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ASSE - Mercato : les petits secrets de Nolan Roux

Arrivé de Lille à Saint-Etienne cet été pour redorer une attaque stéphanoise en berne, Nolan Roux tentera par la même occasion de relancer sa carrière.

Portrait de l’attaquant vedette des Verts vu par ses proches et ceux qui l’ont côtoyé.

L’aventure Lilloise a donc finalement pris fin pour Nolan Roux. Après quasiment quatre ans de loyaux services, le buteur français s’est engagé à Saint-Etienne pour environ deux millions d’euros. L’occasion de se relancer pour un élément que notre correspondant à Lens, Benoît Dequevauviller, qui l’a côtoyé à ses débuts en professionnel, décrit comme “terriblement habile devant le but”.

Né en 1988, à Compiègne, Nolan commence l’apprentissage du football dans le club de Beauvais, où officie aussi son père, Bruno Roux. Premier soutien de Nolan Roux, Bruno a lui-même été joueur professionnel, au PSG et au Red Star notamment. “Depuis son plus jeune âge, Nolan marque beaucoup. Il a toujours eu ce petit truc en plus dans la zone de vérité, avec à chaque fois cette envie d’aller vers  l’avant”, se remémore Bruno Roux.

Un joueur intègre et discret

Un talent certain, que tous ceux qui ont côtoyé Nolan s’accordent à reconnaître. Le défenseur Fabien Laurenti qui a vécu les premiers pas du gamin en professionnel, à Lens, où il venait juste de sortir du centre de formation se souvient : « Il s’entraînait souvent avec le groupe pro, c’était un joueur intègre, discret. Il était toujours à l’écoute, attentif. A l’époque déjà on pouvait apercevoir quelque chose chez lui, on voyait qu’il avait du potentiel, mais malheureusement ce n’est pas à Lens qu’il a pu en profiter… ». Le maillot Sang et Or, il ne l’a en effet porté que deux fois, lors de la saison 2008/2009. Afin de jouer, Nolan préfère partir : « Son départ à Lens intervient au moment où le club monte, explique son père, ça aurait donc été difficile pour lui de jouer en Ligue 1. Pour un jeune du centre de formation, c’est dur de jouer dans ces conditions. Mais ce n’est pas Lens qui l’a sorti, c’est lui qui a fait le choix d’aller à Brest » rappelle-t-il.

Un choix qui va s’avérer payant, puisqu’après deux saisons et demi à Brest (de 2009 à janvier 2012) Nolan Roux apparaît comme l’un des meilleurs avant-centre de Ligue 1. Fabien Laurenti, prêté à Brest pour six mois en 2010, peu après l’arrivée de Roux raconte : « A Brest avec lui, ce fut six mois de rêve ! L’équipe tournait super bien, il y avait un bon état d’esprit, et Nolan était en pleine forme. Là il s’était vraiment affirmé, on était passé  d’un jeune qui arrivait sur la pointe des pieds à Lens, a un attaquant confirmé à Brest. Huit fois sur dix lorsque Nolan tirait, c’était cadré, et en plus, très souvent aussi il y avait but ».  « A Brest tout allait bien parce que c’est l’organisation de jeu brestoise qui correspondait parfaitement à Nolan, c’était une équipe qui se projetait tout le temps vers l’avant, avec des joueurs qui partaient vite sur le côte et servaient dans l’axe. C’était le style de jeu qui lui plaisait » analyse le paternel.

A Brest, Roux a donc trouvé un équilibre idéal sur le terrain, mais aussi en dehors. Martial Goarnisson, correspondant de But! Brest, le confirme : « C’est un joueur très axé sur sa famille, qui y tient beaucoup. L’un de ses passe-temps favori à Brest c’était la pêche. Il était un peu dans un cocon. On dit souvent qu’il y reviendra un jour, avant la fin de sa carrière ou non. Il y retourne souvent, et sa femme est très attachée à la ville aussi ».

