La joie des Verts après le but de Bouanga à Lens
La joie des Verts après le but de Bouanga à LensCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
OPINION

ASSE - le rendez-vous de Didier Bigard : « Denis Bouanga, exemple et contre-exemple »

Cette semaine, Didier Bigard revient sur le match nul de l'ASSE à Lens (2-2) en évoquant le rôle-clé joué par Denis Bouanga dans le Nord. Il invite les Verts à être plus réalistes... sur et en dehors du terrain.

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 « Il aurait pu être l’homme du match, il n’en a été que le symbole. Denis Bouanga a parfaitement joué le coup à la 52eme minute à Bollaert-Delelis, beaucoup moins à la 68eme alors qu´il avait l’occasion de réussir un doublé qui aurait sans doute permis aux Stéphanois d’empocher les trois points. Au lieu de cela, les Lensois sont restés dans la course au nul. Il n’a pas non plus, fait preuve d’efficacité sur une possibilité de contre à la 75eme. C’est à ces chances délaissées que Claude Puel a pensé lors de sa conférence de presse après la rencontre. « Je termine avec un peu de frustration. À certains moments, nous n'avons pas su faire mal ». L’international gabonais de l’ASSE n’a pas fuit ses responsabilités dans son explication au micro de Canal « Ça se joue à une demi-seconde. J'ai hésité, j'aurais dû suivre ma première intention de frapper directement. Au final, Leca sort trop vite et je rate cette occasion qui aurait pu plier le match ».

Ce manque de réalisme qui fait dire au coach de Verts « Nous avons eu trois, quatre situations, il faut savoir les terminer, être plus tueurs » et à Timothée Kolodziejczak « On a mal joué des coups » n’est pas nouveau. Ce n’est pas un hasard si tous les entraîneurs qui se sont succédé sur le banc stéphanois cette dernière décennie ont rêvé en vain du grand attaquant qui fait fantasmer tous les clubs. Au point que des nostalgiques ont regretté le brave Robert Beric, comme peut-être demain ils pleureront le départ de Ryad Boudebouz autre héros d’un derby ou d’une demi-finale de coupe. Les chiffres sont plus sévères, hélas, quand ils deviennent statistiques. Aujourd’hui, comme hier, le bilan offensif de l’ASSE est insuffisant, ne traduit pas les efforts collectifs dont ceux fournis à Lens et soulignés autant par Kolo « C'était intense, on a fait un match d'hommes » que par Bouanga « Toute l'équipe a été énorme, ça prouve le collectif et l'état d'esprit que l'on a. Le collectif progresse de jour en jour, de semaine en semaine ».

Voilà qui réjouira Puel dont c’est l’axe de travail, pas toujours facile à faire comprendre auprès du public comme des joueurs. On n’a pas oublié la passe d’armes avec Kolodziejczak la saison dernière, sur laquelle celui-ci dit est revenu à Lens «Il me reste un an à faire ici. Je veux profiter. Il y a eu quelques accrochages avec le coach par le passé mais on se connaît bien. Il me fait jouer où il veut et je me donnerai à fond ».

Certains jeunes rêvent plus qu’il ne font rêver

Le haut niveau, on l’a déjà écrit ici-mème ne supporte pas le sentimentalisme, le message est passé, à défaut d’être toujours compris. On a intégré le fait que Kevin Monnet-Paquet aurait aimé avoir plus de temps de jeu la saison dernière pour retrouver le rythme après sa double blessure et qu’aujourd’hui comme hier, aucun joueur poussé vers la sortie ne quitte ce club sans amertume. L’argent n’est pas le seul bonheur du footballeur - n’est-ce pas le message de Messi aux Barcelonais même si certains diront que les pétrodollars ont aidé à sécher ses larmes?

Mais revenons sur terre, celle de ce Forez que plusieurs jeunes se promettent de fouler encore quelque(s) saison(s) afin de poursuivre leur progression à l’image de Lucas Gourna.  Celle sur laquelle d’autres, par contre, devraient redescendre si leurs exigences se confirment.

Au temps de la belle époque d’Alex, on croisait régulièrement le Brésilien devant la porte du bureau d’Alain Bompard. Il venait réclamer une augmentation après un bon match... Mais lui avait du talent, le Covid n’était que fiction, les droits télés étaient moins importants mais réels. Bref, on ne va pas trahir des secrets d’agents ou de proches de joueurs trop gourmands parce qu’ils ont lu que leur progéniture a fait un bon match. Disons juste qu’ils rêvent plus qu’il ne font rêver. Eux aussi sont des symboles d’un manque de réalisme, mais, eux, même pas sur le terrain. »

Didier BIGARD

Podcast Men's Up Life
 

Bigard s'interroge sur certains comportements

"On ne va pas trahir des secrets d’agents ou de proches de joueurs trop gourmands parce qu’ils ont lu que leur progéniture a fait un bon match. Disons juste qu’ils rêvent plus qu’il ne font rêver. Eux aussi sont des symboles d’un manque de réalisme, mais, eux, même pas sur le terrain", écrit notamment Didier Bigard...

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