ASSE : finances, ventes, changement de cap...comment en est-on arrivé là ? (2/2)
par Benjamin Danet
ANALYSE

ASSE : finances, ventes, changement de cap...comment en est-on arrivé là ? (2/2)

En dépit de communiqués rassurants, et d'une politique de cadres bien rémunérés instaurée par Jean-Louis Gasset, les dirigeants de l'ASSE creusaient le déficit. Résultat, un brutal retour à l'eau tiède et aux résultats mitigés. L'avenir n'est pas rose.

Zapping But! Football Club ASSE : l'edito de Laurent Hess sur la recrue Rétsos

Le développement évoqué aura bel et bien lieu. Et les joueurs de Gasset flirteront longtemps avec la Ligue des Champions avant de craquer lors de certains matches charnières comme ce fut le cas face à l'OL dans le chaudron (défaite 1-2) et surtout contre Montpellier en toute fin de saison (défaite 1-0). L'emprunt, lui, reste de mise, et ne peut être remboursé en raison des ambitions toujours élevées des dirigeants. Signe évident de cette course au succès, le budget de fonctionnement du club.

Bernard Caïazzo, toujours : "Notre budget progresse saison après saison. L ASSE a toujours mis tous les moyens possibles au niveau sportif et même on peut dire tous ses moyens. A l’époque de Christophe Galtier, le budget était de 75 millions. Il est passé à 84 puis à 88 millions avec Jean-Louis Gasset ce qui a permis d’obtenir de meilleurs résultats. Et il va passer cette saison à 95 millions ce qui est un nouveau record historique pour l’ASSE. Si on arrive à mettre le trading joueurs et le développement commercial comme je le crois au niveau supérieur sur 2020-21 nous pouvons nous situer à 105 millions. C’est énorme pour l’ASSE."

Enorme, en effet. Sauf que personne, et surtout pas les dirigeants, ne peut prévoir la suite des événements. Car si l'augmentation des salaires, et les coûts des transferts, était jusque-là, et en partie, pris en charge par un bon classement final, et donc des droits télé à la hauteur dans les caisses, fallait-il encore confirmer sur le terrain. Et ce n'est pas la vente de William Saliba, effective cet été-là, qui va rembourser le licenciement d'un entraîneur (Printant), l'arrivée d'un nouveau tandem qui coûte cher (Puel-Thuilot et un salaire mensuel pour le coach qui avoisine les 200 000 euros brut), une peu reluisante 17e place au classement, une pandémie qui arrête le championnat, des droits télé en moins (Canal Plus refusera de payer pour un spectacle qui n'a pas lieu) et des salaires toujours aussi élevés.

Personne, et surtout pas les dirigeants, ne pouvait prévoir une préparation estivale tronquée avec certains cadres qui exigent des augmentations de salaires et un voyage éreintant aux Etats-Unis, organisé pour officialiser un nouveau partenaire qui ne vien dra jamais....

Au sortir de la saison écoulée, qui n'est pas allée à son terme..., la situation économique du club est déjà très, très préoccupante. Roland Romeyer, Bernard Caïazzo, Xavier Thuilot et Claude Puel le savent, ce dernier étant, comme vous le savez, manager et au courant de tous les chiffres. Il est donc décidé, et alors dans le plus grand secret, de vite préparer la transition. Finis les gros salaires, adieux aux joueurs trop coûteux. Tous peuvent et doivent prendre la porte (Ruffier, M'Vila, Boudebouz, Perrin, Khazri). Charge, également, au dernier arrivé à la cellule recrutement, Jean-Luc Buisine, de mettre un gros coup de balai face aux inepties du passé et les presque 50 joueurs sous contrat. La seule exigence de Puel, qui a décidé depuis bien longtemps de s'appuyer sur le centre de formation, est de ne pas se séparer de Wesley Fofana, ni de Denis Bouanga.

Mais ce qui est longtemps "repoussable" ne va pas le rester longtemps. Et après avoir dit non à plusieurs offres de Leicester, à hauteur de 20-25 millions d'euros, l'ASSE dit oui pour 40. Une somme, et il est important de le souligner, qui n'arrive pas dans les caisses stéphanoises en une seule fois, mais en trois. Claude Puel, qui a au moins le mérite de la clarté, voir de la transparence, appuie la ou ça fait mal afin d'expliquer la vente d'un élément qu'il ne voulait pas voir partir. "Nous n'aurons pas plus de moyens avec le départ de Wesley. Je savais dès mon arrivée à la mi-octobre qu'il fallait définir un autre projet, avec le besoin de réduire considérablement la masse salariale. C'est la mission a laquelle je m'attèle depuis mon arrivée(...)La question, ce n'est pas de savoir si le club ne pouvait pas dire non, il n'y a même pas de débat. Entre pérenniser le club et ses salariés et garder Wesley, il n'y a aucun débat. Le club a fait des investissements avec des budgets conséquents, il faut rembourser beaucoup de choses et se remettre au niveau des possibilités du club".

La situation actuelle, que nous vivons déjà au travers de résultats mitigés et d'un mercato sans relief, va perdurer. Ne nous faisons, nous les supporters et autres suiveurs du club, surtout pas trop d'espoirs pour les mois qui viennent. Seul bénéfice, et il est certes bien maigre, on ne perdra plus de temps à lire les communiqués du club sur la situation financière. Nous avons beaucoup, et même énormément vendu. Et nous n'avons aujourd'hui presque aucun moyen. Clair, non ?

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

La situation de l'ASSE sur la plan comptable n'est pas rassurante.

Benjamin Danet
Rédacteur
Benjamin Danet

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.