Roland Romeyer et Bernard Caiazzo
Roland Romeyer et Bernard CaiazzoCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
Serpent de mer...

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Et si on reparlait de la vente du club… »

Cette semaine, Didier Bigard se penche sur la vente de l'ASSE, au point mort un an après l'officialisation par le duo Caiazzo-Romeyer de sa volonté de passer la main...

Zapping But! Football Club ASSE : vente des Verts, faut-il vraiment y croire ?

Sans le vouloir, Loïc Perrin a fait le buzz sur les sites consacrés à l’ASSE lorsqu’à l’occasion du déplacement de son équipe au PSG, il a évoqué la vente du club dans une interview au Parisien. On ne peut pourtant pas écrire qu’il y faisait une grande révélation avouant même  « Je n'en sais vraiment rien. Mais un jour, ça arrivera, c'est une certitude. » il fallait surtout comprendre que celui que nous avons qualifié par ailleurs de « meilleure recrue du mercato hivernal stéphanois » focalisait sur son nouveau rôle de cadre « Nous, on fait comme si rien n'allait se passer sinon on ne ferait plus rien ».

Cela ne pouvait que convenir à Pascal Dupraz, qui se plaît à répéter que l’ancien capitaine des Verts  est son supérieur, comme à Bernard Caïazzo qui loin du Forez garde un œil sur son investissement. Il ne déroge pas au discours de celui qui a pris ses distances, sinon de la hauteur. « Seul ce qu’il se passe sur le terrain mérite d’être commenté ». Il laisse donc les observateurs parler pour lui avec pour litanie qu’il bloque la vente du club, mais, satisfait du tournant pris en janvier, salue « la démarche intelligente de la nouvelle direction du club ». Des louanges pour Jean-François Soucasse et pour le successeur de Claude Puel dont il a sans doutes appris le départ après ses amis ultras. Au moins tous se retrouveront-ils sur le satisfecit adressé au Haut-Savoyard mais attention aux fleurs. Parfois il reste quelques épines sur les tiges des roses. De Stéphane Tessier aujourd’hui à l’OM, à Xavier Thuillot beaucoup de directeurs pas tous généraux se sont fait piquer et encore plus d’entraîneurs.

Une volonté de vendre qui va et vient au gré des résultats

Mais ne gâchons pas l’espoir né dans le vestiaire et sur le terrain par de vilains souvenirs au rang desquels on ne rangera toutefois pas cette volonté de vendre qui va et vient, elle aussi, au gré des défaites ou des victoires. Les dossiers de candidatures ne moisissent pas tous dans les serveurs de KPMG mais certains ont sans doute définitivement buggé. On pense aux supputations russes après la visite de Dubov et Lomakin. Inutile de développer. La situation en Ukraine rendrait indécente toute interrogation. On relèvera simplement que cette guerre va freiner bien des investisseurs, autres que ceux qui récitent la maxime boursière qui veut qu’on achète au son du canon.

Disons le clairement, le football stéphanois ne sera pas une priorité pour ceux-là et une solution s’est peut-être aussi envolée avec le départ de Stéphane Tessier à Marseille (même s’il avait démenti mener un dossier de reprise). Le montage d’Olivier Markarian qui comptait sur sur des fonds luxembourgeois risque, lui aussi, de patiner malgré une campagne très active auprès de décideurs locaux. Enfin on guette toujours la résolution de l’imbroglio Adao Carvalho. Les parts de ce dernier, co-actionnaire de Roland Romeyer dans Croissance foot qui détient, en schématisant,  50% de l’ASSE, ont été confisquées par l’Etat à la suite d’une condamnation. Soutien de Jacques Pauly et Laurent Roussey, il avait dit pouvoir en demander la restitution avant ce mois de mars. Sans garantie d’avoir gain de cause. Depuis, on n’entend plus parler du projet de Pauly, jamais pris au sérieux, mais tant que la situation de la participation de Carvalho ne sera pas résolue, on voit mal un investisseur débarquer les yeux fermés. D’autant que la situation sportive et financière reste incertaine.

« Ce qui est surprenant, c’est qu’on a un solde des ventes positif en engrangeant des dizaines de millions d’euros, et un club qui est dans une situation pécuniaire très difficile, constatait Jean-Pascal Gayant, économiste du sport dans Le Progrès le mois dernier. En fait, comme bien d’autres, l’ASSE comble ses déficits avec les transferts mais la faillite Mediapro et le Covid ont aggravé la situation en obligeant bien des clubs à passer un accord avec des organismes financiers. Ils règlent par avance des transferts normalement échelonnés sur plusieurs saisons, à charge pour eux de récupérer chaque annuité auprès de l’acheteur. Est-ce que cela a été le cas pour Fofana et d’autres ? On prédit en tout cas des difficultés en fin d’exercice sauf manne providentielle qui viendrait de la société commerciale créée par la Ligue. Une donnée rassurante pour un acheteur. Ou un moyen de patienter encore pour les vendeurs. Mais bon, puisque les résultats sont là et que « Seul ce qu’il se passe sur le terrain mérite d’être commenté… »

Didier BIGARD

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Pour résumer

Cette semaine, Didier Bigard se penche sur la vente de l'ASSE, au point mort un an après l'officialisation par le duo Caiazzo-Romeyer de sa volonté de passer la main... Une volonté qui ne semble plus si effective, aujourd'hui...

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

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