Il poursuit : « Ses points forts sont sa spontanéité et sa capacité à multiplier les courses. Ça doit être dur de le prendre au marquage, tellement il court partout dans tous les sens.  C’est d’ailleurs un peu cela son défaut, il n’est pas assez discipliné tactiquement, et si ça ne posait pas de problème à Brest, c’était parfois un problème à Lille, ou il empiétait dans des zones où il n’avait rien à faire ». Lille justement. Après une première saison où le buteur brestois inscrit quinze buts, et deux années plus compliquées en raison des blessures, Nolan s’engage en janvier 2012 pour quatre saisons et demi au LOSC.

Les galères lilloises

Benoît Pedretti, qui a joué avec l’intéressé deux ans durant, garde un bon souvenir de celui-ci : « C’était quelqu’un de sympa, qui rigole bien, qui est agréable à vivre, calme. J’aimais jouer avec lui parce que c’est un joueur qui prend souvent la profondeur, qui est capable de tirer dans des positions parfois pas si évidentes, et qui fait mal aux défenses. A Lille il est arrivé pour remplacer Moussa Sow, il s’est très vite intégré au groupe, ça se passait très bien en dehors du terrain, mais aussi sur la pelouse, puisqu’il a commencé à mettre but sur but. Mais c’est un joueur qui a besoin de confiance pour être au meilleur de lui-même.»

Un état d’esprit qui va être mis à mal par la suite : « Après, Tulio De Melo est revenu, et il a rejoué direct, donc on sentait Nolan un peu frustré. Et c’est normal je pense, pour lui, puisqu’on l’avait quand même fait venir pour plusieurs millions d’euros, en lui offrant un contrat de quatre ans et demi, d’autant plus qu’il avait fait de bons débuts » explique l’ex-international.

Benoit Dequevauviller ajoute : « Il a ensuite été très effacé derrière Salomon Kalou puisque Garcia le faisait jouer sur le côté en mettant Kalou dans l’axe. Girard a continué à le faire jouer sur le côté… Il était complétement inefficace à cette position. Il n’a jamais joué au poste qui lui correspondait donc c’était dur pour lui. On ne peut pas dire que son passage au LOSC ait été une joie incroyable.»

Quand on évoque avec lui les différentes tensions qui auraient pu survenir entre Nolan Roux et ses entraîneurs, son père expose : « Il n’y a jamais rien eu de cela. Ceux qui le connaissent savent que Nolan n’a jamais eu aucun problème avec ses entraîneurs, ce n’est pas un de ces gars qui va se vexer pour un rien. On parle de Tulio de Melo, Salomon Kalou… mais ces mecs-là sont partis et lui est resté, affirme-t-il. On dit qu’il a été moins bon à Lille, mais c’est parce que le système de jeu lui correspondait moins qu’à Brest. Quand vous jouez en 4-4-2 et que les ailiers ne vous font jamais de centre…. On ne peut pas marquer si on n’a pas de situation de but ».

Une situation somme toute compliquée. Alors quand Roux apprend dans la presse qu’Hervé Renard, arrivé pour remplacer René Girard cet été, ne compte pas sur lui la saison prochaine, il décide de partir. Vers Saint-Etienne, et de nouveaux défis, dont la Ligue Europa. Fabien Laurenti se réjouit de ce choix : «  Même si j’ai arrêté ma carrière, je continu à le suivre, et je suis très content qu’il ait signé dans un club comme Saint-Etienne, parce que c’est un club familial, où Nolan peut retrouver la confiance. Il peut s’imposer comme titulaire dans cette équipe, il en a les moyens »

Avant peut-être de revenir à Brest ? Son père en doute : « Il ne m’a jamais parlé de son retour à Brest.  Mais on ne parle pas souvent de ça en dehors des terrains. Lui c’est un joueur très concentré sur le terrain, mais qui ne se prend pas la tête sur toutes ces histoires une fois en dehors. N’empêche que sur le terrain, il est à fond ». L’envie de marquer, toujours.nolan_une

 

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Pour résumer

Arrivé de Lille à Saint-Etienne pour redorer une attaque stéphanoise en berne, Nolan Roux tentera par la même occasion de relancer sa carrière. Portrait.

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