Crémillieux, ici en sélection nationale
Crémillieux, ici en sélection nationaleCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
INTERVIEW

ASSE – Exclu BUT ! : ses souvenirs du centre de formation, Ruffier, Moulin, sa situation... l'ancien Vert Nathan Crémillieux s'est confié

Nathan Crémillieux revient sur ses 7 saisons passées à l'ASSE, de 13 à 20 ans. Actuellement sans club, le portier ardéchois de 21 ans est dans l'attente d'un nouveau challenge. Entretien.

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But ! : Nathan, vous êtes revenu vivre en Ardèche ?

Nathan Crémillieux : Oui, tout à fait. J'habite actuellement chez mes parents, à Guilherand-Granges.

Vous êtes sans club depuis l'été dernier. Comment parvenir à garder le moral ?

C'est sûr que ce n'est jamais évident de traverser ce genre de situation. Mais ça peut faire partie de la vie d'un footballeur. Il faut être prêt à pouvoir rebondir. Je pense que ça peut être une étape dans ma carrière. Je prends beaucoup de recul par rapport à la situation, d'autant plus avec ce qui est en train de se passer avec la crise sanitaire. Mentalement, je continue à m'investir et à être concerné par mon métier, et ce que je veux faire dans la vie : devenir footballeur professionnel. J'ai quand même quitté le foyer familial à 13 ans. Je me suis construit une certaine maturité.

Comment vous entretenez-vous physiquement ?

J'ai la chance d'entretenir de très bonnes relations avec mon premier entraîneur, que j'ai eu à Valence lorsque j'étais petit. Grâce à lui, je fais des entraînements spécifiques dans les buts. Deux à trois fois par semaine. Et en complément, je fais tout ce qui est cardio, je continue à aller courir. J'essaie de me maintenir à un bon niveau sportif, pour être prêt à toute éventualité.

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« Je vais être honnête, c'est vrai que je ne m'attendais pas à être dans cette situation aussi longtemps. Mais le plus important, c'est de s'en sortir »

Avez-vous eu des contacts pour un nouveau challenge ?

Oui bien sûr, il y a eu des contacts. Mais avec la Covid, ce n'est pas simple. Ça a pas mal compliqué les choses. Je devais aller dans des clubs, mais à cause du virus, cela ne s'est pas fait. Après, je vais être honnête, c'est vrai que je ne m'attendais pas à être dans cette situation aussi longtemps. Mais le plus important, c'est de s'en sortir. Ce que l'on retiendra, ce n'est pas que je sois rester un an sans club, mais la façon dont je me suis relevé. En tout cas, je fait tout pour.

Avez-vous eu des pistes auparavant pour quitter l'ASSE ?

En 2018, j'avais eu des propositions. J'avais déjà compris à ce moment-là que c'était compliqué pour moi de continuer à l'ASSE. J'avais émis le souhait de partir afin de continuer ma progression. Chose qui n'a pas été possible parce que la direction a refusé. Dans les catégories de jeunes, lorsque l'on vous propose un contrat stagiaire, on est obligé de signer sinon c'est très compliqué pour le club, qui doit mettre beaucoup d'argent à côté. J'étais international à cette époque, et c'est vrai que j'avais de belles pistes.

Des clubs professionnels ?

Oui, aussi bien en France qu'à l'étranger.

Êtes-vous encore en contact avec la génération 2000, avec qui vous avez joué en équipe de France U17 ?

Oui, toujours. J'entretiens de très bonnes relations avec Yacine Adli, avec qui j'échange très souvent. Même avec Maxence Caqueret et Amine Gouiri. On entretient encore de très fortes relations. Je suis content pour eux qu'ils aient réussi à percer rapidement en Ligue 1.

Êtes-vous dans l'optique de retrouver un club professionnel ou plutôt de repartir d'un peu plus bas ?

Je n'ai pas d'attentes particulières. Aujourd'hui, je recherche le meilleur projet sportif. Quelque chose qui peut me correspondre et me lancer à fond dedans. Et prendre du plaisir sur les terrains.

Comment avez-vous appris que l'ASSE ne souhaitait pas vous conserver ?

On le ressent déjà dans la saison. Par rapport à la manière dont on est géré, au temps de jeu. Petit à petit, on se fait une idée là-dessus. On le voit un peu, mais on essaye malgré tout de se battre pour garder sa place.

« Ce que je retiendrai le plus à Sainté, c'est que je n'ai jamais perdu un derby »

Vous avez payé la forte concurrence avec Stéphane Ruffier, Jessy Moulin et Stefan Bajic ?

Personnellement, la concurrence, je l'ai toujours appréciée. Je sais que pour rester au plus haut niveau, il faut être meilleur que tous ceux qui sont devant toi, et aussi ceux qui sont derrière, pour continuer à être devant. J'ai toujours aimé ça. C'est ce qui permet de me dépasser au quotidien, et être meilleur chaque jour. Est-ce que ça a joué en ma défaveur à Saint-Étienne ? Je ne pense pas. Il y a d'autres facteurs que l'on ne maîtrise pas. Mais sur le terrain, j'ai toujours pris positivement cette compétition avec de très bons gardiens. Et j'ai apprécié être avec eux.

