par Raphaël Nouet

ASSE - Humeur : et si on on se posait quelques questions ?

Chaque semaine, Benjamin Danet, supporter invétéré de l’A.

S.S.E. et directeur général des Editions But!, vous donne son sentiment sur l’actualité des Verts.

Il est parfois curieux de constater à quel point les mois se suivent et les questions se ressemblent. Au cours de l’ère Galtier, que n’avons-nous pas dit, pas demandé, pas espéré, pour que notre équipe retrouve son visage d’antan. Propre, au fond, à ce que nous avons toujours aimé dans le Chaudron et ailleurs : un jeu porté vers l’offensive, empreint de générosité et d’allant. Une sensation, pour être tout à fait honnête, aperçue il y a quelques jours lors de la venue de l’AS Monaco à Geoffroy-Guichard quarante-cinq minutes durant.

Pour le reste, et ça aussi on se doit de le dire, il y a donc cette sempiternelle exaspération de voir une équipe résolument tournée vers la défensive au coup d’envoi, privée d’éléments offensifs capables de ne pas nous pousser dans nos trente derniers mètres. L’A.S.S.E. a pourtant réalisé un somptueux mercato, principalement axé sur l’offensive, qui ne se traduit pas à ce jour par des chiffres ou de probants résultats, à l’exception de Wahbi Khazri. On aimerait même que certaines choses changent, une bonne fois pour toutes, sans faire preuve de catastrophisme comme le soulignait Jean-Louis Gasset dans le Nord. Les voici.

Arrêter les défenses à cinq

Vous allez sans doute vous dire que l’A.S.S.E. n’évolue pas toujours avec une défense composée de cinq joueurs. C’était encore vrai à Lille puisque si l’on se réfère à la composition de Gasset, il y avait bien au coup d’envoi Kolo-Subotic-Perrin et Saliba. Problème, les deux milieux de terrain disposés sur les ailes ne sont pas, et ça dure depuis des lustres, des joueurs portés vers l’attaque. C’est ainsi que Kévin Monnet-Paquet passe le plus clair de son temps, et de son énergie, à revenir, à boucher les trous et à finalement perdre toute forme de lucidité dans la surface adverse. Il ne sert même plus à rien de s’attaquer à “KMP” tant celui qui a finalement prolongé dans le Forez a visiblement perdu tout instinct de buteur ou même de passeur décisif. Seule certitude : lorsqu’on débute une rencontre avec Monnet-Paquet, il faut bel et bien partir du principe qu’il s’agit d’un défenseur. Et certainement pas d’un bon pourvoyeur de ballons.

Se poser les bonnes questions avec Loïc Perrin

Il n’est pas toujours applaudi par les supporters stéphanois, mais dans son analyse d’après-match, à Lille, le consultant de Canal+, Pierre Ménès, a au moins eu le mérite de dire tout haut ce que certains supporters des Verts pensent tout bas depuis plusieurs semaines. On le cite : “Si les visiteurs ont eu plusieurs fois le contrôle du match, ils n’ont pas réussi à se créer de réelles occasions. Ils ont réduit la marque en transformant un penalty généreusement accordé à Khazri. D’ailleurs, de manière générale, l’arbitrage de ce match a été extrêmement médiocre. Lille continue sa marche en avant et sa saison assez exceptionnelle pour l’instant. Pour “Sainté”, c’est un coup d’arrêt dont le symbole est Loïc Perrin. Alors, je sais bien que c’est le capitaine emblématique des Verts et une légende à Geoffroy-Guichard mais son début de saison est très difficile et il a clairement failli aujourd’hui”. C’est un fait et même un constat, soulevé par tous les observateurs réguliers des Verts : le capitaine Loïc Perrin réalise sans doute l’un de ses plus mauvais débuts de saison. Ce qui, on le sait, ne lui est pas arrivé depuis une bonne dizaine d’années. Difficile, tant le joueur paraît affuté, de mettre en cause un problème physique. Peut-être plus le placement. Seule certitude, Jean-Louis Gasset va devoir faire preuve d’une grande intelligence pour résoudre le problème. Un replacement sur l’aile ? On ne sait. Mais en attendant, la défense centrale de nos Verts paraît empruntée comme rarement elle l’a été.

