ASSE : Claude Puel, deux ans après (2/2)
par Benjamin Danet
Détail

ASSE : Claude Puel, deux ans après (2/2)

Arrivé sur le banc de touche de l'ASSE au tout début du mois d'octobre 2019, en succession de Ghislain Printant, Claude Puel ne parvient guère à faire l'unanimité. En raison de mauvais résultats, de méthodes décriées et d'un contexte économique ô combien plombant.

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Un joueur perdu, des caisses vides 
 

Il est impensable, et surtout pas honnête, de vouloir faire le bilan de Claude Puel sans rappeler à quel point il est arrivé au mauvais moment. Oui, un mauvais moment car c'est celui choisi par les dirigeants de l'ASSE pour lui faire comprendre à quel point la santé financière du club était mauvaise. Des années durant, nous avions pourtant chaque saison droit au traditionnel communiqué de la direction, vantant la bonne gestion du club. "   L’examen du rapport financier 2016-2017 du football professionnel français et des comptes des clubs, récemment rendus publics par la LFP après validation de la DNCG,, confirme la saine gestion de l’AS Saint-Etienne. L’ASSE est le seul club de Ligue 1 qui n’a pas subi de pertes lors des sept dernières saisons. L’exercice 2016-2017 témoigne de la pertinence de son modèle économique, lequel lui a notamment permis de dégager, lors du dernier mercato, les ressources nécessaires au renforcement de son effectif professionnel. Disposant du huitième budget de Ligue 1et de la huitième masse salariale, l’ASSE s’attache depuis plusieurs années à contrôler ses charges afin de créer les conditions d’un développement pérenne." 

La situation était en réalité bien différente. Et pendant que l'on perdait nos plus grands espoirs (Zouma, Saliba), que l'on touchait des chèques importants (vente Cabella), des emprunts étaient contractés pour répondre à la masse salariale sans cesse grandissante. A son arrivée, le Castrais est vite mis au parfum et sait que les gros salaires (Khazri, M'Vila, Perrin, Ruffier, Debuchy) sont voués à évoluer sous d'autres cieux. Hors de question, toutefois, de ne pas les faire jouer, et de se saborder en Ligue 1 alors qu'avant l'arrêt des compétitions (Coronavirus oblige), les Verts flirtent avec la zone rouge. En revanche, à l'aube de son second exercice, Puel tente de faire un premier coup de balai. Priorité est donnée aux jeunes, et certains anciens ont déjà. compris qu'ils pouvaient partir. C'est le cas pour Ruffier et Perrin, c'est le cas pour M'Vila (parti à l'Olympiakos), et c'est même tenté pour Khazri et Boudebouz à qui on montre le chemin des tribunes ou du vestiaire les jours de match. Puel ne peut alors imaginer que le pire est à venir et que sa politique de jeunes souffre de son premier effet : l'exposition des plus talentueux. Résultat, le défenseur central, Wesley Fofana, étincelant depuis des mois et qui avait été augmenté (75 000 euros mensuels), arrive dans le viseur de Leicester dans les derniers jours du mercato 2020. Puel ferme aussitôt la porte, déclare que le joueur ne partira pas...avant de le laisser traverser la Manche pour 35 millions d'euros. " On avait fait un super début de saison mais la perte de Fofana, qui était nécessaire, a changé quelque chose et avec la perte du diffuseur, la pandémie, que pouvions-nous faire ? Il fallait assurer les salaires des salariés et avoir un discours de vérité." De discours de vérité, il n'y en eut jamais. Ni des dirigeants, ni de Puel avant qu'il ne partage l'état désastreux des finances du club. Ce qui, en toute honnêteté, l'empêche depuis deux ans de faire ce qu'il veut. 



Anciens, jeunes, des discours à géométrie (très) variable... 


