Spano, ici au duel avec Nadé
Spano, ici au duel avec NadéCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
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ASSE – EXCLU : ses souvenirs en Vert, sa saison à Annecy, ses objectifs... Romain Spano s'est confié

Sous le maillot vert chez les jeunes de 2011 à 2014, l'attaquant Romain Spano évolue actuellement à Annecy (National). À 26 ans, le natif d'Aubagne revient sur le maintien de son équipe, son futur, ses regrets de ne pas avoir signé en pro et ses souvenirs de l'ASSE.

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But ! : Romain, le championnat est désormais terminé. Annecy s'est officiellement maintenu à deux journées de la fin (14e, 40 points). Vous êtes forcément soulagé...

Romain Spano : Oui, clairement. C'était l'objectif du club. C'est vrai que l'on est passé par beaucoup de situations compliquées. Ça a été un gros soulagement d'assurer le maintien.

Quel a été le déclic après une première partie de saison compliquée ?

Il y a eu des changements. Après, je ne vais pas dire qu'il y a eu un déclic au niveau des joueurs. Mais quand vous récupérez une grosse partie de vos blessés, et que le staff peut enfin travailler avec un groupe au complet, on devient forcément plus compétitifs. C'est ce qui nous a probablement manqué en début de saison. Si on parle de déclic psychologique, on peut parler de cette victoire dans les derniers instants contre Avranches (ndlr : 3-2, 13 mars), parce que ça a été le début d'une belle série (ndlr : 10 matches sans défaite). Offensivement, on a su s'imposer. Et puis, quand il y a un onze ou même seize joueurs qui se dégagent, et que les mêmes joueurs jouent ensemble, on retrouve forcément des automatismes. C'est ce qui a fait notre force sur les dernières rencontres.

Sur le plan personnel, vous avez réalisé une seconde partie de saison canon avec 8 buts marqués depuis mars...

Quand on est avant-centre, que l'on joue pour le club, on se doit d'être performant. C'est honorifique pour moi. Ça a permis en plus au club de grappiller quelques points. C'est une fierté d'être le meilleur buteur de l'équipe et de pouvoir l'aider en étant décisif.

Comment expliquez-vous ce net regain de forme personnel ?

Il y a tout d'abord le côté personnel. En enchaînant les matches, je me sentais de mieux en mieux, avec plus d'automatismes. J'ai travaillé aussi pour en arriver là. Et il y a bien entendu le collectif. C'est également grâce à mes coéquipiers que j'ai pu empiler les buts.

Au total, vous avez déjà connu sept équipes lors de votre carrière, avec plus ou moins de réussite. Regrettez-vous ce manque de stabilité ou considérez-vous que ce sont les aléas du football ?

C'est un peu des deux... Quand on est jeune, on vadrouille de droite à gauche. Aujourd'hui, j'estime qu'il est important de s'installer, de rester plusieurs saisons dans un club. C'est toujours mieux. Après, ça fait partie de ma carrière. Il y a eu des choix, des moments forts, des désillusions. C'est aussi ce qui me construit. Je souhaite désormais trouver une certaine stabilité. Mais dans le football, on ne sait pas de quoi est fait l'avenir.

Partir d'Andrézieux vers Clermont en 2017, est-ce un choix que vous regrettez ?

Non, je ne regrette pas. Comme on dit, quand le train passe, il faut monter dedans... Le regret que j'ai vis-à-vis de Clermont, c'est de ne pas avoir pu m'imposer et montrer ce que je valais. Après, oui c'est un regret, mais qui m'a fait grandir. Il faut le prendre comme ça.

Pensez-vous continuer avec Annecy la saison prochaine, et avez-vous été sollicité par d'autres clubs ?

Oui, j'ai été un petit peu sollicité. Mais je suis encore sous contrat un an avec Annecy. Il y a de toute façon une volonté de continuer. J'appartiens au club. Après, encore une fois, dans le football, on ne sait pas de quoi est fait l'avenir.

Espérez-vous encore jouer dans le monde professionnel ?

C'est une certitude. J'ai l'ambition claire de resigner un contrat professionnel. Pourquoi pas avec Annecy ? Sinon, ce sera peut-être avec un autre club.

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« J'ai déjà l'envie de retrouver le monde pro. Après, je souhaite à mon frère d'avoir une carrière encore plus grande. Mais c'est vrai que si d'ici peu, je joue en Ligue 2 et que l'on se rencontre, ce serait formidable. Si on joue dans la même éq

L'an dernier, vous avez connu malheureusement une blessure grave qui vous a éloigné des terrains près de quatre mois, puis la crise sanitaire s'est rajoutée. Comment avez-vous vécu cette période ?

Ça a été une période plutôt compliquée. Alors, on est monté en National, c'était une immense joie. On avait envie de repartir sur une belle saison et de se faire plaisir. Sauf que lors du premier match amical, il y a eu cette grave blessure qui m'a écartée des terrains pendant quatre mois. Mais je me suis accroché, j'ai tout fait pour revenir au meilleur niveau lors de mon retour. Être au maximum. Et c'est ce que j'ai fait.

Vous avez pu évoluer au côté d'Anthony Le Tallec, lui aussi ancien stéphanois, qui a pris sa retraite à 36 ans. Vous a-t-il appris beaucoup au quotidien ?

