Dupraz et Boudebouz
Dupraz et BoudebouzCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
OPINION

ASSE – l'oeil de Max Ragot (Sainté Inside) : « Notre effectif ressemble plus à une L1 qu'à une Gambardella »

Animateur du site Sainté Inside, Max Ragot (22 ans) décrypte l'actualité de l'ASSE depuis Valence où il est actuellement étudiant en management du sport. Entretien.

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But ! : Max, comment vous est venue cette passion pour les Verts ?

 

Max RAGOT : Je ne suis pas issu d'une famille de footeux donc elle est venue assez tard. Je suis tombé amoureux de l'ASSE pendant mon adolescence. J'ai suivi le parcours en Coupe de la Ligue, en 2013. J'étais à Montélimar et mon pote Thomas était un grand fan des Verts. C'est avec lui que j'ai vécu mes premiers matches dans le Chaudron, d'abord en Henri Point, puis dans le kop nord. Cette tribune nous attirait.

 

 

Vous faites partie des créateurs de Sainté Inside ?

Pas vraiment. Mais j'ai rejoint l'équipe rapidement. J'échangeais avec Alex. J'étais à Londres à l'époque et j'avais eu des échos sur l'intérêt d'Arsenal pour Saliba. Un mois après la création du site, j'ai intégré l'équipe. D'autres sont venus nous rejoindre en cours de route. On est tous des passionnés. On alimente en infos et on propose deux rendez-vous avec l'après-match et le Sainté Night Club, les lundis soirs, sur Twitch. Ça marche bien. On est contents. On parle des Verts, comme avec Debuchy, Cabella et Mollo dernièrement. C'est sympa.

 

Comment vivez-vous cette saison ?

Elle n'est pas de tout repos ! Mais je le sentais. Cet été, quand j'ai vu l'effectif, très jeune, le peu de recrues, les matches amicaux, j'étais assez inquiet. Je l'étais encore plus en janvier avec nos 12 points en 20 matches. Mais ça va mieux avec l'arrivée de Dupraz, le Mercato, les trois victoires. On relève enfin la tête.

 

Vous étiez favorable à l'arrivée de Dupraz ?

Il fallait changer de coach, on voyait bien qu'on allait droit dans le mur avec Puel. Ça n'a pas matché. On s'est entêté. Puel, c'est un formateur mais je pense qu'il n'a plus les codes pour driver les jeunes d'aujourd'hui. Il s'est trompé sur certains comme Aouchiche, il a voulu se séparer très tôt des joueurs d'expérience comme Ruffier, Khazri, Boudebouz. Au final, on a vu où ça nous a mené. Après, Dupraz, honnêtement, ça ne me fait pas rêver. Mais sur du court terme je pense que c'est ce qu'il y avait de mieux à faire. Une mission commando pour se maintenir, il sait faire. Il l'a prouvé à Toulouse.


 

Qu'avez-vous pensé du Mercato ?

Il me semble qu'on a plutôt bien fait les choses par rapport aux moyens à disposition. Bernardoni, c'est très bien, il fallait un gardien et il a une mentalité qui colle bien. Mangala, j'aime beaucoup même s'il faut qu'il retrouve le rythme. Falaye Sacko est très intéressant etThioub a montré des choses lui aussi. Après, Sako et Crivelli, il faut voir. J'ai des réserves sur Crivelli, j'ai un peu peur de revivre avec lui un épisode à la Modeste. Quant à Gnagnon, il n'y a qu' à Saint-Etienne que l'on peut signer un joueur comme lui. J'ai un contact au FC Séville. Là-bas, Gnagnon se faisait allumer pour son comportement. Il n'était pas professionnel et il a fini par se faire virer. On m'avait dit qu'il était en surpoids quand il était encore là-bas. On l'a récupéré quatre mois après son départ alors ça ne risquait pas de s'arranger !
 

« Le club a besoin d'être vendu, c'est une évidence. Il n'y a plus d'argent, plus d'ambitions, il y a une fracture avec les Ultras. On a atteint le point de non retour. »

 

Avez-vous des regrets sur ce Mercato ?

Au niveau de l'avant-centre, oui. C'était la priorité et au final on se retrouve avec Crivelli qui est à l'infirmerie. Quand on voit les noms qui ont été proposés... Beric, ça m'aurait fait plaisir de le revoir en Vert, il aurait pu rendre des services. Au milieu, on n'a pris personne. J'espère que cela permettra à Moueffek de jouer un peu plus, je crois beaucoup en lui, mais je me dis qu'un Matuidi ou un Guilavogui aurait pu apporter un plus.


 

A quelle place voyez-vous l'ASSE terminer le championnat ?

Je suis assez confiant. Notre effectif ressemble plus à une L1 qu'à une Gambardella maintenant. Je pense qu'on finira autour de la 15-16e place. Dupraz a bien pris le groupe en main, les trois victoires ont fait du bien, le sang frais apporté par les nouveaux aussi, leur expérience. Il y a un vent nouveau. On en avait besoin.
 

Quel est votre regard par rapport à la vente du club ?

En l'état, je pense qu'il est très compliqué de vendre le club, de définir un prix, par rapport à la situation sportive, économique. Mais le club a besoin d'être vendu, c'est une évidence. Il n'y a plus d'argent, plus d'ambitions, il y a une fracture avec les Ultras. On a atteint le point de non retour.

 

Vous pensez que le dossier va se décanter ?

Dans l'immédiat cela m'étonnerait. Il n'y a pas de visibilité. Il y a le maintien à assurer, il y a une ardoise, la DNCG à passer... Après, même si les fonds sont plus intéressés par des clubs comme Bordeaux, Nice ou Lyon, des villes importantes, il y a quelque chose d'intéressant à faire avec l'ASSE. Le club a une image, un palmarès, une ferveur. On peut le comparer à Newcastle, qui vient d'être racheté à prix d'or, en Angleterre. Saint-Etienne, c'est un club qui parle à plusieurs générations. J'ai confiance en KPMG, un cabinet d'audit qui a l'habitude des gros dossiers. Encore faut-il que les présidents suivent ses recommandations.

 

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Pour résumer

"En l'état, je pense qu'il est très compliqué de vendre le club, de définir un prix, par rapport à la situation sportive, économique. Mais le club a besoin d'être vendu, c'est une évidence. Il n'y a plus d'argent, plus d'ambitions, il y a une fracture avec les Ultras. On a atteint le point de non retour", estime Max Ragot, de Sainté Inside.

Laurent HESS
Rédacteur
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