ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Mais si, il fallait parler du public ! »
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par Laurent HESS
ANALYSE

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Mais si, il fallait parler du public ! »

Didier Bigard revient sur la défaite de l'ASSE contre Metz (1-3) devant 33 000 spectateurs. Et sur certaines déclarations sur l'ambiance du Chaudron...

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« Quand dans sa conférence de presse la veille du match, Laurent Batlles a un peu balayé la question d’un confrère concernant l’apport des supporters, nous n’étions pas loin de le rejoindre, quitte à heurter les adeptes du premier degré et trop bien pensants. C’est vrai que comme l’a relevé le coach des Verts, le sujet devient un peu - beaucoup - récurent, « lassant » oserons-nous dans la provocation. Lui est plus soft tout en s’interrogeant « Bien sûr que l’on est très heureux. Même à l’extérieur on a parfois plus de monde que l’adversaire mais, si à chaque fois en causerie je dois parler des supporters… Aujourd’hui, ils font partie intégrante de notre club ».

Point final ? Non. En décortiquant ses propos tenus avant la rencontre et après, on se dit qu’en fait, Batlles avait envie d’appuyer sur le frein. « Les joueurs savent très bien qu’il y aura du monde au stade. Je n’ai pas besoin de leur parler de motivation par rapport à ça aujourd’hui. Quand on met les ingrédients pour gagner ils ont toujours été derrière nous, que ce soit en début d’année ou maintenant » expliquait-il la veille du match. Le lendemain, il constatait les dégâts d’un trop plein d’enthousiasme et des difficultés à canaliser ses joueurs devant un tel public. « Je leur ai dit de se calmer à la coupure ». Hélas, ils avaient déjà payé cette « surexcitation» au prix fort. « J’avais demandé de ne pas prendre de risques dans la ressortie de balle car les Messins mettaient beaucoup d’impact, et on encaisse deux buts là-dessus... »

Un public « fabuleux » pour les deux coachs mais une interruption de match pesante

László Bölöni avait flairé l’affaire «C’est l’adversaire qui nous a offert cette possibilité de pressing haut, on avait vu que Saint-Étienne récupérait pas mal de ballons dans la partie haute du terrain, on a essayé de les contrer là-dessus». Deux coaches deux analyses qui s’imbriquent et se rejoignent pour parler des tribunes. « C’est la plus belle victoire de la saison car cela se passe devant un public fabuleux » souriait l’expérimenté Messin quand le Stéphanois grimaçait « Je n'ai pas reconnu l’équipe qu’on avait depuis une dizaine de matches. Il fallait rester humbles et simples malgré ce public fabuleux (!) ». Aurait-il dû mettre ses hommes en garde face à cet emballement, insister prosaïquement sur la réalité économique des places gagnées au classement et sur l’occasion d’une affluence record pour convaincre ces 33008 spectateurs moins les 242 visiteurs de revenir voire de s’abonner pour la saison prochaine? 

Avoir « envie de faire plaisir au public », c’est bien, gagner en étant réalistes, conscients de ses faiblesses autant que de ses forces, c’est mieux et, quand on parle faiblesses, difficile de passer sous silence les erreurs de défense. Aurait-il fallu revenir à une ligne de quatre avec Nadé dans l’axe pour compenser le manque de vitesse de Giraudon? On a apprécié depuis deux mois l’importance des recrues hivernales, là, c’est l’absence d’Appiah qui a renforcé ce sentiment. En tout cas, on n’étayera pas le questionnement de Batlles « Je ne veux pas trouver d’excuses mais joué lundi, et on a eu moins de jours de repos qu'eux, est-ce-que cela a compté ? » Répondre serait repousser encore plus loin du banc les Nadé, Chambost, Moueffek, Mouton, Pintor. S’ils y étaient, c’est que les onze titulaires étaient capables de faire mieux, éviter à leur entraîneur les affres de la défaite à laquelle s’est ajouté l’interruption du match « ils vont nous faire perdre trois points ». La logique des faits voudrait que le sursis perdure et permette de parler toujours d’un public… fabuleux. »

 Didier Bigard 

 

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Pour résumer

"Avoir « envie de faire plaisir au public », c’est bien, gagner en étant réalistes, conscients de ses faiblesses autant que de ses forces, c’est mieux et, quand on parle faiblesses, difficile de passer sous silence les erreurs de défense. Aurait-il fallu revenir à une ligne de quatre avec Nadé dans l’axe pour compenser le manque de vitesse de Giraudon?", s'interroge notamment Bigard...

Laurent HESS
Rédacteur
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