Fayolle, ici entre Dacourt et PédronCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
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ASSE – Exclu But ! : ses souvenirs en Vert, Puel, la vente du club... Bertrand Fayolle s'est confié

Membre de l'équipe qui avait permis à l'ASSE de remonter parmi l'élite en 1999, Bertrand Fayolle (45 ans) évoque ses souvenirs en Vert mais aussi son actualité, lui qui vit à Valence depuis de nombreuses années, et celle de son club de cœur.

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But ! : Bertrand, que devenez-vous ?

Bertrand FAYOLLE : Je suis toujours à Valence. On est bien ici. On n'est pas loin de Saint-Etienne, de la famille, et on a nos attaches ici. Je travaille depuis 2013 à la concession Jaguar-Land Rover de Valence. Et j'ai intégré récemment Sporteo, une jeune entreprise qui accompagne les sportifs dans leur gestion des réseaux sociaux.

Le temps passe, vous avez quitté l'ASSE il y a 20 ans déjà... Qui avait été à l'origine de votre arrivée ?

Jean-Louis Desjoyaux. Il était venu me chercher à l'Olympique de Saint-Etienne. Il m'avait fait signer à L'Etrat. Il avait de bonnes relations avec Gérard Soler et à l'époque, Gérard voulait des jeunes du cru pour ramener de l'âme, créer une proximité avec les supporters. Jean-Louis m'a mis le pied à l'étrier, comme Frédéric Zamith à Valence.

A l'époque, y avait-il d'autres jeunes de L'Etrat susceptibles de rejoindre l'ASSE ?

On était plusieurs oui. Il y avait une belle génération de jeunes joueurs. On avait failli sortir Clermont en Coupe de France, juste avant qu'ils sortent le PSG. Il y avait notamment Fatsah Amghar. J'en profite pour le féliciter pour son parcours avec Rumilly. C'est magnifique ce qu'il a fait !

Adrien Ponsard a suivi la même trajectoire que vous...

Oui. En fait je suis arrivé juste avant Adrien. A la fin de ma dernière saison à L'Etrat, j'ai effectué trois matches amicaux avec l'ASSE et j'ai signé un contrat pro de deux ans. Quand on a repris l'entraînement, on a fait un match amical au Puy, où jouait Adrien. Et il a marqué un but. C'est comme ça qu'il a tapé dans l'oeil de Robert Nouzaret. Tout de suite après, il nous a rejoints en stage, au Chambon-sur-Lignon. C'était super de se retrouver sous le maillot vert. On se connaissait de l'Olympique.

Et vous avez joué un rôle important dans la remontée du club, en 1998-99...

Oui. On a marqué des buts. Je crois qu'on en a mis 5 ou 6 tous les deux.

Vous vous souvenez des vôtres ?

Bien sûr. Surtout celui contre Beauvais, sur coup franc. Il avait été très important. C'était en début de saison et on avait eu un peu de mal au démarrage. Par contre, après, on avait quasiment tout gagné. Je garde un souvenir magnifique de cette saison.

C'est la plus belle de votre carrière ?

Oui. J'ai vécu de bons moments avec Valence, une montée en D2. J'ai fini 2e meilleur buteur de D2 avec Valence, en 2003-04, j'avais mis 15 buts et cela m'avait permis de signer à Nancy où on avait une super attaque avec Dufresne, Kroupi. En tant qu'adjoint de Fabien Mira à Valence, il y a eu aussi la remontée de DH en CFA. Même à Sion, à Amiens et à Gueugnon, il y a eu de bons moments aussi. Mais cette première année chez les pros, à l'ASSE, c'était magique. Je me suis vraiment régalé.

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Sporteo, son nouveau défi

Depuis ses passages à Valence comme joueur puis comme entraîneur adjoint, Bertrand Fayolle est installé dans la cité drômoise où il est concessionnaire auto depuis huit ans. Mais depuis peu, le Stéphanois a une deuxième casquette : il accompagne le projet Sporteo, une structure qui propose aux jeunes sportifs de gérer leur image, leurs réseaux sociaux (sur Instagram principalement), avec également un volet d'interventions dans les centres de formation, les instances, afin de prévenir sur les dangers des réseaux pour les joueurs. Bertrand Fayolle apporte ainsi son expérience à Sporteo, son réseau, ses conseils.

« Porter ce maillot, vivre ça... Kader Ferhaoui m'avait dit : « Profite, tu as le droit au caviar ! ». Il avait raison. J'ai profité à fond »

Vous avez vécu ce dont rêvent tous les jeunes footballeurs stéphanois...

