par julien.perez

RC Lens - Mercato : Duverne, un destin à la Raphaël Varane ?

A 19 ans, Jean-Kévin Duverne s’est imposé comme un titulaire indiscutable dans l’esprit d’Alain Casanova.

Logique ! Le jeune défenseur central avait tapé dans l’œil du coach dès son arrivée à la tête du RC Lens. 

On attendait Jean-Ricner Bellegarde et c’est finalement Jean-Kévin Duverne, son compère de la formation lensoise, qui est en passe de devenir la révélation de cette saison 2016-17 ! Si le jeune milieu de terrain avait, contre toute attente, débuté le championnat en position de titulaire avant de disparaître des écrans radars, le tout aussi jeune défenseur central, lui, est arrivé à pas de souris mais ne semble plus prêt de lâcher le haut de l’affiche. Et avec quel brio ! Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance. Même l’intéressé n’en revient pas… “Je me suis un peu surpris moi-même, admet tout tranquillement Jean-Kévin Duverne. En début de saison, j’imaginais disputer une dizaine de matches. Je voulais surtout essayer d’être dans le groupe une vingtaine de fois. Mais là, c’est allé très très vite.”

Avec seize matches disputés en dix-sept journées de championnat, la jeune pépite de La Gaillette est tout bonnement devenue un titulaire à part entière… “C’est l’image que je me fais d’un défenseur moderne”, dit de lui son entraîneur. On comprend mieux pourquoi Alain Casanova n’a pas tergiversé longtemps avant de le lancer dans le grand bain.  D’autant que son jeune défenseur lui avait rapidement tapé dans l’œil… “Dès l’instant où il l’a vu, il nous a dit : “Attention, ça va être costaud !””, raconte aujourd’hui directeur sportif du RC Lens, Jocelyn Blanchard. D’ailleurs, lui aussi a certainement été un peu surpris par cette fulgurante ascension au vue des dernières années… “Quand je l’ai reçu, il y a deux ans, on s’était mis d’accord sur un contrat stagiaire qui l’intégrait directement chez les pros, se souvient Blanchard. Or, il a mal subi les trois-quatre derniers mois de son adaptation chez les pros. Il pensait peut-être que ca allait arriver plus vite. Et ça l’a un peu perturbé dans sa préparation et dans son année. Il a eu la tête à l’envers et du mal à s’y remettre.” Le joueur lui-même le reconnaît ! “L’année dernière a été compliquée, admet sans sourciller Jean-Kévin Duverne. Mentalement, il fallait être costaud. J’avais un petit manque de confiance. Mais Eric Sikora et Daniel Moreira m’ont remis dans le bain. Ils me parlaient presque tous les jours.” Peut-être le temps nécessaire pour réaliser alors que le rêve était en train de devenir réalité… “Et puis, je pense qu’il a eu un déclic, assure Jocelyn Blanchard. Il s’est remis au travail. Il a compris la situation et il s’est donné les moyens de réussir.” Cette situation de blocage avait-elle quelque chose de normal ? “Il y a toujours un cap mental à passer, confirme le patron de la formation lensoise. Et ça n’arrive jamais tout seul. Parfois, il n’y a pas d’opportunité ou le jeune ne fait pas tout ce qu’il faut pour y arriver. Mais dès l’instant où Jean-Kévin a fait ce qu’il fallait, ça a été une bonne surprise pour nous. Mais ça a surtout été une bonne révélation pour le coach.”

Blanchard : « Il a eu un déclic »

Et puis, il faut dire aussi que les circonstances lui ont filé un sacré coup de main. La blessure au long cours de Mohamed Fofana et la crise d’adolescence tardive de Loïck Landre lui ont largement entrouvert la porte ! Mais encore fallait-il s’accrocher dans le temps… Car, en foot, entrer est une chose, durer en est une autre ! “Aujourd’hui, il est titulaire en Ligue 2. Et on peut même dire un titulaire indiscutable, notre encore Blanchard. Mais il a été le chercher tout seul. Alors qu’il y a un an et demi, il était remplaçant en U19.” Jean-Kévin Duverne est donc en passe de devenir la révélation de la saison. Mais pour autant, il ne se met aucune pression sur les épaules. “Pour un jeune joueur, ce n’est que du bénéfice, explique le défenseur central. Je prends ce qu’il y a à prendre, j’essaye de donner le meilleur de moi-même !” Et sa progression de match en match semble l’amarrer un peu plus au port à chaque sortie. “Il a une belle constance, reconnaît son directeur sportif. Il n’a pas commis de grosses erreurs. Il n’a pas de trous…”

