par julien.demets

ASSE : argent, quenelle, 13 novembre... Assou-Ekotto répond aux polémiques

Considéré comme une "grande gueule" dans le paysage aseptisé du ballon rond, le défenseur de l'AS Saint-Étienne Benoît Assou-Ekotto n'hésite jamais à exprimer des opinions parfois à contre-courant de la pensée générale.

Une nature qui lui a valu par le passé quelques procès auxquels il répond ce mardi matin dans L'Équipe.

Il joue au foot "pour gagner de l'argent"

"En Angleterre, les gens ont adhéré à mon discours. 'Enfin un joueur réaliste et honnête !' Pour ça, c'est pro. En France, ils n'étaient pas prêts à entendre ça. C'est plutôt du genre : 'Les footballeurs sont trop payés !' C'est ce que dit un collègue de ma mère qui oeuvre avec elle dans une association aidant les migrants à parler français. Elle lui a répondu : 'Pourquoi tes fils ne jouent pas au foot ?' Il croit quoi, lui ? Qu'on a un bac -4 et que des gens au-dessus de nos têtes sont assez stupides pour nous payer à perte ? Non. Le mec, il met ses billes dans le sport pour les récupérer et gagner du fric."

Son soutien à Anelka après sa quenelle

"C'est vrai, je l'ai félicité sur Twitter pour son geste anti-establishment. Si son geste était, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, antisémite, je ne l'aurais pas fait. En Angleterre, ils ont des spécialistes anglais d'un problème français... Si j'étais quelqu'un de mauvais, j'aurais dit : 'J'assume. Ne me donnez pas à manger.' Mais je ne le suis pas. Pas plus que raciste. Je ne regrette donc pas mon soutien car M. Anelka n'a pas fait un geste antisémite. Aujourd'hui, avec la mondialisation, on a des amis de toutes races et de toutes religions. C'est encore plus con d'être raciste."

Son refus de porter un brassard après les attentats du 13 novembre

"Un peu avant, il y a eu un attentat dans le nord du Cameroun et on m'a refusé le droit de porter un brassard noir pour un match de Ligue Europa. Je connais le principe du 'mort au kilomètre' : un assassin qui tue deux personnes dans le 16e arrondissement de Paris fera plus de bruit que s'il en tue cent à l'autre bout du monde. Mais comme je suis quelqu'un de très droit, je ne vois pas pourquoi je devrais porter un brassard pour des morts à Paris et pas au Cameroun. Je ne suis ni blanc ni noir, à part ma couleur de peau. Pour moi, il n'y a pas de morts VIP."

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Pour résumer

Benoît Assou-Ekotto exprime parfois des opinions à contre-courant de la pensée générale. Le défenseur stéphanois répond aux critiques dans L'Équipe.

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