ma petite fille (ndlr : Lola, née en septembre dernier) ! Ce que change la paternité ? Je suis un grand gamin, donc, pas grand-chose. Mais c’est beau quoi, ça permet de relativiser énormément de choses. C’est vrai que, parfois, quand on est déçu ou énervé après une journée de boulot ou par une chose qui ne s’est pas passée comme on le voulait, le fait d’arriver chez soi et de voir son petit bout comme ça, ça fait… Ben, ceux qui sont papas, ils savent ce que je veux dire ! Je ne sais pas comment exprimer le truc. Mais voilà, je suis content. Ça me permet aussi de relativiser les fois où on est amené à ne pas jouer et qu’on est un petit peu déçu, quand on a l’impression d’être mis de côté, de ne pas servir à grand-chose. On sait que quand on rentre à la maison, on a un rôle à assumer et que là, on sert vraiment. On est là pour son petit, essayer de le faire grandir. J’en ai pris pour toute la vie de toute façon (sourire) !

Et votre pire souvenir personnel ?Franchement, je n’en ai pas. Je n’ai pas perdu de gens proches et, dans le football, je n’ai jamais trop galéré. Il y a peut-être eu la période de flottement quand on est descendu en National avec Reims. J’ai eu du mal à assimiler cet échec. Je sortais pas mal. Ce n’est pas que je faisais n’importe quoi mais ça n’était pas loin. Disons que ce n’était pas très professionnel. Cette période-là ne reste donc pas un très bon souvenir.

Propos recueillis par Charles GUYARD

Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le dernier numéro de But! Nantes, en kiosques ou sur notre boutique.

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Pour résumer

Séquence souvenirs avec Lucas Deaux qui a effectué sa 200e apparition en pro lors du déplacement victorieux à Caen le vendredi 23 octobre.

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