« Il ne sera pas moins bon que Varane »

Quelles sont ses qualités ? “C’est quelqu’un qui sait bien défendre, explique encore Jocelyn Blanchard. Il est intelligent dans le placement. Et dès l’instant qu’il a récupéré le ballon, il s’applique à bien relancer. On sait bien que la L2 est différente de la L1 mais c’est rare qu’il dégage le ballon. Même dans des situations dangereuses, il cherche à bien relancer alors qu’on se dit qu’il ferait mieux de dégager. Mais à l’arrivée, il trouve des solutions pour relancer propre et faire repartir la machine.” Le joueur le reconnaît lui-même… "J’essaye toujours d’être le plus propre possible, confirme Jean-Kévin Duverne. Même si une passe est difficile, je vais essayer de la tenter. Si je la rate une, deux ou trois fois, et même au risque de prendre un contre, je vais la retenter une quatrième fois…” Et en plus, il est lucide le jeune défenseur “sang et or” ! “J’ai progressé dans certains domaines. Mais il y a encore beaucoup de travail et de progrès à faire !” Le fait d’être pro ne lui donne-t-il pas le sentiment d’avoir bouclé la boucle ? “Non, on est content, heureux ! Mais pas relâché. Ça donne envie de faire encore plus…”, assure-t-il d’une voix calme. Et ses partenaires ne semblent pas être les derniers à le mettre dans les meilleures conditions : “Avec Dusan (ndlr : Cvetinovic), ça se passe très bien ! Il me parle beaucoup. Douchez aussi me parle et m’encourage. Kenny Lala, qui est de mon côté, également. C’est presque lui qui me donne le plus de conseils. Jouer à côté de lui est très bénéfique. Je prends beaucoup d’expérience…”

Aujourd’hui à Lens, tout le monde est unanime pour vanter les qualités techniques du jeune joueur. Mais Jocelyn Blanchard n’apprécie pas que ça… “Il a toujours eu un bon comportement, note-t-il. Mais il a aussi une belle attitude. Il est concentré, appliqué. Il ne fait pas de bruit. Il ne saute pas sur la table mais il sait se mettre en valeur. Il est conscient de là où il est mais il a aussi conscience qu’il a encore du travail pour aller plus loin.” Plus loin, certes… Mais  jusqu’où ? “En tout cas, sa progression ne peut être que positive. Il n’a que 19 ans. Vu là où il est aujourd’hui, il ne peut pas régresser. Il va accumuler de l’expérience. Il ne pourra qu’être meilleur dans le futur. Pour moi, il ne sera pas moins bons que ceux qui ont quitté le club, Varane ou Aurier.” Des noms qui plaisent d’ailleurs beaucoup à Jean-Kévin Duverne : "Ce sont toujours des exemples. Dans la tête, on se dit que l’on va essayer de faire la même carrière qu’eux…” Ne demandez pas au Parisien de naissance, arrivé à l’âge de treize ans à La Gaillette, quels objectifs il s’est fixé, il ne souhaite pas en parler. En revanche, il le dit : “Je me sens très bien à Lens !”. Peut-être car on ne lui a pas appris que le football… “J’ai un très grand souvenir de coach Raymond que j’ai eu en U17, tient-il à préciser. Il ne nous formait pas uniquement comme joueurs mais plutôt comme hommes. Il est strict et rigoureux dans ses choix. C’est bien pour les joueurs…” Voilà donc une affaire qui roule, comme on dit dans les corons du Pas-de-Calais !

Benoît Dequevauviller

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Pour résumer

A 19 ans, Jean-Kévin Duverne s’est imposé comme un titulaire indiscutable dans l’esprit d’Alain Casanova au RC Lens. Logique !

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Rédacteur
julien.perez

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