C'est ça. Je mesurais ma chance. En plus, on avait une super équipe, un groupe génial. Avec Adrien, on arrivait de nulle part. On a été accueillis par des mecs exceptionnels. Humainement, ce groupe, je n'ai jamais retrouvé ça, une telle ambiance, une telle force collective. Devant, on tournait entre Nestor Subiat, Patrick Revelles, Adrien et moi. Et derrière, au milieu, c'était hyper costaud. On ne lâchait rien. On voulait ramener le club en D1 et rien ne pouvait nous arrêter. D'une équipe moyenne, on a fait une machine de guerre, un rouleau compresseur.

Quand vous marquiez, Adrien et vous, tous les Stéphanois avaient l'impression de marquer...

Et nous, on marquait pour eux. A cette époque, il n'y avait pas autant de barrières entre les joueurs et le public. On pouvait échanger. En plus, nous, on ne se prenait pas pour d'autres. On a toujours gardé les pieds sur terre. Moi, mes potes de L'Etrat était à fond derrière moi, ils venaient au stade. Pareil pour mes potes d'école, et bien sûr la famille. Porter ce maillot, vivre ça... Kader Ferhaoui m'avait dit : « Profite, tu as le droit au caviar ! ». Il avait raison. J'ai profité à fond. J'ai croqué dans la pomme !

Vous êtes toujours en contacts avec vos anciens coéquipiers ?

Oui. On a un groupe What's App. C'est notre Patrick Guillou national qui a eu cette idée. On échange à peu près tous les jours. Ça fait plaisir d'avoir des nouvelles. On en a même d'Alex et Aloisio, ils mettent des messages. Et en septembre, après le Covid, normalement, on a un match de prévu dans le Sud. On va pouvoir se retrouver. A chaque fois qu'on se voit, c'est comme si on ne s'était jamais quittés. C'est top. On a vécu de belles émotions ensemble, ça multiplie les liens.

Quel joueur vous impressionnait le plus ?

J'ai surtout joué en L2 mais avec l'ASSE, on avait joué deux matches amicaux contre l'Inter Milan et Arsenal. J'ai pu jouer contre Pirlo, Laurent Blanc, Vieri. Sinon, ici, ceux qui m'ont le plus impressionné, c'est Alex et Aloisio. Stéphane Pédron et Pape Sarr aussi. Mais Alex et Aloisio, c'était vraiment fort, un sacré duo. Gérard Soler avait fait fort en les ramenant. Ma seule titularisation en L1, c'était aux côtés d'Aloisio, à Troyes. Alex n'était pas là, je ne me souviens plus s'il était blessé ou suspendu.

« Les présidents avaient failli vendre il y a deux-trois ans, on ne sait pas trop pourquoi ça ne s'était pas fait. On verra si ça se fera mais je trouve que c'est une sage décision. Le club a besoin d'un nouveau souffle »

Parmi les joueurs d'aujourd'hui, qui vous ressemble le plus ?

Plus grand monde ! A Valence, il m'est arrivé de jouer en 6, mais j'étais un 9 un peu à l'ancienne on va dire. Aujourd'hui, ça va de plus en plus vite ! Moi mes modèles, c'était Bergkamp, Trezeguet. Ils n'allaient pas à 8000 à l'heure non plus !

A l'ASSE, quels joueurs appréciez-vous ?

J'aime beaucoup Romain Hamouma. Il est fin, intelligent, il a toujours le geste juste.

Il est en fin de contrat...

Oui, je sais. Je ne sais pas quelles sont les intentions du coach mais à mon avis, c'est un joueur à garder. Il a l'expérience, la technique. Il peut marquer, centrer. Et il a un bon état d'esprit. Il peut encore rendre de précieux services, on l'a vu cette saison.

Cette saison justement, qu'en pensez-vous ?

C'est une saison compliquée. Elle l'est déjà à la base avec le Covid. A huis clos, c'était clairement un désavantage pour l'ASSE, sans le 12e homme. Après, ça a été compliqué pour tout le monde, les joueurs, le staff.

Le club est en vente. Qu'en pensez-vous ?

Je n'ai pas à juger. Mais cela fait pas mal de temps déjà que les présidents sont là et un passage de témoin serait dans la logique des choses, il me semble. Il y aurait de nouvelles têtes, de nouvelles ambitions. Il faut vivre avec son temps. Peut-être que les résultats ont accéléré les choses. Les présidents avaient failli vendre il y a deux-trois ans, on ne sait pas trop pourquoi ça ne s'était pas fait. On verra si ça se fera mais je trouve que c'est une sage décision. Le club a besoin d'un nouveau souffle.

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Pour résumer

Fayolle évoque ses souvenirs et l'actualité de l'ASSE

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

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