Claude Puel
Claude PuelCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
BYE, BYE...

ASSE – L'analyse de Laurent Hess : « Trahi par ses jeunes, Puel a eu tout faux »

Claude Puel a été remercié par l'ASSE après la déroute contre Rennes (0-5). Son passage dans le Forez se sera révélé catastrophique.

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Nous vous l'annoncions avant le match : Claude Puel jouait sa tête contre Rennes. Et après la déroute des Verts, la direction du club a choisi de le remercier. Une décision qui s'imposait et qui aurait dû être prise depuis longtemps. Parce qu'il était un secret de polichinelle à l'ASSE que Puel était très peu apprécié du vestiaire, et pour ses résultats, avant tout. Les stats sont là, sans appel : Puel a enregistré 1,07 point par match à la tête de l'ASSE en Ligue 1, plus faible ratio pour un entraîneur ayant dirigé au moins 50 fois les Verts. Il relevait du miracle avec un tel bilan que le Castrais ait été maintenu si longtemps, ce qu'il ne devait qu'à une chose : son contrat. Car avec 225 000 € par mois, son licenciement coûtera environ 2 M€ à un club déjà dans le dur financièrement. C'est moins, toutefois, qu'une relégation en L2...

Les cadres à la trappe

Sauvé par le Covid en 2019-20 alors qu'elle était 17e de L1, l'ASSE, 11e la saison passée après avoir longtemps fréquenté la zone rouge, est aujourd'hui 20e avec la plus mauvaise différence de buts (-20) du championnat. C'est bien une équipe en ruines que laisse Puel. Dans son souci de reconstruire avec des jeunes et de dégraisser la masse salariale, l'ancien monégasque aura poussé vers la sortie Stéphane Ruffier, viré manu militari, mais aussi des éléments comme Loïc Perrin, Robert Beric, Yann M'Vila ou Mathieu Debuchy. S'il a dû composer avec des moyens limités, Puel avait tout de même insisté à l'été 2020 pour investir 4 M€ (en prime à la signature) sur Adil Aouchiche, symbole de l'échec d'une politique de jeunes où Puel aura laissé de côté la quasi totalité des U19 stéphanois victorieux de la Coupe Gambardella en 2019. S'il a contribué à l'éclosion et au transfert record de Wesley Fofana, Puel n'aura pas fait progresser ses jeunes pousses, ou si peu. C'est avant tout les retours en grâce de Wahbi Khazri, au printemps dernier, et de Romain Hamouma, qui avaient permis à l'équipe de se maintenir en L1. Mais ses choix, avec des changements incessants, des joueurs pas à leur poste, ont très rarement été gagnants. Y compris dans son recrutement (Krasso, Retsos, Modeste).

Une autorité de façade avec les jeunes

La gestion d'Ignacio Ramirez, recruté cet été et très peu utilisé, surprend tout autant que le sort réservé à certains jeunes laissés pour compte après que Puel ait tenu à les faire signer pros (Rivera, Gabard, Nokoue, Edmilson Correa). Toutes ces décisions auront précipité sa chute, et celle de l'ASSE. Une ASSE qui va devoir ramer pour se relever et sauver sa place en L1. Avec un nouveau coach qui, de toute façon, pourra difficilement faire pire que son prédécesseur. Et qui devra composer avec de jeunes joueurs qui vont devoir hausser leur niveau mais aussi « dégonfler » un peu, pour certains. Hormis Etienne Green et quelques autres rares exceptions, la plupart des joueurs lancés par Puel se seront en effet plus illustrés par leur « melonite aigüe », leur manque de discipline (retards, utilisation excessive du téléphone) que par leurs performances sur le terrain. Une bien étrange façon de remercier leur désormais ex-entraîneur, mort avec ses idées.

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Pour résumer

Claude Puel a été remercié par l'ASSE hier après la déroute contre Rennes (0-5). Son passage dans le Forez se sera révélé catastrophique. Si les cadres un temps écartés l'auront aidé, le Castrais a été trahi par les jeunes. Notamment ceux qu'il avait lui-même lancés...

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

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