Cette concurrence vous a malgré tout permis de progresser ?

Oui, ce sont des gardiens qui ont un certain vécu, de l'expérience. Chacun différemment. Par exemple, Ruffier avait une expérience plus élargie, au niveau même international. Ils avaient chacun des paramètres différents, donc c'était bien d'apprendre à leur côté, de voir comment ils évoluaient au quotidien et de prendre chaque détail, chaque point positif, pour m'améliorer. Mais forcément, c'est toujours agréable d'évoluer avec des gardiens de bon niveau. Repousser ses limites tous les jours, ça ne peut que te faire devenir meilleur.

Quelles relations entreteniez-vous avec Fabrice Grange ?

Je m'abstiendrai de tout propos. Parfois, le silence est plus éloquent que des mots. On restera sur du silence. Je n'ai rien à dire sur cette personne.

Avez-vous des regrets de ne pas voir pu signer un contrat professionnel dans votre club formateur ?

C'est toujours regrettable de faire sept années et de ne pas finaliser par un contrat professionnel. Mais je remercie le club pour tout ce qu'il m'a appris. S'ils n'ont pas voulu me proposer un contrat professionnel, c'est leur choix. À moi de leur montrer qu'il se sont trompés à mon sujet. Mais je ne retiens que du positif.

Quel souvenir retiendrez-vous le plus ?

Même si je n'étais pas titulaire, le parcours en Gambardella a été super. On avait un groupe qui était très homogène, on s'entendait tous très bien, on sentait une bonne dynamique. Mais ce que je retiendrai le plus à Sainté, c'est que je n'ai jamais perdu un derby. Pourtant, j'en ai joués sept. Ce sont des matches qui ne sont pas faciles à gérer.

Avec quels joueurs de l'ASSE êtes-vous encore en contact ?

J'échange toujours beaucoup avec mes deux meilleurs amis à l'ASSE, Jordan Halaïmia et Charles Abi. Même avec les plus jeunes du groupe des générations 2001-2002, avec qui on a pu gagner la Gambardella. J'ai gardé de très bons contacts. Même avec certaines personnes du club, comme ceux qui s'occupent des équipements.

Quel est le joueur qui vous a le plus impressionné ?

Quand j'étais au centre de formation, j'étais dans la même chambre que Naïs Djouahra. Aujourd'hui, il appartient à la Real Sociedad. Il a eu la chance de très bien rebondir. À cause de son manque de physique, il avait été un peu mis de côté. Mais tout le monde savait qu'il avait quelque chose de plus que les autres.

« Jessy est très sérieux dans tout ce qu'il fait. C'est un gardien qu'il faut avoir en exemple dans le football »

Jérémie Janot était l'une de vos idoles...

Quand j'étais plus jeune, et qu'on allait au stade, c'était lui qu'on voyait. Il était spectaculaire dans les cages. D'ailleurs, j'entretiens de très bonnes relations avec lui. C'est toujours agréable d'échanger sur ses ressentis sur le terrain, son expérience... Je m'en sers beaucoup.

Étant plus jeune, vous alliez à Geoffroy-Guichard ?

Oui, j'y allais souvent. Mon premier match, je m'en rappelle encore, c'était en 2011 contre l'AS Monaco (ndlr : 1-1). J'avais eu le choix entre certains clubs quand j'étais plus jeune, mais mon choix se portait déjà sur l'ASSE.

Quel regard portez-vous sur l'affaire Ruffier ?

Honnêtement, je ne connais pas tous les tenants et aboutissants de cette affaire. Pour donner mon opinion là-dessus, il faudrait que j'en sache plus. Là, je n'ai pas assez de critères.

Cette affaire a finalement profité à Jessy Moulin, qui dispute, à 35 ans, sa première saison en tant que titulaire...

C'est bien pour lui. C'est quelqu'un qui est très méritant, un battant. On le voit sur le terrain, il donne sa vie, son cœur pour le club. C'est très beau de le voir aujourd'hui garder les cages de l'ASSE. À l'entraînement, il donnait beaucoup. Il a une très bonne mentalité.

Jessy Moulin est né à Valence. Vous, à Guilherand-Granges, à moins de 5 kilomètres. Est-ce un exemple à suivre ?

Bien sûr. Déjà dans la mentalité qu'il peut avoir au quotidien. C'est un bosseur, qui travaille beaucoup à côté. Jessy est très sérieux dans tout ce qu'il fait. C'est un gardien qu'il faut avoir en exemple dans le football.

 

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Pour résumer

Crémillieux revient sur son aventure à l'ASSE, lui qui est aujourd'hui sans club

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

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