Régler le positionnement de Khazri une bonne fois pour toutes

Un match, il est la seule pointe. Un autre, il évolue dans une position plus reculée, avec à ses côtés Loïs Diony. Pas de poste fixe, mais une fois encore un constat qui s’impose : Wahbi Khazri n’a toujours pas trouvé la juste place. Et n’apporte pas au collectif toute ce que son talent laisse imaginer. Au cœur du débat, et puisque le football se joue à onze, son entente avec les autres éléments offensifs (quand ils jouent, on va y revenir). La doublette Cabella-Khazri ne fonctionne pas comme elle devrait tant l’ancien Marseillais reste sur un côté sans repiquer à chaque fois au centre. Idem avec Diony, les deux joueurs semblant parfois même se marcher sur les pieds. Khazri, au regard de sa technique au-dessus de la moyenne, peut certes finir les actions (comme contre Monaco), mais, par son positionnement, ne participe pas au jeu comme il pourrait le faire. Résultat, moins de fluidité et, surtout, peu d’occasions de buts sérieuses. Car à Lille, les Verts ont marqué sur un pénalty généreusement accordé. Des occasions nettes ? On les cherche…

Expliquer aux joueurs qu’une équipe sur le papier, ce n’est pas une équipe

On le sait, et même tout le monde le sait : l’A.S.S.E., sur le papier, a un très bel effectif. Sans doute même le plus fourni que nous, supporters, ayons connu depuis de très nombreuses années. Problème : les joueurs, aussi bons soient-ils, ne parviennent pas à se montrer face aux cadors de la Ligue 1. Face au PSG, ils ont été inexistants. A Lille, pas beaucoup mieux. Un vrai problème de régularité donc. Et peut-être même un souci de mentalités quand on se réfère aux propos de Gasset dans la semaine qui a précédé la rencontre à Lille. “On n’est pas à un quart du championnat, il reste beaucoup de travail… En 48 heures, il va falloir retrouver l’esprit qui nous a permis de gagner trois fois de suite. Plus on va se rapprocher du match, plus on va serrer la vis, et rappeler que la semaine a été un peu “thalasso”.” Le propos est tout de même surprenant car c’est après tout Gasset qui concocte les séances. Et on a du mal à croire que les joueurs ne se doutent pas qu’un match face au LOSC demande un sérieux investissement. En attendant, les Verts ont montré contre Monaco de jolies choses. Moins, beaucoup moins, lors de leurs sorties précédentes. Et pour parvenir à ce que tout le peuple Vert attend, c’est-à-dire une qualification européenne, il va sérieusement falloir se mettre au taf. Et prouver que l’équipe a aussi de la gueule sur un terrain.

Utiliser nos forces vives… et pas que sur le banc de touche

Il est certes plaisant de se dire que l’équipe que vous supportez a de la réserve. Et qu’elle dispose d’éléments capables de faire la différence sur son banc de touche. C’est le cas à l’A.S.S.E. avec, entre autres, Hamouma, Beric, Nordin et même Diony. Résultat ? Pas probant, non. Robert Beric use son short sur le banc depuis des semaines et n’apporte plus grand-chose. Romain Hamouma, quand il joue, traverse les rencontres comme un fantôme. Loïs Diony, lui, semble mieux que la saison dernière, une évidence, mais ne peut retrouver une totale confiance avec des titularisations épisodiques. Quant à Arnaud Nordin, il n’a pas vraiment assez de temps de jeu pour s’inscrire dans la durée. Ce que l’on aimerait, également, c’est que Gasset use plus de ses pistes offensives dès le début de match. Qu’on ait des joueurs capables de faire reculer le bloc adverse et non le seul Khazri en pointe. Et non un ou deux défenseurs de plus avec des Monnet-Paquet et Salibur qui passent leurs temps à revenir derrière. Bref, que notre équipe appuie là où elle peut faire mal : avec ses attaquants.

B.D.

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