Oui bien sûr, Anthony, c'est un attaquant qui a ramené son expérience du très haut niveau. On a notamment pu échanger sur la façon de voir les choses à ce poste-là. C'est sûr que c'est toujours intéressant de jouer avec des joueurs de son niveau.

Avez-vous un numéro 9 en référence ?

Il y en beaucoup qui sont très performants en ce moment. Je pourrais citer Karim Benzema, Robert Lewandowski. Par rapport à ce que je propose sur le terrain, je vais plus dire Edinson Cavani ou Radamal Falcao. Ils ont des profils qui se rapprochent du mien. Attention, je ne dis pas que j'ai leur niveau, loin de là ! J'ai aussi grandi avec Cristiano Ronaldo, j'ai suivi ses exploits. Et il y a également Ronaldo, le Brésilien, qui était un phénomène à ce poste.

Vous avez un frère jumeau, Maxime Spano, qui évolue actuellement à Valenciennes (Ligue 2) au poste de défenseur central. Est-ce un objectif de le retrouver sous le même maillot un jour ?

Oui, pourquoi pas ! J'ai déjà l'envie de retrouver le monde pro. Après, je souhaite à mon frère d'avoir une carrière encore plus grande. Mais c'est vrai que si d'ici peu, je joue en Ligue 2 et que l'on se rencontre, ce serait formidable. Si on joue dans la même équipe, ce serait encore mieux. Mais ça , ce n'est pas moi qui décide.

Votre frère avait été sélectionné en 2019 avec la sélection algérienne. Avez-vous déjà rêvé de jouer sous le maillot des Fennecs ?

Honnêtement, pourquoi pas. Il faut que je prenne la double nationalité. C'est peut-être dans un coin de ma tête... L'inconvénient, est qu'aujourd'hui, la sélection algérienne a de grands talents. Et pour pouvoir un jour postuler en sélection, il faut atteindre le haut niveau. Surtout offensivement, avec de très gros joueurs. Avant ça, il y a encore pas mal de paliers à passer.

Suivez-vous encore les matches de l'ASSE ?

Je les suis encore un petit peu. J'avais mon beau-frère, Loïc Perrin, qui jouait à Sainté, qui a arrêté sa carrière cet été. Sincèrement, avec le Covid et donc le fait qu'il n'y ait pas supporters, c'est un peu plus dur de suivre les matches. Mais oui, ça m'arrive de suivre l'ASSE.

À quel poste voyez-vous Loïc Perrin au sein du club ?

C'est très compliqué. Je ne sais pas quelles missions le club va lui donner. Mais je pense que c'est bien qu'il regarde d'abord ce qui le passionne le plus. Là où il se sentira le mieux, et où il pourra ramener son expérience. Ça ne se fera pas tout de suite, à mon avis. Il va falloir qu'il apprenne.

Vous avez joué avec les U19 et la réserve de l'ASSE. Le club ne vous a pas proposé un contrat professionnel en 2014, alors que vous aviez fini meilleur buteur (13 buts) en CFA 2. Était-ce une déception ?

Une grande déception. Je pense que pour n'importe quel joueur formé à l'ASSE, l'objectif est de signer en pro et d'évoluer au plus haut niveau avec ce club. C'est donc une désillusion quand on ne signe pas. J'avais fait une belle saison lors de ma dernière année, j'avais donc l'espoir de signer au moins un an en professionnel. Après, comme je l'ai toujours dit, il faut être fort dans la tête. Ça fait partie du métier. Il faut rebondir et passer vite à autre chose.

Êtes-vous encore en contact avec des anciens coéquipiers de votre génération ?

Oui, pour certains, on est même des amis proches. Comme Maxence Chapuis avec qui je joue à Annecy. Il y aussi Florian Milla, Jérémy Vachoux et encore d'autres.

 

Quel est le joueur qui vous a le plus impressionné ?

Il y en a pas mal. De ma génération, je vais dire Kurt Zouma. Même si j'ai peu joué avec lui, il impressionnait tout le monde par ses qualités athlétiques. Il progressait très vite, il a d'ailleurs rapidement intégré les pros. Après, il y avait plusieurs joueurs de qualité à l'ASSE.

 

Sur l'ensemble de votre carrière, quel est votre souvenir le plus marquant ?

Je vais dire quand même mon premier contrat pro à Clermont, même si j'aurais aimé perdurer dans ce club. Il y a aussi les années formidables à l'ASSE, le passage très enrichissant au centre de formation à Grenoble. Mais ça reste malgré tout ma première signature professionnelle, car c'est le but ultime de chaque joueur.

 

Et que retenez-vous de votre passage à Andrézieux (2016-18) ?

 

J'en garde de très beaux souvenirs. J'ai fait deux belles saisons là-bas. J'ai côtoyé de belles personnes, que ce soient les joueurs, le staff, la direction. L'objectif était que ce soit un club tremplin pour moi, et ça a été le cas donc c'était cool.

 

Quel est l'entraîneur qui vous a le plus marqué ?

C'est difficile à dire... J'ai eu beaucoup de bons entraîneurs avec des caractères différents, des méthodes différentes. Mais Romain Revelli m'a apporté pas mal, et permis de progresser. Je retiens aussi à l'ASSE Abdel Bouhazama, qui m'a également apporté.

 

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L'ancien attaquant de l'ASSE Romain Spano s'est confié

Laurent HESS
Rédacteur
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