Le talent n'a pas d'âge, on le sait. Seul problème, il se monnaye et lorsqu'un club ne dispose pas de moyens suffisants pour recruter, comme c'est le cas de l'ASSE, il se doit de faire confiance à ses joueurs. Pas vraiment ce qu'il s'est passé dans le Forez ces derniers mois, au égard aux choix du coach parfois incompréhensibles. Des exemples ? Romain Hamouma, en premier lieu. Techniquement au-dessus des autres, élément important (6 buts inscrits) d'une attaque en pleine déconfiture la saison dernière, l'ancien caennais arrive en fin de contrat à la fin juin, sans qu'une quelconque rendez-vous soit pris avec les dirigeants. Compter sur Abi, Krasso et/ou Nordin, et ne pas conserver Hamouma, c'est un drôle de choix opéré par Puel, qui décide de tout. Il faudra attendre des semaines pour que le joueur finisse, enfin, par obtenir un rendez-vous et signe une saison supplémentaire. On a connu des soutiens plus francs....Et que dire de Wahbi Khazri, laissé pour compte en début de saison dernière et à qui l'ASSE peut pourtant dire merci pour le maintien. 
Sans cesse félicité pour sa politique de jeunes, Puel semble avoir avec ces derniers beaucoup plus de compréhension et de patience. Des exemples ? Charles Abi, à qui il a continué de faire confiance un an et demi alors que le vainqueur de la Gambardella n'a jamais mis un pied devant l'autre. Autre cas, et on va y revenir, Adil Aouchiche, en qui Puel a fondé d'immenses espoirs. L'ancien du PSG, quatorze mois après son arrivée, enchaîne les matches décevants et ne montre rien. Sans jamais disparaître du groupe. Un constat qui prévaut également pour Nordin et Zaydou Youssouf. 


Mercato Fiasco

Il est une chose de ne pas avoir d'argent et une autre de ne pas savoir dépenser le peu qu'il vous reste. Et à ce sujet, les choix de Puel lors des mercatos se sont tous avérés être de cuisants échecs. Jean-Philippe Krasso, signé par ses soins ? Prêté la saison dernière au Mans et toujours pas titulaire. Adil Aouchiche ? Avec une prime à la signature conséquente, l'ASSE a investi sur lui. Pour un résultat ô combien décevant, l'ancien parisien n'ayant rien montré depuis son arrivée dans le Forez il y a plus d'un an. Mais la palme du raté, pour Puel, a été distribuée la saison dernière avec deux joueurs presque sytsématiquement blessés. On fait référence ici au Grec Retsos, arrivé du Bayer Leverkusen, et à l'attaquant français, Anthony Modeste, totalement transparent et titulaire à l'infirmerie après sa venue au Mercato d'hiver. Deux élements que tout le monde savait fragiles, y compris Claude Puel. Reste désormais à savoir si Ignacio Ramirez sera une réussite dans les prochaine semaines... 


Et maintenant ? 
 

Claude Puel va effectuer sa troisième saison à l'ASSE. Avec son poste de manager et son salaire conséquent. Quoi qu'il advienne, le club ne pourra jamais se séparer de lui, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo n'ayant pas les moyens nécessaires. En revanche, Puel sait déjà qu'il ne pourra prolonger son contrat, le club étant en vente depuis des mois. Impossible, en effet, de prendre le risque d'associer au club un entraîneur certes réputé mais avec  un gros salaire. Le Castrais, comme tous les salariés du club, va donc attendre et voir.

A qui sera vendu l'ASSE, si elles est vendue...Lui, à la différence de certains, pourra toujours se décider à regaredr certaines offres, si offres il y a, dès noël prochain. Pour avoir le temps de se retourner. Il sera alors temps de refermer la page Puel. Et celle d'une double présidence. 
 

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Pour résumer

Arrivé sur le banc de touche de l'ASSE au tout début du mois d'octobre 2019, en succession de Ghislain Printant, Claude Puel ne parvient guère à faire l'unanimité. En raison de mauvais résultats, de méthodes décriées et d'un contexte économique ô combien plombant.

Benjamin Danet
Rédacteur
Benjamin Danet

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