Pascal Dupraz
Pascal DuprazCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
ANALYSE

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Pascal Dupraz tient bien ses comptes »

Cette semaine, après la victoire de l'ASSE contre Brest (2-1), Didier Bigard insiste sur le (bon) bilan comptable de Pascal Dupraz, qui n'avait pas manqué de faire ses comptes avant et après le succès face aux Bretons...

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« Le football, c’est le sport du peuple ». Pascal Dupraz a raison de clamer que le ballon rond est plus populaire, quitte à s’excuser auprès de ses amis du rugby. Nous ne sommes pas aussi sûr que lui toutefois que ce soit encore le cas dans plusieurs siècles, si tant est que nos lointains descendants apprécient de courir après une sphère qui ne serait pas virtuelle. Le coach de l’ASSE a parfois un peu tendance à pousser le bouchon, à s’enflammer même s’il affirme le contraire, renvoyant le compliment à son auditoire, journalistes et autres observateurs jugés trop optimistes ou pessimistes selon la courbe des résultats.

Le ramadan, sujet sensible qui a nécessité une mise  au point

Lui qui a été consultant, ce qui lui permet quelques familiarités en direct, avec ses anciens collègues, est bien placé pour relever qu´il est « plus facile de parler que d’agir ». Repassé du bon côté de la table des conférences de presse, il redit régulièrement qu’il y vient par respect des règles plus que par goût et qu’il préfère être auprès de ses joueurs. Ce fut encore le cas samedi, mais l’expression de cet état d’âme n’était pas à chercher bien loin. Le jour même, l’Equipe avait révélé que « Lors des nombreux entretiens individuels de la semaine, Dupraz a demandé à ses joueurs de confession musulmane – soit les deux tiers de ceux habituellement retenus – d’accepter de rompre le jeûne, alors que le ramadan a débuté le 2 avril (et se terminera le 2 mai) ». Le sujet est sensible, encore plus en période électorale et a fait polémique, obligeant coach et joueur, en l’occurrence Boudebouz, à amender l’affirmation. « C’est totalement faux » a d’abord commencé ce dernier avant de concéder « Il a dit à certains joueurs que, si le jour de match, on pouvait éviter de le faire pour avoir le gaz… Il a dit qu’il ne se mettrait pas contre le joueur qui voulait jeûner.. C’est une personne qui laisse toutes les religions le jour de match, quand on arrive dans le vestiaire. Il laisse son bureau pour se recueillir, que cela soit pour les musulmans, les chrétiens ». Question de nuances donc, mais le message est bien passé puisque le coach des Verts se félicitait dans le même temps « Tous les joueurs ont le choix. Nous, on n’est pas là pour les inciter à quoi que ce soit. Je suis extrêmement tolérant. Je ne parle jamais de politique, la religion je n’en parle pas non plus. Je peux vous dire qu’aussi de ce point de vue là, ils respectent leur religion, respectent l’AS Saint-Etienne et ont des attitudes remarquables, vraiment remarquables ».

Les chiffres parlent pour Dupraz. Tant pis si Puel en prend ombrage

Il est plus facile de parler que d’agir… mais il y a des paroles qui nécessitent quelques circonvolutions. Pour un peu, on en aurait oublié l’essentiel de ce week-end, la victoire des Verts et des résultats plutôt favorables qui extirpent l’équipe de sortir des zones rouge et orangée. Certes, il va falloir confirmer mais le public qualifié d’exceptionnel par l’entraîneur de l’ASSE qui emploie le même qualificatif pour les formateurs du club, a pu souffler, sauter et chanter après avoir houspillé ses joueurs avant le coup d’envoi « Les seules personnes dignes de porter ces couleurs… c’est nous ». Deux buts, trois points et on efface tout.

Merci Mahdi, un Camara qui assène la vérité du moment « dans notre situation ce n'est pas le jeu qui prime, c'est le compteur points ». Voilà donc Pascal Dupraz ressortant sa calculette. S’il estime qu’il faudra encore trois victoires pour remplir sa missions sauvetage, il n’hésite plus à en rappeler les données du départ et implicitement sa difficulté. « En 13 matches, 15 points, c’est déjà mieux que 12 en 18 » avait-il malicieusement lancé deux jours avant la rencontre. Il a pu rafraîchir les comptes après Brest et il espère bien le faire encore plusieurs fois dans les semaines à venir. Tant pis si Claude Puel en prend ombrage. Les chiffres parlent pour son successeur, au point qu’il n’a plus besoin de rappeler que son contrat se termine en juin. Il a juste à agir. »

Didier BIGARD

 

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Pour résumer

Cette semaine, après la victoire de l'ASSE contre Brest (2-1), Didier Bigard insiste sur le (bon) bilan comptable de Pascal Dupraz, qui n'avait pas manqué de faire ses comptes avant et après le succès face aux Bretons...

Laurent HESS
Rédacteur
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