ASSE (débat) : Faut-il s’entêter avec Loïs Diony ?

Nos journalistes Laurent Hess et Alexandre Corboz partagent leur point de vue.

Oui

« Personnellement, je trouve que Diony ne démérite pas. Il est logique que Gasset insiste avec Khazri en n°9. Ce choix est payant puisque le Tunisien en est à 5 buts. Mais Diony a montré depuis son retour qu’il savait marquer lui aussi. Auteur de 5 buts pendant la préparation, il en est à 2 buts en 10 journées de L1. Son bilan comptable est moyen, c’est vrai, mais de là à remettre en cause le joueur… Déjà, économiquement, il est important que Diony joue car il est l’un des rares joueurs bankables du groupe et que le club doit tout mettre en œuvre pour espérer au moins récupérer les 7 M€ investis l’été dernier. Mais sportivement, je trouve que l’ancien dijonnais à sa place. Il vient de rater son entrée en jeu contre Rennes mais lors des matches précédents, il avait tiré l’équipe vers le haut : il avait ouvert le score à Toulouse et il avait posé de gros soucis à la défense de Monaco lors du dernier match à Geoffroy-Guichard, même s’il avait manqué d’efficacité. A gauche, je trouve qu’il a montré certaines capacités, et qu’il mérite donc d’être revu. Je préfère en tout cas cent fois le voir lui, ou le jeune Nordin, plutôt que certains spécialistes du poste qui ne sont souvent d’aucun danger pour les défenses adverses. »

Laurent HESS

On peut légitimement s’interroger

« Autant je pouvais comprendre initialement le besoin de l'ASSE de remettre en lumière Loïs Diony afin de rentabiliser (enfin) l'investissement, autant je commence à me poser des questions. La campagne de préparation ainsi que le premier match face à Guingamp avaient donné raison à Jean-Louis Gasset. Par la suite ce fut beaucoup plus poussif avec l'ancien Dijonnais … A sa décharge, la posture et les choix de son entraîneur ne l'aident pas. Diony n'enchaîne pas les titularisations. Il est clairement vu comme un second choix en pointe et un second choix en joueur de couloir. Ce fut souvent le premier à faire les frais du coaching de Gasset et de la nette préférence accordée à Wahbi Khazri dans un rôle de n°9. Le premier à devoir s’exiler dans un côté pour favoriser le collectif.

Après, ce qui me dérange, c'est de voir Loïs Diony clairement supplanter Robert Béric dans les plans du club. Ok, le Slovène est en fin de contrat en juin et il partira libre mais j'ai quand même le sentiment qu'il n'y a pas photo entre les deux. Que ce soit sur le vécu à Saint-Etienne ou les qualités de finisseur. Contre Rennes, l'un comme l'autre sont passés à travers. Je ne considère donc pas ce match comme un réel révélateur de ce que doit être la hiérarchie. Mais je ne considère pas non plus la concurrence très équitable entre Diony et Beric, la situation contractuelle pesant sur une grosse partie du choix. »

Alexandre CORBOZ